Avec Johan Inger pour la première chorégraphie, "Out of breath", les danseurs investissent le plateau en solo, duo et groupe. Tout est propre dans les déplacements gestiques. La scénographie présente un élément en forme de vague faite de planches grises qui montent à près de 2 mètres et descendent dans une pente de 45° vers le sol. Celle-ci par deux fois se déplace par le biais d'un artiste.
La gestuelle est presque dans un effet d'automatisme où la teneur de la corpulence des interprètes est presque gommée. C'est physique, mais le souffle et la sueur semblent avoir déguerpi du plateau. Comme assis derrière une vitrine, dans de très beaux tableaux, le spectateur, à ce qui se joue sur scène, peut être appréhendé dans un rapport assez froid.
Tout est beau et propre. Les mouvements s'arrêtent dans leur élan, puis repartent. Un corps se lève pour s'arrondir avec le dos du partenaire en passant au-dessus de lui quand, ailleurs, une danseuse est arrêtée dans son élan pour repartir ensuite légèrement en arrière au moment de la rencontre avec la vague placée sur scène. Plus loin, avec une certaine tension, les membres inférieurs montent en l'air dans des figures classiques. Il y a des sauts de jambes, des pas qui glissent, des dos qui s'appuient, des roulades, des courses et des arrêts. C'est tout un frétillement de vitesses et de gestes qui donnent à voir une chorégraphie découpée en divers tableaux où le physique et la grâce sont moteurs.
La gestuelle est presque dans un effet d'automatisme où la teneur de la corpulence des interprètes est presque gommée. C'est physique, mais le souffle et la sueur semblent avoir déguerpi du plateau. Comme assis derrière une vitrine, dans de très beaux tableaux, le spectateur, à ce qui se joue sur scène, peut être appréhendé dans un rapport assez froid.
Tout est beau et propre. Les mouvements s'arrêtent dans leur élan, puis repartent. Un corps se lève pour s'arrondir avec le dos du partenaire en passant au-dessus de lui quand, ailleurs, une danseuse est arrêtée dans son élan pour repartir ensuite légèrement en arrière au moment de la rencontre avec la vague placée sur scène. Plus loin, avec une certaine tension, les membres inférieurs montent en l'air dans des figures classiques. Il y a des sauts de jambes, des pas qui glissent, des dos qui s'appuient, des roulades, des courses et des arrêts. C'est tout un frétillement de vitesses et de gestes qui donnent à voir une chorégraphie découpée en divers tableaux où le physique et la grâce sont moteurs.
Il y a différentes trajectoires. Immobile ici, ailleurs, un artiste court en cercle tout autour de la scène quand, au milieu, souvent en duo, nous en avons d'autres qui ont des gestuelles de temps en temps s'apparentant à des statues mouvantes. C'est sur cet aspect que l'on peut parler de "propreté" dans cette création. Les gestes sont en effet parfois arrêtés, à dessein, dans leurs élans pour reprendre ensuite tout de suite. On s'avance l'un vers l'autre quand d'un coup, ce qui amenait le mouvement se trouve ralenti puis stoppé net.
Ou ailleurs, là aussi presque au ralenti, une danseuse se retrouve dans des déplacements, parfois, légèrement arrondis. Ce sont différents tableaux qui se déroulent en même temps, comme si un puzzle, avec ces éléments, se complétait sans toutefois se rejoindre, la scène étant découpée, symboliquement, par quartier. On se touche, mais on ne se regarde pas. Les artistes sont ensemble, mais séparés. Il y a quasiment une forme d'indifférence entre eux, avec la trajectoire de chacun des tableaux effectués, parfois en parallèle, et qui ne se rencontrent jamais.
Pour la seconde chorégraphie, "Bedtime story" de Nadav Zelner, la première mondiale a été effectuée le 4 novembre 2021. Elle étonne par sa cadence. Keersmaker nous a habitués à mettre en relation musique et danse en permettant le déport du regard sur le geste quand on peut se laisser porter par le rythme. La gestuelle accompagne celui-ci sans le suivre nécessairement stricto sensu.
