Elles sont six sur scène, accompagnées d'une musique de percussions à la fois douce, légère et soutenue. Puis comme le Boléro (1928) de Ravel (1875-1937), elle s'accélère et se fait entendre de plus en plus. Les danseuses font des déplacements au démarrage sur un périmètre des plus réduits et toutes en groupe. Comme un ensemble d'automates faisant le même trajet de façon automatique. Presque sans vie.
Ayta (en arabe عيطة) est un genre musical marocain rural. Le mot signifie "cri" afin d'exprimer, au travers de chants en Darija, dialecte marocain, de l'amour, une douleur ou une louange divine. Il a été aussi utilisé afin de dénoncer l'oppression de l'occupant lors de la colonisation française. Avec la chorégraphie de Youness Aboulakoul, c'est dans cette optique qu'il faut entendre ces mouvements répétitifs et semblant sans fin, celle d'une mise en lumière d'une exploitation humaine et machinale.
Les trajectoires sont rectilignes, effectuées par petits pas qui vont côté cour, puis reviennent légèrement vers le centre pour aller ensuite côté jardin, le tout dans un périmètre réduit. Elles deviennent de plus en plus marquées par une répétition en boucle pour être ensuite légèrement infléchies pour devenir plus courbes et arrondies avec des interprètes qui se libèrent de plus en plus sans pour autant devenir complètement indépendantes du groupe.
Ayta (en arabe عيطة) est un genre musical marocain rural. Le mot signifie "cri" afin d'exprimer, au travers de chants en Darija, dialecte marocain, de l'amour, une douleur ou une louange divine. Il a été aussi utilisé afin de dénoncer l'oppression de l'occupant lors de la colonisation française. Avec la chorégraphie de Youness Aboulakoul, c'est dans cette optique qu'il faut entendre ces mouvements répétitifs et semblant sans fin, celle d'une mise en lumière d'une exploitation humaine et machinale.
Les trajectoires sont rectilignes, effectuées par petits pas qui vont côté cour, puis reviennent légèrement vers le centre pour aller ensuite côté jardin, le tout dans un périmètre réduit. Elles deviennent de plus en plus marquées par une répétition en boucle pour être ensuite légèrement infléchies pour devenir plus courbes et arrondies avec des interprètes qui se libèrent de plus en plus sans pour autant devenir complètement indépendantes du groupe.
Elles se rattachent toujours, en effet, entre elles sous forme de duos et de trios, autant dans les déplacements, les mouvements que dans les gestiques statiques. Les corps sont, par moments, agités par des tremblements et frémissements qui, au début, sont individuels pour devenir ensuite déclinés en duo ou en trio. La relation à l'autre est toujours détachée. Il n'y a pas de synchronisation entre les danseuses, chacune ayant sa propre partition gestique. Et pourtant quelque chose les relie, comme une chaîne à leur cou, avec un rythme de plus en plus intensif qui s'écoule.
Les détachements s'effectuent quand l'une s'arrête pour se courber au niveau de la taille, les jambes un peu droites avec un frémissement qui la parcourt comme une prise de conscience de son corps et du mécanisme qui la pousse dans des déplacements dont elle semble n'avoir, comme toutes les autres, aucune prise et qu'elle semble toutefois refuser un instant pour s'en libérer un bref moment.
Ils deviennent de plus en plus rapides, en écho aux percussions. Puis, les visages s'illuminent, les faciès prenant forme humaine dans leur expressivité comme si un souffle de vie les parcourait, les délivrant d'un automatisme robotique qui les enfermait. Les danseuses sont dans un tourbillon de plus en plus soutenu comme jouets d'un lieu, d'un périmètre et d'une chape de plomb qui les rendent prisonnières de mouvements "à la chaîne". Aucune volonté initiale ne s'en dégage, l'automatisme prenant la direction de ceux-ci.
