Lumières blanches sur fond noir éclairent les entrées et sorties de danseurs qui viennent investir la scène, soit en groupe, soit de façon éparpillée. Dans ces va-et-vient multiples et variés, c'est un rapport à l'espace et à l'autre qui est posé. Les artistes sont, durant toute la représentation, à la fois seuls et accompagnés. À cette oscillation entre être-ensemble et être-seul, les planches en font écho dans des chorégraphies où chaque protagoniste se trouve être dans des configurations artistiques de solitude, de couple et de groupe.
De petits groupes se créent comme si la scène représentait la mer et ceux-là une incarnation de petites houles. Ils se forment en se détachant de-ci de-là du plateau. Les mouvements et trajets sont très variés. Sur quatre cinq rangées, les interprètes se déplacent de manière décalée et quasi en quinconce sur toute la longueur des planches. Ailleurs, ils rentrent de façon éparpillée quand ils ne glissent pas silencieusement dans les airs.
De petits groupes se créent comme si la scène représentait la mer et ceux-là une incarnation de petites houles. Ils se forment en se détachant de-ci de-là du plateau. Les mouvements et trajets sont très variés. Sur quatre cinq rangées, les interprètes se déplacent de manière décalée et quasi en quinconce sur toute la longueur des planches. Ailleurs, ils rentrent de façon éparpillée quand ils ne glissent pas silencieusement dans les airs.
Il n'y a pas de synchronisation recherchée. Pourtant, la cohérence est très présente avec ce parti pris de détachements scéniques, comme si les groupes formés étaient des îles vaquant vers un horizon porté par la musique cyclique et répétitive de Julius Eastman (1940-1990). En écho de celle-ci, les chorégraphies de Rachid Ouramdane alternent gestiques contemporaines et circassiennes. Il y a un entre-deux artistique, comme si le spectacle naviguait entre deux eaux, symbolisé par une configuration scénique où les interprètes peuvent être simultanément en altitude et au sol. Le regard du public se retrouve déporté sur deux focales différentes dont chacune a sa gestuelle.
Il y a un mélange de tension et de grâce avec de grandes enjambées et des gestiques très souples et étendues. Des couples d'artistes se prennent par leur main droite respective, effectuant ainsi une légère rotation dans leur trajet. Dans les numéros circassiens, les corps se courbent comme des virgules, le tronc de quelques danseurs se pliant gracieusement, et respectivement pour chacun, au milieu d'un trio ou d'un quartet. Grâce aux jeux des lumières, de très jolis tableaux se dessinent sur des fonds noirs dans une lumière crue et plongeante. L'approche en devient presque photographique avec une gestuelle lente, donnant une impression d'un lent écoulement temporel.
Il y a un mélange de tension et de grâce avec de grandes enjambées et des gestiques très souples et étendues. Des couples d'artistes se prennent par leur main droite respective, effectuant ainsi une légère rotation dans leur trajet. Dans les numéros circassiens, les corps se courbent comme des virgules, le tronc de quelques danseurs se pliant gracieusement, et respectivement pour chacun, au milieu d'un trio ou d'un quartet. Grâce aux jeux des lumières, de très jolis tableaux se dessinent sur des fonds noirs dans une lumière crue et plongeante. L'approche en devient presque photographique avec une gestuelle lente, donnant une impression d'un lent écoulement temporel.
Nous sommes dans une sorte de danse méditative avec son tempo fluide et aérien, comme si chaque artiste était aussi léger qu'une plume. Les mouvements restent dans une dynamique tout en hauteur alors que les déplacements sont situés soit au sol, soit en altitude avec quatre highliners suspendus à plusieurs mètres au-dessus de la scène et attachés respectivement par un baudrier à une corde de sécurité suspendue côtés cour à jardin. Ils glissent sur celles-ci en allongeant leurs corps et leurs avant-bras. Ils marchent aussi dessus, donnant un aspect gymnique à leur trajet. Là, le propos artistique devient celui de l'équilibre quand auparavant la chute, avec les numéros circassiens, guidait le spectacle.