Ou ailleurs, là aussi presque au ralenti, une danseuse se retrouve dans des déplacements, parfois, légèrement arrondis. Ce sont différents tableaux qui se déroulent en même temps, comme si un puzzle, avec ces éléments, se complétait sans toutefois se rejoindre, la scène étant découpée, symboliquement, par quartier. On se touche, mais on ne se regarde pas. Les artistes sont ensemble, mais séparés. Il y a quasiment une forme d'indifférence entre eux, avec la trajectoire de chacun des tableaux effectués, parfois en parallèle, et qui ne se rencontrent jamais.
Pour la seconde chorégraphie, "Bedtime story" de Nadav Zelner, la première mondiale a été effectuée le 4 novembre 2021. Elle étonne par sa cadence. Keersmaker nous a habitués à mettre en relation musique et danse en permettant le déport du regard sur le geste quand on peut se laisser porter par le rythme. La gestuelle accompagne celui-ci sans le suivre nécessairement stricto sensu.
Avec Nadav Zelner, les deux restent liés à un tempo qui est détourné de son cours initial. Ainsi, la musique orientale, à la tonalité soutenue et sensuelle, accompagne une danse urbaine vive, hachée et rapide. C'est toute une gestique qui est proposée avec, entre autres, du smurf lors d'une séquence dans laquelle les membres supérieurs se découpent machinalement autour des articulations des poignets, coudes et épaules pour faire une chaîne. Le mariage audacieux est plus que réussi entre ces deux univers dont, au premier abord, tout sépare. Et, pourtant, le rythme est en écho à une gestique vive, acérée et, à dessein, de petite amplitude. Par intermittence, ici ou là, la danse orientale, avec des ondulations chameaux très rapides, s'immisce comme des clins d'œil artistiques à l'ensemble.
La création présente plusieurs solos, duos et trios avec, finalement, une danse de groupe. L'automatisme des mouvements donne aux corps un écho musical en semblant le transformer en darbouka avec, à chaque tonalité forte, un va-et-vient d'une partie corporelle, tel le battement d'une percussion. C'est aussi un fessier qui frétille quand plus loin, ce sont les mains qui en font autant. Ainsi, ces apartés, presque humoristiques, permettent de créer une fausse rupture, le regard pouvant être accroché sur cette gestuelle pour rebasculer ensuite sur l'ensemble du groupe.
Sur cet axe artistique mêlant tradition et modernité, automatisme et sensualité, Nadav Zelner a su créer son propre style, porté aussi dans "Bedtime story", lui permettant d'acquérir rapidement, depuis quelques années déjà, une notoriété sur la scène internationale.
La création présente plusieurs solos, duos et trios avec, finalement, une danse de groupe. L'automatisme des mouvements donne aux corps un écho musical en semblant le transformer en darbouka avec, à chaque tonalité forte, un va-et-vient d'une partie corporelle, tel le battement d'une percussion. C'est aussi un fessier qui frétille quand plus loin, ce sont les mains qui en font autant. Ainsi, ces apartés, presque humoristiques, permettent de créer une fausse rupture, le regard pouvant être accroché sur cette gestuelle pour rebasculer ensuite sur l'ensemble du groupe.
Sur cet axe artistique mêlant tradition et modernité, automatisme et sensualité, Nadav Zelner a su créer son propre style, porté aussi dans "Bedtime story", lui permettant d'acquérir rapidement, depuis quelques années déjà, une notoriété sur la scène internationale.
"Nederlands Dans Theater NDT2/Johan Inger/Nadav Zelner"
"Out of breath"
Chorégraphie : Johan Inger.
Mise en scène : Parvaneh Scharafali.
Avec : Barry Gans, Ivo Matteus, Omani Ormskirk, Gabriele Rolle, Rebecca Speroni, Rui-Ting Yu (14 et 17 juin) ; Demi Bawon, Conner Chew, Nick Daniels, Ricardo Hartley III, Nova Valkenhoff, Sophie Whittome (15 et 16 juin).
