Et, grâce à leur énergique humour décapant, on découvre in fine l'incroyable vérité que les complotistes de tout poil auraient bien voulu nous cacher : nous sommes tous cousins, lointains certes, mais cousins ! Une révélation à faire frémir psychanalystes et anthropologues confondus (le tabou de l'inceste en prend un sacré coup…) mais encore plus les tenants d'une revendication identitaire pouvant - à son extrême - aboutir aux théories nauséabondes du Grand Remplacement agité comme un torchon rouge par les adeptes de Camus (pas Albert, écrivain pourtant de "La Peste", mais Renaud, celui qui véhicule la peur de l'étranger).
OVNI… "L.U.C.A." l'est à coup sûr. Un objet de haut vol sans frontières, non identitaire… et libertaire à souhait. Qu'on en juge sur pièces. Après la découverte par des archéologues en 1974 de Lucy (qui doit son nom à la chanson des Beatles "Lucy in the Sky with Diamonds") dans la corne de l'Afrique, établissant que l'Homme est africain (?!), des travaux de pointe de la science contemporaine font reculer notre origine à une cellule souche dans laquelle est inscrite l'ADN de l'humanité. C'est elle l'ancêtre commun universel de qui nous descendons, on tient là le Big Bang de l'espèce vivante.
OVNI… "L.U.C.A." l'est à coup sûr. Un objet de haut vol sans frontières, non identitaire… et libertaire à souhait. Qu'on en juge sur pièces. Après la découverte par des archéologues en 1974 de Lucy (qui doit son nom à la chanson des Beatles "Lucy in the Sky with Diamonds") dans la corne de l'Afrique, établissant que l'Homme est africain (?!), des travaux de pointe de la science contemporaine font reculer notre origine à une cellule souche dans laquelle est inscrite l'ADN de l'humanité. C'est elle l'ancêtre commun universel de qui nous descendons, on tient là le Big Bang de l'espèce vivante.
Alors, concrètement, quand on dit que l'on est d'ici ou de là, que nos parents étaient ci ou ça, on raccourcit considérablement la portée de la lorgnette d'observation et on fait preuve d'une myopie "gigantissime" empêchant de voir plus loin que le bout de son nez. Et les deux complices face à nous, s'ils n'ont pas revêtu leur nez d'un appendice de clown, sont suffisamment experts en l'art d'instruire tout en amusant pour être poétiquement "voyants". Et c'est ainsi par le biais d'un humour dont ils ne se départissent jamais, que les choses essentielles vont être révélées…
Craie à la main, ils s'appliquent à dessiner au sol un immense arbre généalogique enrichi par une analyse de leur ADN afin d'identifier les groupes ethniques qui traversent leur lignée. Ainsi, ils reparcourent l'espace-temps de 25 000 ans pour en conclure… que leur parcours recoupe "étrangement" celui des migrants actuels, traversant la méditerranée pour rejoindre les côtes européennes. La restitution de cette découverte à leur famille, n'est pas sans réserver quelques réactions brutes de décoffrage.
Craie à la main, ils s'appliquent à dessiner au sol un immense arbre généalogique enrichi par une analyse de leur ADN afin d'identifier les groupes ethniques qui traversent leur lignée. Ainsi, ils reparcourent l'espace-temps de 25 000 ans pour en conclure… que leur parcours recoupe "étrangement" celui des migrants actuels, traversant la méditerranée pour rejoindre les côtes européennes. La restitution de cette découverte à leur famille, n'est pas sans réserver quelques réactions brutes de décoffrage.
Partant de leur propre histoire de migrations, de celles de leurs aïeux et d'autres exilés, ils évoquent les réflexions suscitées par l'arrivée de nouveaux migrants. L'on s'aperçoit alors que l'expérience personnelle de la migration ne "vaccine" aucunement contre le réflexe identitaire se traduisant par le rejet plus ou moins acté de l'étranger nouvel arrivant. Les préjugés sont légion, et les entendre de façon décalée met en abyme les idées reçues "à l'insu de notre plein gré".
