C'est un spectacle marathon qui dure le temps d'une nuit et d'une journée pleines avec l'orgie en reine de cour. Peu surprenant de la part de Jan Fabre coutumier d'œuvres qui interpellent par ses thématiques. Même s'il a dit que "le cerveau est la partie la plus sexy du corps humain", il l'a oublié cette fois-ci en mettant en avant les parties génitales masculines et féminines. Le corps est vu sous toutes ses coutures. L'intérieur est mis en avant avec des viscères, des abats qui s'étendent ou sont jetés sur scène, après souvent un rituel de lavage.
Tout est à la gloire de la tragédie grecque qui a charrié depuis des centaines d'années, tant de fables, d'histoires, de mythes, de mythologies autour d'Œdipe, d'Antigone, d'Ajax, d'Agamemnon, d'Oreste, de Phèdre, d'Hippolyte, d'Hercule, de Dionysos (1), de mort non enseveli, d'enfants tués, de femmes trompées, sacrifiées, de héros suicidés ou pourchassés.
C'est la mort, l'inceste et l'adultère qui viennent fouler les planches de la grande Halle. Les textes de Jan Fabre et Jeroen Olyslaegers mettent en exergue quelques personnages de tous ces drames pour en extirper la violence ou les affronts subis. Tout se résume à la douleur de ces êtres, à leur force, à leur désespoir ou à l'Até (2) qui les ont portés. Ils deviennent maître de ce qu'ils font, luttant ainsi avec force contre les Moires (3) qui les ont frappés.
Tout est à la gloire de la tragédie grecque qui a charrié depuis des centaines d'années, tant de fables, d'histoires, de mythes, de mythologies autour d'Œdipe, d'Antigone, d'Ajax, d'Agamemnon, d'Oreste, de Phèdre, d'Hippolyte, d'Hercule, de Dionysos (1), de mort non enseveli, d'enfants tués, de femmes trompées, sacrifiées, de héros suicidés ou pourchassés.
C'est la mort, l'inceste et l'adultère qui viennent fouler les planches de la grande Halle. Les textes de Jan Fabre et Jeroen Olyslaegers mettent en exergue quelques personnages de tous ces drames pour en extirper la violence ou les affronts subis. Tout se résume à la douleur de ces êtres, à leur force, à leur désespoir ou à l'Até (2) qui les ont portés. Ils deviennent maître de ce qu'ils font, luttant ainsi avec force contre les Moires (3) qui les ont frappés.
Dans une œuvre de cette longueur, le temps ne peut jouer qu'un rôle central. Rien ne s'étire et pourtant tout est rappel. Le passé devient présent quand le futur n'a pas lieu d'être. Le chorégraphe ramène le théâtre antique dans l'ici et le maintenant. Tout devient réel, autant les héros que leurs pulsions, les fantasmes que leurs désirs.
Nous sommes presque dans un rêve. D'ailleurs, le texte appelle parfois au sommeil comme pour titiller le public accroché sans doute pour certains, dont moi, à leurs sièges. Des personnages reviennent parfois avec les mêmes répliques, telles Dionysos avec "Tout homme doit avoir un grain de folie" ou Chryssipe (280 av J.-C. - 206 av J.-C.) et "My name is… my name is…". Le dieu grec, en grand ordonnateur, ouvre et ferme le bal laissant le philosophe stoïcien à sa recherche éperdue.
Les danses sont connotées sexuellement. Elles deviennent rite orgiaque où la symétrie est de rigueur et la gestuelle vive et directe. Dans des exercices de sauts à la corde et de courses sur place, le jeu devient très physique. Les répliques sont lancées en plein effort où chacun essaie de tenir jusqu'au bout. Le sexe, surtout masculin, est un organe très important. Il est ajouté quand il n'existe pas ou surajouté pour devenir un fort élément différenciateur quand il est déjà présent. Les hommes s'habillent en femmes quand les femmes mettent un pénis. L'hermaphrodisme est partout. Il est presque permanent. Tout se mélange dans l'échelle du temps et des sexes.