Costumes : Mylla Ek.
Lumière : Ellen Ruge, revue en 2016 par Tom Visser.
Musique : Jacob ter Veldhuis, extrait de String Quartet Nr. 3 (1994) "There must be some way out of here". Track 1 : Slow movement (Donemus).
Lajkó Félix (viool) Hongaarse vioolmuziek : Vonósnégyes String Quartet (X-Produkció, Fono records).
Répétitions : Lydia Bustinduy.
Durée : 20 minutes.
"Bedtime story"
Chorégraphie : Nadav Zelner.
Assistants répétitions : Lydia Bustinduy, Francesca Caroti, Ander Zabala.
Avec : Demi Bawon, Viola Busi (15 et 16 jin) ; Conner Chew, Nick Daniels, Barry Gans, Ricardo Hartley III, Ivo Matteus, Omani Ormskirk, Gabriele Rolle, Rebecca Speroni, Nova Valkenhoff, Samuel van der Veer, Sophie Whittome (14 et 17 juin) ; Rui-Ting Yu.
Musique : Andre Hajj.
Ensemble : Mir/Ez-zouhour : Sidi Mansour ; Baba Bahri (courtesy of ARC Music Productions Int. Ltd).
Al Ajaleh : Bat Sheva Music.
Mohammed Abdu : Allah Alaiha.
Al Rasayel & Mahma Ygolon (courtesy of Rotana Music).
Lumières : Tom Visser.
Costumes : Maor Zabar.
Son : Matan Onyameh.
Durée : 25 minutes.
Ce spectacle s'est déroulé du 14 au 17 juin 2023 A la Grande Halle de la Villette en collaboration avec le théâtre Chaillot.
Chorégraphie : Johan Inger.
Mise en scène : Parvaneh Scharafali.
Avec : Barry Gans, Ivo Matteus, Omani Ormskirk, Gabriele Rolle, Rebecca Speroni, Rui-Ting Yu (14 et 17 juin) ; Demi Bawon, Conner Chew, Nick Daniels, Ricardo Hartley III, Nova Valkenhoff, Sophie Whittome (15 et 16 juin).
Costumes : Mylla Ek.
Lumière : Ellen Ruge, revue en 2016 par Tom Visser.
Musique : Jacob ter Veldhuis, extrait de String Quartet Nr. 3 (1994) "There must be some way out of here". Track 1 : Slow movement (Donemus).
Lajkó Félix (viool) Hongaarse vioolmuziek : Vonósnégyes String Quartet (X-Produkció, Fono records).
Répétitions : Lydia Bustinduy.
Durée : 20 minutes.
"Bedtime story"
Chorégraphie : Nadav Zelner.
Assistants répétitions : Lydia Bustinduy, Francesca Caroti, Ander Zabala.
Avec : Demi Bawon, Viola Busi (15 et 16 jin) ; Conner Chew, Nick Daniels, Barry Gans, Ricardo Hartley III, Ivo Matteus, Omani Ormskirk, Gabriele Rolle, Rebecca Speroni, Nova Valkenhoff, Samuel van der Veer, Sophie Whittome (14 et 17 juin) ; Rui-Ting Yu.
Musique : Andre Hajj.
Ensemble : Mir/Ez-zouhour : Sidi Mansour ; Baba Bahri (courtesy of ARC Music Productions Int. Ltd).
Al Ajaleh : Bat Sheva Music.
Mohammed Abdu : Allah Alaiha.
Al Rasayel & Mahma Ygolon (courtesy of Rotana Music).
Lumières : Tom Visser.
Costumes : Maor Zabar.
Son : Matan Onyameh.
Durée : 25 minutes.
Ce spectacle s'est déroulé du 14 au 17 juin 2023 A la Grande Halle de la Villette en collaboration avec le théâtre Chaillot.