Il s'est passé quelque chose ce vendredi 14 juin au théâtre de la Criée à Marseille. Un événement comme il y en a peu dans le domaine artistique avec le Boléro de Ravel repris par le chorégraphe sud-africain Grégory Maqoma.
Le plateau est baigné d'obscurité. Un homme avance en pleurant, geignant comme si le malheur du monde venait de s'abattre sur ses épaules. C'est pire que le malheur du monde, c'est celui de la détresse d'un esclave. Les pleurs sont musicalement bien orchestrés comme une mélopée de tristesse, une tragédie presque chantée. Maqoma a été attiré par le personnage nommé "Toloki", le pleureur dans le roman "Ways of dying" (1995) et de "Cion" (2007) de l'écrivain sud-africain Zakes Mda relatant le parcours des esclaves en fuite.
Le zoulou et l'anglais sont liés dans une réminiscence historique où le saut peut être de quelques années avec l'Apartheid qui a sévi en Afrique du Sud (1948-1991) et un peu plus loin avec l'esclavage, deux cousins très proches de la souffrance et de l'indignité humaine. C'est dans une forme de poésie autant orale que corporelle que la représentation déploie toute sa gamme artistique.
Le plateau est baigné d'obscurité. Un homme avance en pleurant, geignant comme si le malheur du monde venait de s'abattre sur ses épaules. C'est pire que le malheur du monde, c'est celui de la détresse d'un esclave. Les pleurs sont musicalement bien orchestrés comme une mélopée de tristesse, une tragédie presque chantée. Maqoma a été attiré par le personnage nommé "Toloki", le pleureur dans le roman "Ways of dying" (1995) et de "Cion" (2007) de l'écrivain sud-africain Zakes Mda relatant le parcours des esclaves en fuite.
Le zoulou et l'anglais sont liés dans une réminiscence historique où le saut peut être de quelques années avec l'Apartheid qui a sévi en Afrique du Sud (1948-1991) et un peu plus loin avec l'esclavage, deux cousins très proches de la souffrance et de l'indignité humaine. C'est dans une forme de poésie autant orale que corporelle que la représentation déploie toute sa gamme artistique.
Les chants accompagnent superbement tout le spectacle avec des claquements de mains telles des percussions donnant à ceux-ci de la résonance. Les chorégraphies sont sur deux axes et se complètent dans une synchronisation mêlant des mouvements amples vers le haut via les membres supérieurs quand le corps, pour un autre groupe, va vers le bas dans une gestique plus ramassée.
Le plateau est découpé en trois espaces avec leur pré carré spécifique de danse, de musique et de chants. Côté jardin et en arrière-scène, nous retrouvons ceux-ci en canon ou en chœur dans des tessitures graves, quand se joue côté cour ou en milieu de scène une chorégraphie théâtralisée où les répliques, essentiellement en zoulou, sont lancées dans un rythme musical, appuyé par le corps et les déplacements.
L'isicathamiya, chant a cappella provenant des zoulous d'Afrique du Sud, porte le Boléro de Ravel dans des accents de lutte et de religiosité, presque gospel. Bruitages vocaux apparaissent aussi par intermittence pour donner du tempo au spectacle. La voix devient ainsi le porte-drapeau d'une revendication, celui contre une oppression inhumaine et pour la liberté des consciences.
Des percussions autour du Boléro de Ravel (1928) débutent le spectacle et sont reprises par intermittence tout du long. Comme un refrain, de façon dépouillée, simple, presque artisanale avec un tambourin et ses deux baguettes. Le filtre sonore est chaleureux, avec des accents de lutte et de communion. Une scène très physique nous fait voir des interprètes tapant de toute leur force au sol un voile marron, comme un instrument de travail et d'oppression, à la fois outil pour battre le blé et fouet pour battre le corps.
C'est superbe de rythme et de poésie. Cela finit par des claquettes, les pieds décollant à peine des planches, les effleurant autant par le bruit que par la tape, comme un dernier murmure qui s'éteint après les embrasements vocaux et dansés. Ensuite des applaudissements à tout rompre secouent la salle dans une standing ovation unanime. Cela se passait à Marseille, ville de toutes les cultures et, ce soir-là, de tous les talents.
Le plateau est découpé en trois espaces avec leur pré carré spécifique de danse, de musique et de chants. Côté jardin et en arrière-scène, nous retrouvons ceux-ci en canon ou en chœur dans des tessitures graves, quand se joue côté cour ou en milieu de scène une chorégraphie théâtralisée où les répliques, essentiellement en zoulou, sont lancées dans un rythme musical, appuyé par le corps et les déplacements.
