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Coulisses & Cie

Tribune >> Nous sommes discrets… Nous sommes discrets, depuis si longtemps…

Nous sommes discrets, mais nous œuvrons dans l'ombre à mettre en lumière les artistes qui vous éclairent. Nous sommes attachés de presse spécialisés en musique et culture, les porte-voix du secteur, les forces argumentaires auprès des médias, diffuseurs de la création artistique dans toute sa diversité et par tous les canaux, le lien jusqu'à vous.



"Temps qui courent", Cie Carabosse © Gil Chauveau.
"Temps qui courent", Cie Carabosse © Gil Chauveau.
Nous sommes discrets mais, avec la crise sanitaire et la crise économique qui s'ensuit, nous risquons fort de disparaître. Alors nous sommes déterminés à faire parler, pour une fois, de nous.

La crise sanitaire a eu, a encore, et aura pour une durée indéfinie des conséquences dramatiques sur l'ensemble de la filière : sur le spectacle vivant et sur l'industrie du disque, intrinsèquement liés, et sur tous les métiers qui les font vivre et fonctionner, dont le nôtre. Or, elle survient à un moment où le milieu de la musique est déjà bien fragilisé (crise du disque, hausse des coûts de sécurité pour les événements, crise de la presse et des médias…) et menacé d'autres privations à venir, comme le gel d'aides à la création artistique suite à un arrêt de la Cour de Justice de l'Union Européenne sur les droits voisins, ou les baisses de subventions et mécénats que l'on va subir sur tout le territoire.

Nous sommes discrets et lorsque le secteur culturel était totalement à l'arrêt, nul ne réalisait que nous poursuivions notre activité dans une France en confinement. Pour faire le lien, partout où ce fut possible, entre les artistes qui tentaient de s'exprimer artistiquement dans la zone protégée d'Internet, et vous. Nous étions présents quand il s'est agi d'accompagner la reprise, pour faire vivre la musique, ses auteurs compositeurs interprètes, les festivals qui offraient des modèles de diffusion alternatifs. Nous étions là pour soutenir les salles de spectacle vivant qui s'adaptaient, se ré-inventaient. Nous étions là aussi pour accompagner les artistes et leurs entourages professionnels. Nous le ferons encore lors de ce nouveau confinement, mais pour combien de temps ?

Nous sommes discrets mais nous devons nous faire entendre pour pouvoir continuer d'exercer notre métier, rare et précieux, plus que jamais nécessaire à l'heure où les lieux de diffusion artistique sont contraints, à nouveau, de baisser le rideau.

Nous sommes discrets, mais nous sommes déterminés : nous ne comptons pas rester les grands oubliés des plans d'aide dédiés au secteur ou des plans de relance dédiés aux indépendants et aux TPE. La majorité de notre réalité professionnelle est faite de petites structures toutes très différentes en termes de statuts, pour autant, nous devons être soutenus. Notre métier ne s'improvise pas, si nos structures disparaissent d'ici la reprise d'activité du secteur, personne ne pourra l'exercer à notre place.

Nous sommes déterminés à obtenir ce qui seul nous permettra de tenir : une reconnaissance effective de notre métier, une vraie prise en compte des spécificités qui font son charme, un soutien concret des institutions et des dispositifs adaptés à nos réalités, une juste considération de notre contribution à la création artistique, à son essor, et à son rayonnement.

Nous sommes discrets vis-à-vis du grand public, mais nous sommes déterminants pour les artistes, leurs œuvres et les médias qui s'en font l'écho. Si nous avons choisi un métier de l'ombre ce n'est pas pour faire preuve d'humilité, c'est surtout parce que plus que tout nous chérissons la singularité, la beauté et la grâce de la lumière qui doit envelopper et révéler les artistes.

Nous sommes discrets, mais nous savons que dans cette crise sanitaire qui inquiète et fragilise le corps social, notre rôle est nécessaire au même titre que celui de chaque acteur du secteur. Nous sommes les garants de la visibilité de l'exception culturelle française.

Nous sommes déterminés à faire que vivre ou survivre, se nourrir, se soigner, ne soient pas les seules exigences absolues à protéger ; nous devons préserver l'accès à la culture, à l'évasion.

Nous sommes discrets mais nous sommes ici pour réaffirmer que la Culture dont nous sommes les serviteurs aimants, est une nécessité de l'âme, une source de bonheurs, de réparation et de partage.

Nous sommes là pour la protéger, nous avons besoin d'aide pour que cela puisse durer.

APRES - Attaché(es) de Presse, Réseau d'Entraide et Syndicat
Mardi 3 Novembre 2020

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"Différente" Carolina ou "Cada uno es un mundo (Chacun est un monde)"

Star internationale à la frange rouge, Carolina est de retour en France, après sa tournée mondiale. Heureuse de retrouver son public préféré, elle interprète en live des chansons populaires qui touchent le cœur de toutes les générations.

© Audrey Bären.
Mais qui est donc cette incontournable Carolina ? Ou, plus exactement, qui se cache derrière cette artiste plutôt extravagante, à la folie douce ? De qui est-elle l'extension, au juste ?

L'éternelle question autour de l'acte créatif nous interpelle souvent, et nous amène à nous demander quelles influences l'homme ou la femme ont-ils sur leurs "créatures" fabriquées de toutes pièces ! Quelles inspirations les ont portées ! Autant de questions qui peuvent nous traverser particulièrement l'esprit si tant est que l'on connaisse un peu l'histoire de Miguel-Ange Sarmiento !

Parce que ce n'est pas la première fois que Carolina monte sur scène… Décidément, elle en a des choses à nous dire, à chaque fois. Elle est intarissable. Ce n'est pas Rémi Cotta qui dira le contraire, lui qui l'accompagne depuis déjà dix ans et tire sur les ficelles bien huilées de sa vie bien remplie.

