Noir sur scène avec quelques ampoules allumées au-dessus du sol. Le plateau découvre une scénographie composée d'un long rectangle blanc baigné de lumière sur lequel Ruben Sanchez arrive. Il démarre par quelques pas de Tap dance. Steps(1) et stamps(2) dessinent le rythme qui prend son envol au fil de l'eau. D'abord légers, presque timides, les premiers pas sont effectués au bord des planches. Le tempo donné par le danseur fluctue. Là rapide, plus loin se ralentissant, un peu avant, s'accélérant, le plateau devient un lieu où la gestique évolue au gré des pieds et des talons, aiguillons de la chorégraphie.
Le Tap dance, art issu des musiques et des danses africaines et européennes, est né au XIXe siècle avec William Henry Lane (1825-1852), alias Master Juba, qui, dans les années 1840, mixe des éléments de rythmes africains et de danse irlandaise. Les minstrels, spectacles racistes dans lesquels les artistes blancs se noircissaient le visage pour caricaturer les noirs, ont intégré dans certains numéros le Tap dance. L'heure de gloire de cet art se poursuit jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale à Hollywood avec de remarquables danseurs tels que Fred Astaire (1899-1987) et Gene Kelly (1912-1996). Puis c'est le déclin à partir des années cinquante dans les studios hollywoodiens jusqu'à sa renaissance dans les années soixante-dix à Broadway avec, entre autres, Gregory Hines.
Le Tap dance, art issu des musiques et des danses africaines et européennes, est né au XIXe siècle avec William Henry Lane (1825-1852), alias Master Juba, qui, dans les années 1840, mixe des éléments de rythmes africains et de danse irlandaise. Les minstrels, spectacles racistes dans lesquels les artistes blancs se noircissaient le visage pour caricaturer les noirs, ont intégré dans certains numéros le Tap dance. L'heure de gloire de cet art se poursuit jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale à Hollywood avec de remarquables danseurs tels que Fred Astaire (1899-1987) et Gene Kelly (1912-1996). Puis c'est le déclin à partir des années cinquante dans les studios hollywoodiens jusqu'à sa renaissance dans les années soixante-dix à Broadway avec, entre autres, Gregory Hines.
Les tapotements des pieds, plus ou moins forts et rapides sur les planches, donnent un tempo et une musicalité au solo, faisant ainsi caisse de résonance aux figures de Ruben Sanchez. Celles-ci débutent uniquement par les membres inférieurs pour ensuite finir par l'entièreté du corps. Les bras se lèvent avec le tronc qui fait un demi-tour tout en suivant sa trajectoire tout au long de la scène rectangulaire.
L'artiste fait de sa personne un véritable vibrato. Ça claque, ça bouge, ça ralentit, ça accélère, tout est rupture et le danseur devient relais corporel de la musique de Jean-Baptiste Julien. Les mouvements des pieds gagnent en intensité avec une attaque au sol qui l'accélère. Les jambes et les bras s'inscrivent dans la chorégraphie et se transforment en gouvernail quand le plat du pied et le talon en sont le volant. Cette première partie du spectacle donne à voir un rapport au temps changeant car le tempo, la musique et la gestuelle de Ruben Sanchez évoluent en intensité et en vitesse. La séquence est alimentée par ces ruptures que les brushes(3) et pick up(4), entre autres, animent.
L'artiste fait de sa personne un véritable vibrato. Ça claque, ça bouge, ça ralentit, ça accélère, tout est rupture et le danseur devient relais corporel de la musique de Jean-Baptiste Julien. Les mouvements des pieds gagnent en intensité avec une attaque au sol qui l'accélère. Les jambes et les bras s'inscrivent dans la chorégraphie et se transforment en gouvernail quand le plat du pied et le talon en sont le volant. Cette première partie du spectacle donne à voir un rapport au temps changeant car le tempo, la musique et la gestuelle de Ruben Sanchez évoluent en intensité et en vitesse. La séquence est alimentée par ces ruptures que les brushes(3) et pick up(4), entre autres, animent.
Puis noir sur scène, les lumières redescendent pour ensuite remonter et faire apparaître en deuxième partie, de la danse contemporaine avec Annie Hanauer. C'est aussi un solo dans une scénographie presque identique dans sa nudité, mais pas dans son contour, l'espace n'étant pas dessiné par le même long rectangle comme pour la première partie. Accompagnés là aussi des compositions de Jean-Baptiste Julien, les mouvements de la danseuse deviennent amples et larges. La tête descend, le tronc se courbe. Tout est bascule. Les membres inférieurs s'étendent. C'est tout le corps qui est moteur sans qu'un élément en particulier en soit l'aiguillon. Au sol, la tête s'aide des jambes pour effectuer un pivotement. L'équilibre n'est jamais rompu, celles-ci étant souvent bien plantées en terre avec des bras qui semblent battre les airs.
La chorégraphie est dans un rapport au corps qui est la seule limite, comme tout un chacun, alors que pour le premier solo, c'était l'espace. La place prise par la silhouette d'Annie Hanauer dans chacune de ses gestiques est coordonnée par un soin délibéré à se mouvoir faisant d'elle un centre d'attention scénographique à la fois mouvant et fixe, les déplacements n'étant pas délimités dans un lieu géométrique réduit.
La chorégraphie est dans un rapport au corps qui est la seule limite, comme tout un chacun, alors que pour le premier solo, c'était l'espace. La place prise par la silhouette d'Annie Hanauer dans chacune de ses gestiques est coordonnée par un soin délibéré à se mouvoir faisant d'elle un centre d'attention scénographique à la fois mouvant et fixe, les déplacements n'étant pas délimités dans un lieu géométrique réduit.
La scène nue met en exergue les gestiques de l'artiste. Les planches deviennent à chaque déplacement le média intangible d'un mouvement mouvant. Elles sont ainsi ce qui ne bouge pas, les lumières restant fixées. À l'inverse de la séquence avec Ruben Sanchez où figures du Tap dance et trajets de différentes vitesses apportaient une allure bien progressive, avec Annie Hanauer, nous sommes dans une continuité évolutive. Les deux chorégraphies sont comme des miroirs inversés, avec toutefois la quasi même scénographie, celle d'un espace nu qui nous fait découvrir la grammaire artistique de nos solistes. Chacun se nourrit des variations musicales de Jean-Baptiste Julien pour faire exister son art dans sa spécificité.
(1) Step : frappe sur la 1/2 pointe avec transfert de poids.
(2) Stamp : frappe du pied plat avec transfert de poids.
(3) Brush : frappe brossée avant, arrière, coté, ou en croisant devant ou arrière.
(4) Pick up : Brush en haut (en soulevant le genoux).
(1) Step : frappe sur la 1/2 pointe avec transfert de poids.
(2) Stamp : frappe du pied plat avec transfert de poids.
(3) Brush : frappe brossée avant, arrière, coté, ou en croisant devant ou arrière.
(4) Pick up : Brush en haut (en soulevant le genoux).