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Coulisses & Cie

Lecture théâtrale "Le Cahier" Il y a des événements qui marquent à jamais notre vie…

Ce n'est pas tous les jours qu'au théâtre, on a la possibilité de regarder le monde du point de vue d'une enfant de dix ans. Et lorsque c'est bien écrit, le moment est jouissif. On se souvient d'ailleurs de la pièce de David Lescot "J'ai trop peur". "Le Cahier" d'Isabelle Lauriou explore les méandres de l'enfance, sans en faire pour autant une pièce exclusivement jeune public. Un rendez-vous à ne pas manquer, à la SACD, jeudi 3 octobre à 16 h.



© Laurent Héritier.
© Laurent Héritier.
Y a-t-il un événement qui a marqué à jamais votre vie ? Certainement que oui. Mais lorsqu'on a dix ans, comment fait-on ? "Le Cahier" nous plonge dans l'univers d'une petite fille de dix ans qui, face à un drame familial, choisit de devenir le héros de sa propre histoire.

Les répétitions ont commencé sous la direction de Philippe Larue, metteur en scène et aussi réalisateur (entre autres "Marie-Antoinette" sur Canal +). Isabelle Lauriou, dans le rôle de la Petite, oscille entre l'innocence enfantine et une maturité naissante qu'est ce passage de l'enfance à la pré-adolescence.

Face à elle, Thibaut Gonzalez (actuellement dans Intra Muros d'Alexis Michalik à la Pépinière) promet par sa versatilité, incarnant avec brio, à la fois le Père, la Mère, le Frère et tous les autres personnages de l'histoire.

L'utilisation des "Misérables" (Victor Hugo) comme toile de fond ajoute une couche supplémentaire de richesse au récit, créant un parallèle touchant entre la résilience de Jean Valjean et celle de notre jeune héroïne.

Photo © Laurent Héritier. Affiche © Poussée dynamique.
Photo © Laurent Héritier. Affiche © Poussée dynamique.
La pièce navigue avec habileté entre comédie et drame, maintenant un équilibre délicat entre les moments de légèreté contrebalancés par une "basse continue" de tension sous-jacente. L'expérience promet !

"Le Cahier" n'est pas seulement un spectacle sur l'enfance… c'est une réflexion puissante sur la résilience, l'imagination comme échappatoire, et le pouvoir transformateur du théâtre lui-même. Il rappelle aux spectateurs la force indomptable de l'esprit humain, même - et surtout - dans ses incarnations les plus jeunes.

Bientôt présenté à la SACD, "Le Cahier" est le fruit d'une belle collaboration avec Poussée dynamique et sa fondatrice Sheila Vidal qui suit pas à pas la création et la pré-production de cette pièce, plutôt destinée aux théâtres de ville et aux scènes privées. Ce bureau d'accompagnement d'artistes a pour vocation d'accompagner les créations artistiques. Et ce "Cahier" d'Isabelle Lauriou est une belle page qui s'écrit…

Photo © Laurent Héritier. Affiche © Poussée dynamique.
Photo © Laurent Héritier. Affiche © Poussée dynamique.
Jeudi 3 octobre 2024 à 16 h.
Maison des Auteurs de la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) à Paris.
Entrée sur réservation réservée aux professionnels.

"Le Cahier"
Texte : Isabelle Lauriou.
Mise en scène : Philippe Larue.
Dramaturgie et accompagnement : Sheila Vidal (bureau Poussée Dynamique).
Avec : Thibaut Gonzalez et Isabelle Lauriou.

Lecture le jeudi 3 octobre, 16 h, SACD Paris.
Premières les 3 et 4 avril : Théâtre de la Grange, Brive-la-Gaillarde (19).
Avignon 2025 (en construction).

Photo © Laurent Héritier. Affiche © Drama Queen.
>> Drama Queen

La Rédaction
Mardi 24 Septembre 2024

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

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Gil Chauveau
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© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

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© Philippe Hanula.
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Gil Chauveau
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