Sans bruit, juste un souffle pour être porté vers la scène, une danseuse entre, le tronc courbé vers le sol, le regard en biais côté cour et les jambes bien ancrées. Tânia Carvalho, de par sa formation, fait un mariage de danses classique et contemporaine où les équilibres sont à la frontière de la tension et d'un temps qui s'écoule doucement. Les chorégraphies se partagent entre danses de groupe et solos. Très souvent ceux-ci composent ceux-là où chacun est dans son pré carré. Peu, voire pas de contact entre eux. Plusieurs centimètres les séparent ou, au-delà de la distance, ce sont aussi des gestuelles qui les mettent dans un rapport à l'espace où le corps s'exprime de toute son étendue avec une dynamique du mouvement qui semble toujours accompagnée de secondes. Comme si tout prenait son temps.
Espace, temps, musique et silence sont les quatre axes de ce spectacle. Tânia Carvalho s'en nourrit pour faire du danseur un élément aussi esseulé qu'accompagné, se suffisant à lui-même, mais prenant tout son envol grâce à ses partenaires. Ainsi, le regard du spectateur doit balayer tous les artistes pour avoir une vue d'ensemble du spectacle, chacun ayant très souvent leur propre gestuelle. De ces axes, les corps en ressortent comme un ornement artistique dans des figures où l'esthétisme, dans sa plus simple et pourtant élaborée expression, en est moteur.
Espace, temps, musique et silence sont les quatre axes de ce spectacle. Tânia Carvalho s'en nourrit pour faire du danseur un élément aussi esseulé qu'accompagné, se suffisant à lui-même, mais prenant tout son envol grâce à ses partenaires. Ainsi, le regard du spectateur doit balayer tous les artistes pour avoir une vue d'ensemble du spectacle, chacun ayant très souvent leur propre gestuelle. De ces axes, les corps en ressortent comme un ornement artistique dans des figures où l'esthétisme, dans sa plus simple et pourtant élaborée expression, en est moteur.
Une des chorégraphies montre trois lots de six danseurs se synchronisant les membres supérieurs en appui des troncs et des jambes qui donnent à voir une poétique très belle du mouvement. On croirait un ensemble de dominos qui se touchent les uns aux autres. C'est la rare fois où les interprètes ont un contact entre eux dans une disposition scénique où les trois groupes créent une relation géométrique en forme de triangle, avec deux d'entre eux qui se mettent en avant-scène quand l'autre reste en arrière-scène.
Parfois, une danseuse est dans une autre dynamique, à l'arrêt pour reprendre ensuite dans une autre gestique. Cette césure dans le même groupe installe une individualité de chacun qui devient garant de l'ensemble. Parce que l'un est différent des autres que tout devient scéniquement cohérent avec un regard du public qui doit se décentrer pour capter ce qui fait différence. Ce décentrement oculaire, nous le retrouvons aussi dans ces tableaux où l'ensemble devient un feu d'artifice avec chaque artiste dans sa propre gestique. Là, les interprètes adoptent des gestuelles de différentes allures autant classiques que contemporaines.
Parfois, une danseuse est dans une autre dynamique, à l'arrêt pour reprendre ensuite dans une autre gestique. Cette césure dans le même groupe installe une individualité de chacun qui devient garant de l'ensemble. Parce que l'un est différent des autres que tout devient scéniquement cohérent avec un regard du public qui doit se décentrer pour capter ce qui fait différence. Ce décentrement oculaire, nous le retrouvons aussi dans ces tableaux où l'ensemble devient un feu d'artifice avec chaque artiste dans sa propre gestique. Là, les interprètes adoptent des gestuelles de différentes allures autant classiques que contemporaines.
Il y a aussi un solo où l'une d'elles va, seule, sur les planches, les deux jambes repliées et bien en appui au sol avec la taille abaissée et un tronc plutôt droit. L'esthétisme est, pour cette seule fois, absent mais ce qui interpelle est le silence et cet équilibre tout en tension qui habillent une pose presque immobile.
Ce qui saute aux yeux est la beauté des tableaux qui fait parfois penser à une peinture avec des attitudes, des postures où chacun semble moulé dans une fixité presque statuaire. L'arrêt, les départs, les mouvements très souvent lents donnent à voir une poétique gestuelle qui dessine des trajectoires dans l'espace comme pour figurer leur beauté qui accompagne les déplacements à chaque fois. Celle-ci s'affiche avec élégance dans chaque gestique dévoilant l'élégance des allures avec une fixité qui bouge parfois pour finir par affirmer un itinéraire jamais rapide, mais toujours pensé et réfléchi.
Ce qui saute aux yeux est la beauté des tableaux qui fait parfois penser à une peinture avec des attitudes, des postures où chacun semble moulé dans une fixité presque statuaire. L'arrêt, les départs, les mouvements très souvent lents donnent à voir une poétique gestuelle qui dessine des trajectoires dans l'espace comme pour figurer leur beauté qui accompagne les déplacements à chaque fois. Celle-ci s'affiche avec élégance dans chaque gestique dévoilant l'élégance des allures avec une fixité qui bouge parfois pour finir par affirmer un itinéraire jamais rapide, mais toujours pensé et réfléchi.