Les gestuelles sont portées musicalement par les compositions "Evil nigger" (1979) et "Gay guerilla" (1980) de Julius Eastman. L'avalanche de notes au piano des compositions du musicien américain, de façon cyclique et répétitive, s'écoule comme des cascades d'eau. Les banquines sont toutes proches avec des danseurs portés à même les épaules qui chutent gracieusement ensuite. Tout semble léger, la fluidité laissant sa place par intermittence à une tension comme un va-et-vient entre deux pôles aussi opposés que complémentaires.
Les gestuelles sont portées musicalement par les compositions "Evil nigger" (1979) et "Gay guerilla" (1980) de Julius Eastman. L'avalanche de notes au piano des compositions du musicien américain, de façon cyclique et répétitive, s'écoule comme des cascades d'eau. Les banquines sont toutes proches avec des danseurs portés à même les épaules qui chutent gracieusement ensuite. Tout semble léger, la fluidité laissant sa place par intermittence à une tension comme un va-et-vient entre deux pôles aussi opposés que complémentaires.
"Outsider"
Chorégraphie : Rachid Ouramdane.
Assistante chorégraphique : Mayalen Otondo.
Highliners : Nathan Paulin, Tania Monier, Louise Lenoble, Daniel Laruelle.
Intervenants : Hamza Benlabied, Airelle Caen, Clotaire Fouchereau.
Scénographie : Sylvain Giraudeau.
Costumes : Gwladys Duthil.
Lumières : Stéphane Graillot.
Musique : Julius Eastman.
Danseurs du Ballet du Grand Théâtre de Genève : Yumi Aizawa, Céline Allain, Jared Brown, Adelson Carlos, Anna Cenzuales, Zoé Charpentier, Quintin Cianci, Oscar Comesaña Salgueiro, Diana Dias Duarte, Armando Gonzalez Besa, Zoe Hollinshead, Julio León Torres, Mason Kelly, Ricardo Macedo, Emilie Meeus, Léo Merrien, Stefanie Noll, Juan Perez Cardona, Luca Scaduto, Sara Shigenari, Geoffrey Van Dyck, Nahuel Vega, Madeline Wong.
Durée : 1 h 05.
Production : Grand Théâtre de Genève.
Coproduction : Chaillot – Théâtre national de la Danse.
Production : La Plage.
Spectacle "Chaillot hors les murs" ayant eu lieu à la Grande Halle de la Villette du 21 au 24 juin 2024.
Assistante chorégraphique : Mayalen Otondo.
Highliners : Nathan Paulin, Tania Monier, Louise Lenoble, Daniel Laruelle.
Intervenants : Hamza Benlabied, Airelle Caen, Clotaire Fouchereau.
Scénographie : Sylvain Giraudeau.
Costumes : Gwladys Duthil.
Lumières : Stéphane Graillot.
Musique : Julius Eastman.
Danseurs du Ballet du Grand Théâtre de Genève : Yumi Aizawa, Céline Allain, Jared Brown, Adelson Carlos, Anna Cenzuales, Zoé Charpentier, Quintin Cianci, Oscar Comesaña Salgueiro, Diana Dias Duarte, Armando Gonzalez Besa, Zoe Hollinshead, Julio León Torres, Mason Kelly, Ricardo Macedo, Emilie Meeus, Léo Merrien, Stefanie Noll, Juan Perez Cardona, Luca Scaduto, Sara Shigenari, Geoffrey Van Dyck, Nahuel Vega, Madeline Wong.
Durée : 1 h 05.
Production : Grand Théâtre de Genève.
Coproduction : Chaillot – Théâtre national de la Danse.
Production : La Plage.
Spectacle "Chaillot hors les murs" ayant eu lieu à la Grande Halle de la Villette du 21 au 24 juin 2024.