Puis les trajets s'infléchissant, leur rectitude géométrique se gomme sans s'effacer complètement. Le rapport au corps et à l'espace s'en trouve changé, modifié par une force, sans doute intérieure comme celle d'un éveil ou d'une résistance. Car qu'est-ce qui les relie toutes ? Leur condition de femme au premier abord définie par une société qui catégorise par thème et de genre, sous couleur, entre autres, de sexe ou de peau, des personnes qui sont jugées, par apriorisme, pour ce qu'elles seraient et non pour ce qu'elles sont réellement. C'est dans ce mécanisme à tout-va qu'une prise de conscience se fait entendre pour mettre son grain de sel et qui fait que le rouage huilé commence à crisser puis perdre pied.
Un beau spectacle qui est à appréhender autant dans son rythme que dans sa gestique, les deux étant irrémédiablement liés.
Les détachements s'effectuent quand l'une s'arrête pour se courber au niveau de la taille, les jambes un peu droites avec un frémissement qui la parcourt comme une prise de conscience de son corps et du mécanisme qui la pousse dans des déplacements dont elle semble n'avoir, comme toutes les autres, aucune prise et qu'elle semble toutefois refuser un instant pour s'en libérer un bref moment.
Ils deviennent de plus en plus rapides, en écho aux percussions. Puis, les visages s'illuminent, les faciès prenant forme humaine dans leur expressivité comme si un souffle de vie les parcourait, les délivrant d'un automatisme robotique qui les enfermait. Les danseuses sont dans un tourbillon de plus en plus soutenu comme jouets d'un lieu, d'un périmètre et d'une chape de plomb qui les rendent prisonnières de mouvements "à la chaîne". Aucune volonté initiale ne s'en dégage, l'automatisme prenant la direction de ceux-ci.
Puis les trajets s'infléchissant, leur rectitude géométrique se gomme sans s'effacer complètement. Le rapport au corps et à l'espace s'en trouve changé, modifié par une force, sans doute intérieure comme celle d'un éveil ou d'une résistance. Car qu'est-ce qui les relie toutes ? Leur condition de femme au premier abord définie par une société qui catégorise par thème et de genre, sous couleur, entre autres, de sexe ou de peau, des personnes qui sont jugées, par apriorisme, pour ce qu'elles seraient et non pour ce qu'elles sont réellement. C'est dans ce mécanisme à tout-va qu'une prise de conscience se fait entendre pour mettre son grain de sel et qui fait que le rouage huilé commence à crisser puis perdre pied.
Un beau spectacle qui est à appréhender autant dans son rythme que dans sa gestique, les deux étant irrémédiablement liés.
"Ayta"
Conception et chorégraphie : Youness Aboulakoul.
Avec : Nefeli Asteriou, Anna Vanneau, Sophie Lèbre, Cassandre Munoz, Marie-Laure Caradec, Léonore Zürfluh.
Assistant artistique : Pep Garrigues.
Création son : Youness Aboulakoul.
Régie son : Atbane Zouheir.
Lumière : Jéronimo Roé et Jean François Desboeufs.
Media design : Jéronimo Roé.
Production : Cie Ayoun.
Production/diffusion : Kumquat | performing arts (Laurence Larcher et Gerco de Vroeg).
Durée : 1 h 10.
Festival "Séquence Danse Paris 2024"
Focus sur la danse contemporaine 12e édition.
Du 5 mars au 6 avril 2024.
Le CentQuatre-Paris, Paris 19e, 01 53 35 50 00.
billetterie@104.fr
>> 104.fr
Avec : Nefeli Asteriou, Anna Vanneau, Sophie Lèbre, Cassandre Munoz, Marie-Laure Caradec, Léonore Zürfluh.
Assistant artistique : Pep Garrigues.
Création son : Youness Aboulakoul.
Régie son : Atbane Zouheir.
Lumière : Jéronimo Roé et Jean François Desboeufs.
Media design : Jéronimo Roé.
Production : Cie Ayoun.
Production/diffusion : Kumquat | performing arts (Laurence Larcher et Gerco de Vroeg).
Durée : 1 h 10.
Festival "Séquence Danse Paris 2024"
Focus sur la danse contemporaine 12e édition.
Du 5 mars au 6 avril 2024.
Le CentQuatre-Paris, Paris 19e, 01 53 35 50 00.
billetterie@104.fr
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