La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Interprétation passionnée de Betty Pelissou qui reprend "Le dernier jour d'un condamné" - 06/11/2017

En 1828, à l'âge de 26 ans, Victor Hugo rédige "Le dernier jour d'un condamné". Un homme dont ni le nom ni le crime ne sont explicités. Dans ce manifeste contre la peine de mort, il retranscrit tous les états par lesquels passe le futur mort. Dans cette adaptation, l'homme devient femme, à part cela tout reste semblable. Cette pièce est éligible aux P'tits Molières 2017. À jardin, négligemment...  

Un monologue où Marie-Christine Danède démontre une capacité rare à rendre palpable l'imaginaire - 08/11/2017

Certains spectacles tiennent essentiellement aux interprètes qui les font exister, c'est un peu le cas de "L'art de Suzanne Brut". Mais pas seulement. Un texte bien tenu, une mise en scène rythmée et une double thématique donnent aussi à cette pièce une pertinence large et espiègle tout en rendant hommage à un style pictural révélé par Dubuffet : l'Art Brut. Parlons d'abord de Marie-Christine...  

"La Perruche"… Un questionnement sur les relations humaines et les valeurs individuelles - 30/10/2017

"Un couple attend des amis pour le dîner, mais ceux-ci n'arriveront jamais… S'agit-il d'un accident, d'une séparation, d'un cambriolage ? À chercher les raisons de cette absence, l'homme et la femme se disputent au sujet du couple […], ils enchaînent les quiproquos absurdes et les révélations intimes, remettant en cause […] leur propre couple." C'est le résumé que l'on peut lire concernant le...  

"Pièce en plastique"… Toute la déliquescence du monde dans une pièce où l'absence d'espoir devient une vraie jubilation - 27/10/2017

Une cellule familiale bourgeoise allemande lancée comme un jeu de dés sur la piste aseptisée de l'Europe : Marius von Mayenburg cisèle les figures désabusées de la réussite sociale pour en faire ressortir toute la vacuité et la vanité de leurs existences, de leurs sentiments, de leurs idées. Cela craquelle vite. Cela cherche surtout de toutes ses forces à survivre, quitte à saborder tout idéal....  

"La main de Leïla"… La passion amoureuse comme une ultime rébellion face à tous les despotismes - 26/10/2017

Haram Cinéma, salle clandestine, refuge des étreintes langoureuses sur grand écran où Leïla, bravant les interdits, trouvera l'amour et embrassera la vie aventureuse de Samir. Aïda Asgharzadeh, dont nous avions découvert et apprécié la plume vive et efficace avec "Les Vibrants", est de retour avec "La main de Leïla" (en coécriture avec Kamel Isker), vrai succès au festival Off d'Avignon qui ne se...  

"Projection privée"… Midinettes accros à la téloche et mecton bidon qui se rêve en rockeur - 25/10/2017

Dans la pièce, "Projection privée" de Rémi De Vos, les personnages (le mari, l'épouse, la maîtresse) sont placés sous l'influence des boîtes à images, des émissions de plateau réalité, de soap opéra, de télé novellas, de photos romans ou de karaoké. Elles, ce serait plutôt "Amour, Gloire et Beauté" et peut être de manière cachée Joie et Volupté. Lui est résolument Pouvoir, Gloire et Luxure. De...  

"Intra Muros"… Une possible évasion théâtrale, entre réel et imaginaire - 23/10/2017

Donner un cours de théâtre dans une maison centrale est un pari mais, avant de créer un personnage, un prisonnier a sans doute aussi envie de construire un nouveau départ. Dans une fable qui puise ses ressources entre mémoire et reconstruction, c'est à un jeu à double miroir que nous convie Alexis Michalik. Avec Alexis Michalik, il faut toujours s'attendre à quelques surprises. L'auteur et...  

"Intra Muros"… Une possible évasion théâtrale, entre réel et imaginaire - 15/05/2018

Donner un cours de théâtre dans une maison centrale est un pari mais, avant de créer un personnage, un prisonnier a sans doute aussi envie de construire un nouveau départ. Dans une fable qui puise ses ressources entre mémoire et reconstruction, c'est à un jeu à double miroir que nous convie Alexis Michalik. Avec Alexis Michalik, il faut toujours s'attendre à quelques surprises. L'auteur et...  

"Haskell Junction"… Entre odyssée et "réalité" théâtrale dérangeante sur l'état du monde et ses frontières - 21/10/2017

À la frontière incertaine de deux pays en devenir (États-Unis et Canada), à un siècle où les pionniers construisaient encore leurs rêves, se créent une ville du futur comté de Memphrémagog et une histoire à l'avenir épique, à la limite du romanesque si des évolutions tragiques n'en avaient pas noirci la trame… Ainsi naît Stanstead, posant ses fondations dans les années 1790, les pieds...  

Le personnage de Carmen selon Lucie Digout : une parfaite représentation de la pulsion de vie - 19/10/2017

La pièce débute par la fin : l'enterrement de Carmen. Elle remercie bien tous les invités d'être présents et est heureuse de les voir ainsi réunis. Puis elle se remémore. Elle raconte : sa vie, ses amis, sa famille, ses amours, ses rêves et ses projets. Une belle rétrospective de l'existence d'une personne qui aurait pu répondre aux prénoms Désir ou Liberté. Ce spectacle a fait partie des...  
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À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024