Nous sommes presque dans un rêve. D'ailleurs, le texte appelle parfois au sommeil comme pour titiller le public accroché sans doute pour certains, dont moi, à leurs sièges. Des personnages reviennent parfois avec les mêmes répliques, telles Dionysos avec "Tout homme doit avoir un grain de folie" ou Chryssipe (280 av J.-C. - 206 av J.-C.) et "My name is… my name is…". Le dieu grec, en grand ordonnateur, ouvre et ferme le bal laissant le philosophe stoïcien à sa recherche éperdue.
Les danses sont connotées sexuellement. Elles deviennent rite orgiaque où la symétrie est de rigueur et la gestuelle vive et directe. Dans des exercices de sauts à la corde et de courses sur place, le jeu devient très physique. Les répliques sont lancées en plein effort où chacun essaie de tenir jusqu'au bout. Le sexe, surtout masculin, est un organe très important. Il est ajouté quand il n'existe pas ou surajouté pour devenir un fort élément différenciateur quand il est déjà présent. Les hommes s'habillent en femmes quand les femmes mettent un pénis. L'hermaphrodisme est partout. Il est presque permanent. Tout se mélange dans l'échelle du temps et des sexes.
Mère Nature devient lieu de débauche. Des scènes d'orgie se succèdent où l'acte sexuel est effectué, entre autres, avec des sapins. Les interprètes sont toujours habillés de blanc, transgressant par leurs actes, une pureté dont ils n'accordent aucun crédit. Les corps, quand ils deviennent nus, sont colorés vivement avec des teintes chaudes et claires.
Au-delà de son aspect artistique où le théâtre se conjugue à la danse, la performance est étonnamment physique. Quelle que soit l'heure à laquelle il arrive, part ou revient, le spectateur n'est jamais perdu. L'allemand, l'anglais, le français et l'italien sont utilisés suivant les scènes avec des sur-titrages systématiques en anglais et en français. Les personnages lyriques entonnent des chants profonds, presque caverneux où la mort semble lancer ses appels. Le langage se décline de différentes façons. Il est mots, paroles, discours, rires, rots, répétitions, glossolalies.
Alors que le spectacle débutait avec deux hommes silencieux habillés de blanc, il se finit par une très belle fête joyeuse, aux corps multicolores. Dionysos, toujours torse nu, a gagné la partie.
Au-delà de son aspect artistique où le théâtre se conjugue à la danse, la performance est étonnamment physique. Quelle que soit l'heure à laquelle il arrive, part ou revient, le spectateur n'est jamais perdu. L'allemand, l'anglais, le français et l'italien sont utilisés suivant les scènes avec des sur-titrages systématiques en anglais et en français. Les personnages lyriques entonnent des chants profonds, presque caverneux où la mort semble lancer ses appels. Le langage se décline de différentes façons. Il est mots, paroles, discours, rires, rots, répétitions, glossolalies.
Alors que le spectacle débutait avec deux hommes silencieux habillés de blanc, il se finit par une très belle fête joyeuse, aux corps multicolores. Dionysos, toujours torse nu, a gagné la partie.
La salle a été noire de monde du début jusqu'à la fin. Le public applaudit, debout, à tout rompre pendant dix minutes au final. L'artiste belge a lui aussi gagné sa partie.
(1) Fils de Zeus et de la mortelle Sémélé, Dionysos est le dieu du vin et de ses excès, de la démesure, du théâtre et de la tragédie.
(2) Até est la déesse incarnant la faute et l'égarement. Selon Homère, elle est la fille aînée de Zeus.
(3) Les Moires sont les trois divinités du destin avec Clotho, la fileuse, qui tisse le fil de la vie, Athésis, la réparatrice, qui le déroule, et Atropos, l'implacable, qui le tranche.
(1) Fils de Zeus et de la mortelle Sémélé, Dionysos est le dieu du vin et de ses excès, de la démesure, du théâtre et de la tragédie.