C'est toujours la même violence qui se répète… "T'as honte d'avoir été dans la même misère que ces gens-là ?" déclenche tous les clichés racistes éculés, jusqu'au haineux "Une bombe atomique, et on n'en parle plus !". Mais lorsque ce sont des gens que l'on aime qui énoncent cela le plus tranquillement du monde, on se sent pour le coup démuni : "Si je ne réagis pas, je me sens coupable… Je ne sais pas quoi faire… La mémoire choisit l'oubli pour survivre". En contrepoint, les deux conférenciers acteurs migrants se prennent dans les bras avec en fond d'écran la photo de la cellule originelle.
Drôle, énergique, personnel et fort documenté, "L.U.C.A." est, à ne pas s'y tromper, un manifeste décillant les yeux embourbés par les discours identitaires et les préjugés "encrés" en chacun. En mettant le public en situation de questionnement, il réalise ce que l'on attend du théâtre : une représentation du réel qui, loin de tout didactisme enfermant, ouvre l'espace du jeu propice à l'élaboration d'une réflexion sur ce que nous sommes en tant que sujets. Migrant par essence.
C'est toujours la même violence qui se répète… "T'as honte d'avoir été dans la même misère que ces gens-là ?" déclenche tous les clichés racistes éculés, jusqu'au haineux "Une bombe atomique, et on n'en parle plus !". Mais lorsque ce sont des gens que l'on aime qui énoncent cela le plus tranquillement du monde, on se sent pour le coup démuni : "Si je ne réagis pas, je me sens coupable… Je ne sais pas quoi faire… La mémoire choisit l'oubli pour survivre". En contrepoint, les deux conférenciers acteurs migrants se prennent dans les bras avec en fond d'écran la photo de la cellule originelle.
Drôle, énergique, personnel et fort documenté, "L.U.C.A." est, à ne pas s'y tromper, un manifeste décillant les yeux embourbés par les discours identitaires et les préjugés "encrés" en chacun. En mettant le public en situation de questionnement, il réalise ce que l'on attend du théâtre : une représentation du réel qui, loin de tout didactisme enfermant, ouvre l'espace du jeu propice à l'élaboration d'une réflexion sur ce que nous sommes en tant que sujets. Migrant par essence.
"L.U.C.A."
Conception et texte : Hervé Guerrisi et Gregory Carnoli.
Avec : Hervé Guerrisi et Gregory Carnoli.
Mise en scène : Quantin Meert.
regard extérieur : Romain David.
Mouvement : Elia Lopez.
Assistanat : Laurence Briand.
Costumes : Frederick Denis.
Création lumière et vidéo : Antoine Vilain.
Son : Ludovic Van Pachterbeke.
Régie son : Thomas-Tristan Luyckx.
Vidéo : Arie Van Egmond.
Création Cie Eranova.
Durée : 1 h 45.
À partir de 14 ans.
Avec : Hervé Guerrisi et Gregory Carnoli.
Mise en scène : Quantin Meert.
regard extérieur : Romain David.
Mouvement : Elia Lopez.
Assistanat : Laurence Briand.
Costumes : Frederick Denis.
Création lumière et vidéo : Antoine Vilain.
Son : Ludovic Van Pachterbeke.
Régie son : Thomas-Tristan Luyckx.
Vidéo : Arie Van Egmond.
Création Cie Eranova.
Durée : 1 h 45.
À partir de 14 ans.
•Avignon Off 2019•
Du 5 au 25 juillet 2019.
Tous les jours à 17 h 30, relâche les 11 et 18.
La Manufacture/La Patinoire
2 bis, rue des écoles.
Réservations : 04 90 85 12 71.
>> lamanufacture.org
Du 5 au 25 juillet 2019.
Tous les jours à 17 h 30, relâche les 11 et 18.
La Manufacture/La Patinoire
2 bis, rue des écoles.
Réservations : 04 90 85 12 71.
>> lamanufacture.org