Il est parfois galvanisant de redécouvrir la musique classique, afin de lui faire revêtir un autre aspect, peut-être moins suranné ou élitiste. Les fins connaisseurs et fines connaisseuses, adeptes notamment de Litz, Chopin, Beethoven, Rossini ou Edvard Grieg, n'apprécieront sûrement pas ce genre de spectacle ? Laissons-les, dans ce cas, côtoyer la salle Pleyel, l'Opéra ou la Philharmonie, à défaut du Studio Hébertot… C'est leur choix tout à fait légitime.
Le nôtre s'est porté davantage vers les Batignolles où trois musiciennes virtuoses formant un trio déjanté et subtilement clownesque occupent le plateau d'Hébertot depuis le 22 septembre.
Mais nous avons beau chercher des yeux sur le plateau du Théâtre : point de forêt, ni de renard flattant le corbeau en lui disant qu'il est "le Phoenix des hôtes de ces bois" !
Ni la présence du Phoenix, ce fabuleux oiseau mythique de l'Antiquité !
Alors, diantre, pourquoi ce titre ?
Le public le découvre très vite, car nos trois pianistes ne sont pas seules. Il y a bien un quatrième "personnage", et non des moindres, dans ce spectacle : un piano pour le moins magique, le Phoenix, un piano de concert nomade, compact et autonome qui s'emporte et se joue dans les lieux les plus insolites.
Point de lieu insolite ici, cependant, car il s'agit d'une scène de théâtre et les pianos y ont leur place ! C'est bien davantage l'usage qu'en font les trois comédiennes pianistes qui fait de ce piano un objet "fabuleux" : un piano articulé en trois parties, qui se ferme et s'ouvre à 180 ° grâce à des charnières harmonieusement dissimulées.
Le nôtre s'est porté davantage vers les Batignolles où trois musiciennes virtuoses formant un trio déjanté et subtilement clownesque occupent le plateau d'Hébertot depuis le 22 septembre.
Mais nous avons beau chercher des yeux sur le plateau du Théâtre : point de forêt, ni de renard flattant le corbeau en lui disant qu'il est "le Phoenix des hôtes de ces bois" !
Ni la présence du Phoenix, ce fabuleux oiseau mythique de l'Antiquité !
Alors, diantre, pourquoi ce titre ?
Le public le découvre très vite, car nos trois pianistes ne sont pas seules. Il y a bien un quatrième "personnage", et non des moindres, dans ce spectacle : un piano pour le moins magique, le Phoenix, un piano de concert nomade, compact et autonome qui s'emporte et se joue dans les lieux les plus insolites.
Point de lieu insolite ici, cependant, car il s'agit d'une scène de théâtre et les pianos y ont leur place ! C'est bien davantage l'usage qu'en font les trois comédiennes pianistes qui fait de ce piano un objet "fabuleux" : un piano articulé en trois parties, qui se ferme et s'ouvre à 180 ° grâce à des charnières harmonieusement dissimulées.
Invention phénoménale d'un père de famille, Chakib Haboubi, partant en vacances avec ses enfants et manquant de place dans sa voiture pour y entreposer son piano numérique.
Phénoménale aussi l'idée seule de ce spectacle qui redonne au piano sa juste place, ne le cantonnant pas au seul effet qu'il produit : des notes de musiques, aussi virtuoses soient-elles ! Le Phoenix est bien un quatrième "personnage" à part entière sur le plateau du Studio Hébertot, manié de façon tout à fait improbable par les musiciennes et interpellant le public qui, assurément, découvre là des effets nouveaux, presque magiques.
Nous en avions entendu parler, de ce piano pour le moins unique, et le découvrir ainsi manié sur scène nous a procuré un bien joli moment de spectacle, riche en découvertes.
L'humour est bien présent aussi dans le spectacle, lequel n'est pas sans rappeler à certains moments l'univers de Jacques Tati ou de Charly Chaplin.
Les trois comédiennes pianistes virevoltent avec aisance tout au long du spectacle, élégamment coiffées-ébouriffées de perruques noires, et pas seulement du bout de leurs trente doigts. Leur parcours respectif en est certainement pour quelque chose.
Valérie Guérin-Descouturelle, qui a réalisé tous les arrangements du "Phoenix", s'implique dans la réalisation de spectacles avec la Compagnie "Musique à Voir" en alliant la musique au théâtre, à la sculpture, à la peinture ou encore à la danse. Pratiquant avec bonheur la musique de chambre depuis toujours, le public a pu la voir jouer dans des concerts en France et au Moyen-Orient auprès d'Ibrahim Maalouf.
Lucie Chouvel, quant à elle, a entamé sa carrière par le piano, mais a poursuivi ensuite son chemin dans l'accompagnement vocal, se spécialisant dans l'art de la mélodie et du lied, sans jamais perdre de vue le piano.