L'isicathamiya, chant a cappella provenant des zoulous d'Afrique du Sud, porte le Boléro de Ravel dans des accents de lutte et de religiosité, presque gospel. Bruitages vocaux apparaissent aussi par intermittence pour donner du tempo au spectacle. La voix devient ainsi le porte-drapeau d'une revendication, celui contre une oppression inhumaine et pour la liberté des consciences.
Des percussions autour du Boléro de Ravel (1928) débutent le spectacle et sont reprises par intermittence tout du long. Comme un refrain, de façon dépouillée, simple, presque artisanale avec un tambourin et ses deux baguettes. Le filtre sonore est chaleureux, avec des accents de lutte et de communion. Une scène très physique nous fait voir des interprètes tapant de toute leur force au sol un voile marron, comme un instrument de travail et d'oppression, à la fois outil pour battre le blé et fouet pour battre le corps.
C'est superbe de rythme et de poésie. Cela finit par des claquettes, les pieds décollant à peine des planches, les effleurant autant par le bruit que par la tape, comme un dernier murmure qui s'éteint après les embrasements vocaux et dansés. Ensuite des applaudissements à tout rompre secouent la salle dans une standing ovation unanime. Cela se passait à Marseille, ville de toutes les cultures et, ce soir-là, de tous les talents.
"Cion : le requiem du Boléro de Ravel"
Compagnie Vuyani Dance.
Conception et chorégraphie : Gregory Maqoma.
Assistant à la chorégraphie et à la dramaturgie : Shanell Winlock.
Assistant aux répétitions : Lulu Mlangeni.
Direction musicale et composition : Nhlanhla Mahlangu.
Aide à la composition : Xolisile Bongwana.
Costumes : BlackCoffee.
Scénographie et direction technique : Oliver Hauser.
Création lumière : Mannie Manim.
Accessoires : Wesley Mabizela.
Création sonore : Ntuthuko Mbuyazi.
Régie son : Katleho Mokgothu.
Danseurs : Otto Andile Nhlapo, Roseline Wilkens, Thabang Mojapelo, Smangaliso Ngwenya, Katleho Lekhula, Itumeleng Tsoeu, Lungile Mahlangu, Ernest Balene, Nathan Botha.
Musiciens : Thabang Mkhwanazi, Sbusiso Shozi, Simphiwe Bonongo, Xolisile Bongwana.
Festival de Marseille
Du 14 juin au 6 juillet 2019.
36-38, rue de la République Marseille 1er.
Réservation : 04 91 99 02 50
>> Programmation complète
>> Les lieux du festival
Cion en tournée
21 et 22 juin 2019 : Holland Festival, Amsterdam.
Dates à confirmer : Dance Umbrella Festival, Londres.
14 au 18 janvier 2020 : Prototype Festival, New York.
24 et 25 janvier 2020 : Kennedy Centre, Washington.
Conception et chorégraphie : Gregory Maqoma.
Assistant à la chorégraphie et à la dramaturgie : Shanell Winlock.
Assistant aux répétitions : Lulu Mlangeni.
Direction musicale et composition : Nhlanhla Mahlangu.
Aide à la composition : Xolisile Bongwana.
Costumes : BlackCoffee.
Scénographie et direction technique : Oliver Hauser.
Création lumière : Mannie Manim.
Accessoires : Wesley Mabizela.
Création sonore : Ntuthuko Mbuyazi.
Régie son : Katleho Mokgothu.
Danseurs : Otto Andile Nhlapo, Roseline Wilkens, Thabang Mojapelo, Smangaliso Ngwenya, Katleho Lekhula, Itumeleng Tsoeu, Lungile Mahlangu, Ernest Balene, Nathan Botha.
Musiciens : Thabang Mkhwanazi, Sbusiso Shozi, Simphiwe Bonongo, Xolisile Bongwana.
Festival de Marseille
Du 14 juin au 6 juillet 2019.
36-38, rue de la République Marseille 1er.
Réservation : 04 91 99 02 50
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Cion en tournée
21 et 22 juin 2019 : Holland Festival, Amsterdam.
Dates à confirmer : Dance Umbrella Festival, Londres.
14 au 18 janvier 2020 : Prototype Festival, New York.
24 et 25 janvier 2020 : Kennedy Centre, Washington.