Rémi Cotta, artiste plasticien, graphiste, comédien, chanteur lyrique, ou encore metteur en scène, sait jouer de ses multiples talents artistiques pour confier une parole virevoltante à notre Carolina. Il suffit de se souvenir du très original "Carolina Show", en 2010, première émission de télé sans caméra ayant reçu de nombreux artistes connus ou moins connus ou le "Happy Show de Carolina", ainsi que les spectacles musicaux "Carolina, naissance d'une étoile", "Le Cabaret de Carolina", ou encore " Carolina, L'Intelligence Artificielle".

"Différente" est en réalité la maturation de plusieurs années de cabarets et de spectacles où Carolina chante pourquoi et comment elle est devenue une star internationale tout en traversant sa vie avec sa différence". Miguel-Ange Sarmiento.

Brigitte Corrigou
08/11/2024
Spectacle à la Une

"Daddy", Game and reality : Mara au péril des merveilles…

Quand on a treize ans, la tête pleine du rêve fabuleux de devenir actrice, et que l'on rencontre sur une plateforme de jeux vidéo l'avatar bien réel d'un séducteur en faisant profession, on devient une proie… rêvée ! Entre jeux et réalités virtuelles, les personnages – tout droit sortis de l'imaginaire documenté de l'autrice metteuse en scène Marion Siéfert – se cherchent, se trouvent, s'affrontent, brouillant les frontières entre deux mondes : le monde dit réel et son double, le metaverse. Reflets troublants d'un miroir à facettes nous faisant perdre nos propres repères dans un "dé-lire" du monde comme il va.

© Matthieu Bareyre.
Dans "Jeu et réalité", le psychanalyste britannique Winnicott annonçait en son temps l'importance pour la construction du petit d'homme d'un "espace intermédiaire entre le dehors et le dedans". Un espace où le potentiel virtuel de chacun(e) pourrait librement s'exprimer sans être assujetti aux diktats des jeux réglés. De nos jours, le succès phénoménal des jeux de rôle en ligne où, chacune et chacun "à l'abri" derrière son écran, casque vissé aux oreilles et manette en mains, s'invente de toutes pièces un personnage pour le faire vivre (et mourir) au risque du contact avec d'autres avatars, ne peut qu'accréditer cette vision.

Ainsi de Mara, cette toute jeune fille qui, comme beaucoup d'autres, ressent le besoin vital de faire craquer les coutures trop étriquées du monde qu'elle habite. Une échappatoire ressentie comme salutaire lui permettant d'expérimenter dans le monde virtuel ce que le quotidien ne peut lui offrir, une évasion "sur mesure" dans l'univers fantastique d'un Role Play sur le Net… Là, comme par miracle, elle va rencontrer "pour de vrai" le prince charmant – version gourou du double de son âge – un avatar bien réel qui la prend sous son aile, usant de tous les artifices de la séduction afin de la modeler en star du jeu vidéo dont il est le promoteur : elle ne sera pas actrice, c'est dépassé dans le monde d'aujourd'hui, mais superstar d'un jeu vidéo, un produit à vendre sur le net en pièces détachées… et, en ce qui le concerne, à "consommer" en direct.

Yves Kafka
03/12/2024
Spectacle à la Une

"Jacques et Chirac" Un "Magouille blues"* décapant et burlesque n'occultant pas le mythe du président sympa et séducteur

Une comédie satirique enjouée sur le pouvoir, le mensonge et la Cinquième République portée par une distribution tonitruante et enthousiaste, dégustant avec gourmandise le texte de Régis Vlachos pour en offrir la clownesque et didactique substantifique moelle aux spectateurs. Cela est rendu aussi possible grâce à l'art sensible et maîtrisé de l'écriture de l'auteur qui mêle recherche documentaire affinée, humour décapant et bouffonnerie chamarrée pour dévoiler les tours et contours d'un Jacques sans qui Chirac ne serait rien.

© Fabienne Rappeneau.
Portraitiste décalé et impertinent d'une Histoire de France ou de l'Humanité aux galbes pas toujours gracieux dont surgissent parfois les affres de notre condition humaine, Régis Vlachos, "Cabaret Louise" (Louise Michel), "Dieu est mort" (Dieu, mieux vaut en rire)"Little Boy" (nom de la bombe larguée sur Hiroshima), revient avec un nouveau spectacle (création 2023) inspiré d'un des plus grands scandales de notre histoire contemporaine : la Françafrique. Et qui d'autre que Jacques Chirac – l'homme qui faisait la bise aux dictateurs – pouvait être convoqué au "tribunal" du rire et de la fantaisie par l'auteur facétieux, mais doté d'une conscience politique aiguë, qu'est Régis Vlachos.

Le président disparu en 2019 fut un homme complexe composé du Chirac "bulldozer" en politique, menteur, magouilleur, et du Jacques, individu affable, charmeur, mettant autant la main au cul des vaches que des femmes. Celui-ci fut d'abord attiré le communisme pour ses idéaux pacifistes. Il vendra même L'Humanité-dimanche devant l'église Saint-Sulpice.

La diversité des personnalités importantes qui marquèrent le début de son chemin politique joue tout autant la complexité : Michel Rocard, André Malraux et, bien sûr, Georges Pompidou comme modèle, Marie-France Garaud, Pierre Juillet… et Dassault comme portefeuille ! Le tout agrémenté de nombre de symboles forts et de cafouillages désastreux : le bruit et l'odeur, la pomme, le cul des vaches, les vacances à l'île Maurice, les amitiés avec les despotes infréquentables, l'affaire ELF, etc.

Gil Chauveau
03/11/2024