Valérie Durville, la troisième pianiste dressant le Phoenix, s'intéresse tout particulièrement à la création de spectacles pédagogiques et agit aussi dans des lieux de santé de la région parisienne, non sans avoir décroché un premier prix de piano au CRR de Versailles et exercé en tant qu'interprète dans un ensemble de musique contemporaine lors de nombreux festivals.
Point de représentation, bien entendu, sans scénographie, ni mise en scène. À ce titre, c'est Geneviève Brett qui s'y est investie, comédienne, mime à l'Opéra de Paris, diplômée des Arts du Cirque et de Mime au Carré Sylvia Montfort. Une mention toute particulière à elle pour sa mise en scène taillée au cordeau, en phase avec l'intention du spectacle.
Au Studio Hébertot, le piano vole haut, se déploie, se déplie sans répit sous le jeu bien joyeux de la "Musique à voir".
À voir absolument.
◙ Brigitte Corrigou
Phénoménale aussi l'idée seule de ce spectacle qui redonne au piano sa juste place, ne le cantonnant pas au seul effet qu'il produit : des notes de musiques, aussi virtuoses soient-elles ! Le Phoenix est bien un quatrième "personnage" à part entière sur le plateau du Studio Hébertot, manié de façon tout à fait improbable par les musiciennes et interpellant le public qui, assurément, découvre là des effets nouveaux, presque magiques.
Nous en avions entendu parler, de ce piano pour le moins unique, et le découvrir ainsi manié sur scène nous a procuré un bien joli moment de spectacle, riche en découvertes.
L'humour est bien présent aussi dans le spectacle, lequel n'est pas sans rappeler à certains moments l'univers de Jacques Tati ou de Charly Chaplin.
Les trois comédiennes pianistes virevoltent avec aisance tout au long du spectacle, élégamment coiffées-ébouriffées de perruques noires, et pas seulement du bout de leurs trente doigts. Leur parcours respectif en est certainement pour quelque chose.
Valérie Guérin-Descouturelle, qui a réalisé tous les arrangements du "Phoenix", s'implique dans la réalisation de spectacles avec la Compagnie "Musique à Voir" en alliant la musique au théâtre, à la sculpture, à la peinture ou encore à la danse. Pratiquant avec bonheur la musique de chambre depuis toujours, le public a pu la voir jouer dans des concerts en France et au Moyen-Orient auprès d'Ibrahim Maalouf.
Lucie Chouvel, quant à elle, a entamé sa carrière par le piano, mais a poursuivi ensuite son chemin dans l'accompagnement vocal, se spécialisant dans l'art de la mélodie et du lied, sans jamais perdre de vue le piano.
Valérie Durville, la troisième pianiste dressant le Phoenix, s'intéresse tout particulièrement à la création de spectacles pédagogiques et agit aussi dans des lieux de santé de la région parisienne, non sans avoir décroché un premier prix de piano au CRR de Versailles et exercé en tant qu'interprète dans un ensemble de musique contemporaine lors de nombreux festivals.
Point de représentation, bien entendu, sans scénographie, ni mise en scène. À ce titre, c'est Geneviève Brett qui s'y est investie, comédienne, mime à l'Opéra de Paris, diplômée des Arts du Cirque et de Mime au Carré Sylvia Montfort. Une mention toute particulière à elle pour sa mise en scène taillée au cordeau, en phase avec l'intention du spectacle.
Au Studio Hébertot, le piano vole haut, se déploie, se déplie sans répit sous le jeu bien joyeux de la "Musique à voir".
À voir absolument.
◙ Brigitte Corrigou
"Le Phoenix de ces Dames"
Spectacle musical tout public.
Mise en scène : Geneviève Brett.
Avec : Véronique Durville, Valérie Guérin-Descouturelle et Lucie Chouvel en alternance avec Florence Hatab.
Lumière : Emmanuel Delaire.
Musiques : Rossini, Lavignac, Chopin, Grieg, Liszt, Bach, Bizet, Beethoven et Mozart.
Production : Musique à voir.
À partir de 5 ans.
Durée : 1 h 05.
Du 22 septembre 2024 au 26 janvier 2025.
Dimanche à 14 h 30.
Studio Hébertot, Paris 17ᵉ, 01 42 93 13 04.
>> studiohebertot.com
Mise en scène : Geneviève Brett.
Avec : Véronique Durville, Valérie Guérin-Descouturelle et Lucie Chouvel en alternance avec Florence Hatab.
Lumière : Emmanuel Delaire.
Musiques : Rossini, Lavignac, Chopin, Grieg, Liszt, Bach, Bizet, Beethoven et Mozart.
Production : Musique à voir.
À partir de 5 ans.
Durée : 1 h 05.
Du 22 septembre 2024 au 26 janvier 2025.
Dimanche à 14 h 30.
Studio Hébertot, Paris 17ᵉ, 01 42 93 13 04.
>> studiohebertot.com