(2) Até est la déesse incarnant la faute et l'égarement. Selon Homère, elle est la fille aînée de Zeus.
(3) Les Moires sont les trois divinités du destin avec Clotho, la fileuse, qui tisse le fil de la vie, Athésis, la réparatrice, qui le déroule, et Atropos, l'implacable, qui le tranche.
"Mount Olympus. To glorify the cult of tragedy."
Conception et mise en scène : Jan Fabre.
Chorégraphie : Jan Fabre et ses danseurs.
Textes : Jeroen Olyslaegers et Jan Fabre.
Musique : Dag Taeldeman.
Dramaturgie : Miet Martens.
Avec : Lore Borremans, Katrien Bruyneel, Annabelle Chambon, Cédric Charron, Tabitha Cholet, Anny Czupper, Els Deceukelier, Barbara De Coninck, Piet Defrancq, Conor Doherty, Stella Höttler, Sven Jakir, Ivana Jozic, Marina Kaptijn, Gustav Koenigs, Colline Libon, Moreno Perna, Gilles Polet, Pietro Quadrino, Antony Rizzi, Matteo Sedda, Merel Severs, Kasper Vandenberghe, Lies Vandewege, Andrew Van Ostade, Marc Moon Van Overmeir, Marleen Van Uden, Fabienne Vegt.
Artiste olfactif : Peter de Cupere.
Assistante mise en scène : Floria Lomme
Projections : Phil Griffin.
Dramaturges invités : Hans-Thies Lehmann, Luk Van den Dries, Freddy Decreus.
Direction technique : André Schneider.
Lumières : Jan Fabre, Helmut Van den Meersschaut.
Son : Tom Buys.
Techniciens : Wout Janssens, Kevin Deckers, Randy Tielemans.
Directeur de tournée : Sophie Vanden Broeck.
Chargé de production en tournée : Sebastiaan Peeters.
Costumes : Kasia Mielczarek assistée de Maarten Van Mulken.
Accessoires : Alessandra Ferreri, Roxane Gire.
A eu lieu du vendredi 15 septembre à 19 h au samedi 16 septembre à 19 h.
La grande Halle de la Villette, Paris 19e, 01 40 03 75 75.
>> lavillette.com
>> Découvrir la programmation
Chorégraphie : Jan Fabre et ses danseurs.
Textes : Jeroen Olyslaegers et Jan Fabre.
Musique : Dag Taeldeman.
Dramaturgie : Miet Martens.
Avec : Lore Borremans, Katrien Bruyneel, Annabelle Chambon, Cédric Charron, Tabitha Cholet, Anny Czupper, Els Deceukelier, Barbara De Coninck, Piet Defrancq, Conor Doherty, Stella Höttler, Sven Jakir, Ivana Jozic, Marina Kaptijn, Gustav Koenigs, Colline Libon, Moreno Perna, Gilles Polet, Pietro Quadrino, Antony Rizzi, Matteo Sedda, Merel Severs, Kasper Vandenberghe, Lies Vandewege, Andrew Van Ostade, Marc Moon Van Overmeir, Marleen Van Uden, Fabienne Vegt.
Artiste olfactif : Peter de Cupere.
Assistante mise en scène : Floria Lomme
Projections : Phil Griffin.
Dramaturges invités : Hans-Thies Lehmann, Luk Van den Dries, Freddy Decreus.
Direction technique : André Schneider.
Lumières : Jan Fabre, Helmut Van den Meersschaut.
Son : Tom Buys.
Techniciens : Wout Janssens, Kevin Deckers, Randy Tielemans.
Directeur de tournée : Sophie Vanden Broeck.
Chargé de production en tournée : Sebastiaan Peeters.
Costumes : Kasia Mielczarek assistée de Maarten Van Mulken.
Accessoires : Alessandra Ferreri, Roxane Gire.
A eu lieu du vendredi 15 septembre à 19 h au samedi 16 septembre à 19 h.
La grande Halle de la Villette, Paris 19e, 01 40 03 75 75.
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