Les costumes sont très variés et unisexes, hommes et femmes étant habillés et maquillés de la même manière. Les visages sont aussi théâtraux avec des bouches grandes ouvertes laissant voir les dentitions, ressemblant à des rires un peu tendus, comme des marionnettes aux expressions figées. Le maquillage dessine une marque rouge ou noire à un œil pour certains et pour d'autres, il est étalé sur tout le visage avec les lèvres bien dessinées.
Selon le nombre d'interprètes, il y a une certaine résonance faisant écho à ce qui se passe sur scène, parfois accompagné de calme ou de musique, corporelle et sonore. Le rapport à l'espace est en effet différent selon la présence des uns et des autres et, par ricochet, à leur disposition. De même que musicalement, le silence orne le corps de sa présence. Ainsi, il devient objet d'art et d'attention pour lequel Tânia Carvalho en dessine une dynamique artistique où, dans ses arrêts et ses déplacements, il est en exposition.
Spectacle ayant eu lieu du 19 au 22 mai 2022 à la Grande Halle de la Villette.
Selon le nombre d'interprètes, il y a une certaine résonance faisant écho à ce qui se passe sur scène, parfois accompagné de calme ou de musique, corporelle et sonore. Le rapport à l'espace est en effet différent selon la présence des uns et des autres et, par ricochet, à leur disposition. De même que musicalement, le silence orne le corps de sa présence. Ainsi, il devient objet d'art et d'attention pour lequel Tânia Carvalho en dessine une dynamique artistique où, dans ses arrêts et ses déplacements, il est en exposition.
Spectacle ayant eu lieu du 19 au 22 mai 2022 à la Grande Halle de la Villette.
"Tânia Carvalho et le ballet national de Marseille"
Un spectacle proposé par Théâtre de la Ville hors les murs.
Chorégraphie : Tânia Carvalho.
Avec les danseurs et danseuses du Ballet national de Marseille : Sarah Abicht, Daniel Alwell, Nina Laura Auerbach, Isaia Badaoui, Alida Bergakker, Martha Eckl, Riley Fitgerald, Myrto Georgiadi, Nathan Gombert, Ibai Jimenez Gorostizu Orkaiztegi, Nonoka Kato, Yoshiko KINOSHITA, Angel Martinez Hernandez, Jonatan Myhre Jorgensen, Hanna-May Porlon, Aya Sato, Noam Segal, Elena Valls Garcia, Nahimana Vandenbussche, Antoine Vander Linden.
"Xylographie"
Chorégraphie Tânia Carvalho.
Musique : Tânia Carvalho, Ulrich Estreich.
Création lumières : Zeca Iglesias.
Création costumes : Aleksandar Protic.
Durée : 20 minutes.
"As If I Could Stay There For Ever"
Chorégraphie, costumes et musique : Tânia Carvalho.
Durée : 10 minutes.
"One Of Four Periods In Time (Ellipsis)"
Chorégraphie et costumes : Tânia Carvalho.
Musique : Vasco Mendonça.
Interprété par Drumming GP : Miquel Bernai, Pedro Oliveira, João Cunha et Rui Rodriguez. Lumières : Éric Wurtz.
Répétitrice et répétiteur : Valentina Pace & Thierry Hauswald.
Costumes : Nicole Murru.
Durée : 21 minutes.
Chorégraphie : Tânia Carvalho.
Avec les danseurs et danseuses du Ballet national de Marseille : Sarah Abicht, Daniel Alwell, Nina Laura Auerbach, Isaia Badaoui, Alida Bergakker, Martha Eckl, Riley Fitgerald, Myrto Georgiadi, Nathan Gombert, Ibai Jimenez Gorostizu Orkaiztegi, Nonoka Kato, Yoshiko KINOSHITA, Angel Martinez Hernandez, Jonatan Myhre Jorgensen, Hanna-May Porlon, Aya Sato, Noam Segal, Elena Valls Garcia, Nahimana Vandenbussche, Antoine Vander Linden.
"Xylographie"
Chorégraphie Tânia Carvalho.
Musique : Tânia Carvalho, Ulrich Estreich.
Création lumières : Zeca Iglesias.
Création costumes : Aleksandar Protic.
Durée : 20 minutes.
"As If I Could Stay There For Ever"
Chorégraphie, costumes et musique : Tânia Carvalho.
Durée : 10 minutes.
"One Of Four Periods In Time (Ellipsis)"
Chorégraphie et costumes : Tânia Carvalho.
Musique : Vasco Mendonça.
Interprété par Drumming GP : Miquel Bernai, Pedro Oliveira, João Cunha et Rui Rodriguez. Lumières : Éric Wurtz.
Répétitrice et répétiteur : Valentina Pace & Thierry Hauswald.
Costumes : Nicole Murru.
Durée : 21 minutes.