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Danse

"Pixel"… Féerie autour de la danse, du cirque et du sport de glisse !

Créée en 2014, le chorégraphe français Mourad Merzouki marie dans "Pixel" différents arts tels que les danses, hip-hop et contemporaine, le cirque et le sport de glisse avec le roller. Dans une belle scénographie numérique, les pixels deviennent un élément phare pour créer une atmosphère et une dimension féerique.



© Laurent Philippe.
© Laurent Philippe.
Lumières sombres sur le plateau, avec un démarrage de mouvements au ralenti et de déplacements qui le sont tout autant. Les danseurs semblent presque en lévitation, leurs plantes des pieds glissant au sol et leurs membres inférieurs et supérieurs se mouvant de façon lente et fluide.

Création de Mourad Merzouki, le spectacle s'articule sur deux aspects. Le premier est chorégraphique, le second est scénographique autour de pixels que les gestuelles des artistes font mouvoir dans le sens de leurs déplacements. Suffisamment gros pour que chacun d'entre eux soit visible, ils font partie intégrante de la création en étant très présents dans certains tableaux. Comme dans celui où un interprète, avec son parapluie ouvert, marche sous une pluie de pixels. Sauf pour l'aspect mimétique, aucune gestique dansée ne se dessine. Cela rappelle "Singin' in the rain" (1952) avec Gene Kelly.

Ces images matricielles permettent de faire exister cette scène en donnant un sens aux mouvements de l'interprète avec son parapluie. Éléments essentiels, les pixels créent et simulent l'averse en donnant une réalité gestuelle aux déplacements. Créée par Adrien Mondot et Claire Bardainne, cette scénographie pixelisée de différents tableaux donne une dimension supplémentaire aux gestuelles en leur apportant un autre relief. Nous voguons en effet entre le réel, avec le corps des artistes, et l'irréel avec les pixels.

© Laurent Philippe.
© Laurent Philippe.
Durant toute la représentation, différents styles artistiques se côtoient avec trois types de mouvement, soit au ralenti, soit à des vitesses normales et rapides, deux types de locomotion, à pied et en roller, et trois configurations de chorégraphie, en solo, en duo et en groupe. Le 6ᵉ art oscille entre danse contemporaine et hip-hop.

Pour celle-là, les gestuelles sont souvent amples, sans être en tension, avec des appuis au sol, souvent synchronisés et dans des compositions de très belle articulation, comme dans une peinture. Pour celle-ci, ce sont des mouvements au sol ou en ligne brisée avec des gestiques se décomposant par petits bouts. Le cirque est aussi présent avec de la contorsion et une roue Cyr, avec un circassien étendant son corps à l'intérieur, ses quatre membres autour de l'accessoire.

Le roller est aussi de la partie avec Ibrahima Mboup qui intervient autant en solo que dans des tableaux avec les autres danseurs. Comme dans un duo avec la roue Cyr et son interprète, où se dessine un jeu de trajectoires entre deux éléments qui glissent, de façon variée, au sol.

© Patrick Berger.
© Patrick Berger.
Plus loin, le tronc d'une contorsionniste (Élodie Chan en alternance avec Nina Van der Pyl) se courbe, faisant que sa tête et la plante de ses pieds touchent le sol. À ses côtés, un artiste lui effleure de la paume certaines parties de son corps pour lui communiquer un influx donnant lieu à chaque fois à une nouvelle gestique. De ses gestuelles fluides et très ondulées, le danseur apporte, de son côté, un appui fixe par petites touches en se glissant, qui une tête, qui un bras, qui une main, dans les espaces laissés par les membres inférieurs et supérieurs de la contorsionniste.

Dans sa recherche créatrice, Merzouki avait à différentes reprises, par le passé, marié le sport et le cirque à la danse contemporaine et au hip-hop. En intégrant le numérique, au travers d'une scénographie qui habille le spectacle de merveilleux, le chorégraphe pointe un élément qui devrait s'articuler dans le futur de façon beaucoup plus importante. En dehors de l'IA (Intelligence Artificielle), qui est tout autre et ne se rattache pas à cette grille de lecture, mais qui joue déjà un rôle dans, entre autres, des opéras comme ceux de l'artiste japonais Keiichiro Shibuya, le numérique est actuellement peu mis à contribution dans le 6ᵉ art. C'est heureux que Merzouki l'ait invité en l'utilisant de manière créative dans ce très beau spectacle.
◙ Safidin Alouache

"Pixel"

© Agathe Poupeney.
© Agathe Poupeney.
Direction artistique et chorégraphie : Mourad Merzouki.
Assistante chorégraphie : Marjorie Hannoteaux.
Avec : Rémi Autechaud, Rachid Aziki, Kader Belmoktar, Antoine Bouiges, Marc Brillant, Daravirak Bun, Élodie Chan, Hugo Ciona, Sabri Colin, Émilie Eliazord, Aymen Fikri, Justin Gouin, Xuan Le, Ibrahima Mboup, Julien Seijo, Maxim Tchach, Paul Thao, Sofiane Tiet, Nina Van der Pyl, Médésséganvi Yetongnon dit Swing.
Création musicale : Armand Amar.
Création numérique : Claire Bardainne et Adrien Mondot.
Création décor : Camille Courier de Mèré.
Scénographie : Benjamin Lebreton.
Costumes : Pascale Robin.
Lumières : Yoann Tivoli, assisté de Nicolas Faucheux.
Par la Compagnie Käfig.
Durée : 1 h 15.

Du 27 novembre 2024 au 1ᵉʳ février 2025.
Jeudi et vendredi à 21 h 15, samedi à 14 h le 25 janvier et le 1ᵉʳ février, samedi à 21 h 15 les 4 et 25 janvier.
Le 13ᵉ art, Paris 13ᵉ, 01 48 28 53 53.
>> le13emeart.com

Safidin Alouache
Mercredi 8 Janvier 2025

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© PKL.
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© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

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© DR.
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