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Théâtre

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu - 05/04/2024

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître...  

"Un Tour de piste" Une évocation originale de la passion amoureuse, de la différence et d'une émancipation nécessaire - 02/04/2024

Un grand cirque français commence sa tournée d'été dans les villes côtières de l'Hexagone. Alors, que le spectacle commence ! Mais derrière les paillettes et les grands numéros, de vives tensions agitent les coulisses. Entre Oleg, le chef moldave de l'équipe technique, macho et mafieux, et Julie, le jeune présentateur gay, c'est la guerre ouverte. Heureusement, Elsa, jolie acrobate aérienne et...  

"La Porte d'Ensor" Dans une forme d'imaginaire plastique et théâtral, dévoiler la dramaturgie inhérente à toute œuvre picturale - 04/04/2024

Après un "Tartuffe" magnifiquement réussi en janvier dernier et apprécié jusqu'à Pékin (dans le cadre d'une tournée en Chine), Serge Noyelle et Marion Coutris récidivent avec une nouvelle création, La Porte d'Ensor", qui baguenaude avec délectation sur les sentiers de l'art pictural et explore la théâtralité et la dramaturgie des œuvres du courant "expressionniste" belge, entre autres, de la fin...  

Dans "Looking for Jaurès", Patrick Bonnel tricote une bannière d'espoir entre l'icône d'un socialisme du bonheur et nos errances dans un monde sans idéaux - 29/03/2024

Cela commence comme une pièce réaliste à la Pinter. Un personnage qui descend à l'aide d'une torche dans une cave, entortillé dans une couverture sans âme, qui se couche en grognant vaguement et qui se met à rêver. Et comme dans certains films de Chaplin, le rêve apparaît à nos yeux, projeté sur le mur inégal de la cave. Gros plan sur un flic qui fait le brief à son équipe pour alpaguer le...  

Dans "Looking for Jaurès", Patrick Bonnel tricote une bannière d'espoir entre l'icône d'un socialisme du bonheur et nos errances dans un monde sans idéaux - 16/08/2024

Cela commence comme une pièce réaliste à la Pinter. Un personnage qui descend à l'aide d'une torche dans une cave, entortillé dans une couverture sans âme, qui se couche en grognant vaguement et qui se met à rêver. Et comme dans certains films de Chaplin, le rêve apparaît à nos yeux, projeté sur le mur inégal de la cave. Gros plan sur un flic qui fait le brief à son équipe pour alpaguer le...  

"Les Frères Sagot" "Normal, vous avez dit normal ? Comme c'est bizarre…" (Drôle de théâtre) - 27/03/2024

Il était deux demi-frères, Jules et Luis… L'un, Jules, était né en France et, depuis sa naissance, avait bénéficié de l'amour d'une famille que l'on s'accorderait à dire "normale". L'autre, Luis, né au Mexique, avait été confié à sa naissance à une mère adoptive à haut potentiel toxique, avant d'être adopté en France par la famille Sagot. Devenus frères comme pas deux, complices à la ville comme...  

"Dan Då Dan Dog" Entre drôleries folles et mélancolies douces-amères, sept personnages en prise… avec une vie de chien - 22/03/2024

La nuit polaire et ses brumes intranquilles semblent féconder l'imaginaire des écrivains scandinaves au point de leur faire enfanter des histoires où le temps vole en éclats comme les existences qu'il surplombe. Aussi ne devrait-on pas être surpris que le dramaturge suédois Rasmus Lindberg ait proposé, pour sa première pièce ("Le mardi où Morty est mort"), un objet littéraire sidérant...  

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur - 25/03/2024

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud. Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand...  

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire - 21/03/2024

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes...  

"Vert -Territoire - Bleu" Une dystopie propre sur soi, de bon teint et de bon ton… - 19/03/2024

2024… Vingt-quatrième année du deuxième millénaire et une actualité qui, à la vitesse du son des médias numériques, nous informe en temps réel de nouvelles atrocités, présentes et/ou à venir. Un monde de partout impacté, menacé par les cataclysmes climatiques et leurs effets délétères, les conflits armés génocidaires provoqués par des tyrans élus démocratiquement, l'augmentation croissante de...  
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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024