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Avignon 2019

•Off 2019• Trajectoire, un triptyque de Marine Mane, recherche d'un geste primordial

Marine Mane présente trois pièces, "À mon corps défendant", "Atlas" et "Santa Muerte". Trois performances-danses, trois œuvres passionnantes qui partent à la recherche de l'espace et du temps, avec pour seul appui le corps du danseur et le dépassement conscient de ses limites.



À mon corps défendant © Vincent Müller.
À mon corps défendant © Vincent Müller.
Chaque pièce impose comme un carcan, un ensemble de balises, une grammaire de signes à atteindre et offre sur le plateau la liberté de l'expression.

À l'énergie de se déployer et au geste de se mesurer. Et pour le spectateur de vivre au rythme du souffle, du mouvement et de croiser les suspensions des pesanteurs et des contingences. La Grâce. L'Art.

De ce travail en cours, par cette mise en œuvre - work in progress - naît un mouvement continu et tenu. Naissent des figures. Ainsi, dans "Atlas", un invité reçoit-il avant la représentation une plaquette de signes à interpréter. À partir desquels il doit improviser.

Dans "Santa Muerte", cette recherche devient stylistique et prend, dans son effort de figement, le goût et le sens d'un rituel. Nécessaire.

Le spectateur assiste alors à une cérémonie imaginaire qui relie des figures de la fascination et de l'adoration et de l'offrande. D'Isis à la Madone et à la mater Dolorosa. Et du No sadien au kitsch contemporain.

Le spectateur aime cette démarche rigoureuse et ce sens de la liberté créative qui se refuse à la forme fixée et recherche le geste primordial. À prendre au choix de manière isolée ou en diptyque.

"Trajectoire", un triptyque de Marine Mane

Atlas © Breno Caetano.
Atlas © Breno Caetano.
Compagnie In Vitro
"Atlas"
Mise en scène : Marine Mane, en collaboration avec Breno Caetano et Jean-Brice Godet.
Musique Jean-Brice Godet.

Performance : Marlène Rostaing (5, 6 juillet), Breno Caetano (7, 8 juillet), Jules Beckman (9 juillet), Clémence Dieny (18 juillet), Mélisa Noël (19, 20 juillet), Mathilde Gautry (21 juillet).
Écrit, dessiné et chorégraphié en collaboration avec : Amélie Kiritzé Topor, Raphaëlle Landré, Claire Malchrowicz et Margaux Robin.
Durée : 50 min. 
À partir de 10 ans.

"À mon corps défendant"
Mise en scène et choréraphie Marine Mane.
En collaboration et avec : Smaïn Boucetta, Breno Caetano, Johan Caussin, Clémence Diény.
Assistanat chorégraphie et mise en scène : Claire Malchrowicz, Raphaëlle Landré.

Musique : Christophe Ruetsch.

Santa Muerte © Jimmy Boury.
Santa Muerte © Jimmy Boury.
Vidéo : Clément Dupeux.

Création visuelle : Vincent Fortemps.

Montage des correspondances : Cathy Blisson.

Scénographie : Amélie Kiritzé-Topor.

Création Lumière : Pascale Bongiovanni, Juliette Besançon.

Régie générale : Margaux Robin.
Son : Nicolas Maisse. Durée : 1 h 20. À partir de 10 ans.

"Santa Muerte"
Direction artistique, clarinettes, dictaphones, composition : Jean-Brice Godet.
Arpeggione, électronique, composition : Simon Drappier.
Performance : Yumi Fujitani et Stan Briche.
Mise en scène : Marine Mane.
Durée : 60 min. À partir de 10 ans.

•Avignon Off 2019•
Du 5 au 21 juillet 2019.
"Atlas" : 5 au 9 juillet et 18 au 21 juillet, 22 h.
"À mon corps défendant" : 11 au 17 juillet, 22 h 15.
"Santa Muerte" : 18 au 21 juillet, 22 h.

La Scierie, salle Le Hangar
15, boulevard d quai Saint Lazare.
Réservations : 04 84 51 09 11.
>> lascierie.coop

Jean Grapin
Mardi 2 Juillet 2019

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
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•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
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N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024