La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Coulisses & Cie

Le Nouveau Gare au Théâtre (NGAT) de Vitry-sur-Seine offre un lieu de travail aux auteurs

Chargés de la nouvelle direction artistique du lieu depuis à peine plus d'un an, Yan Allegret et Diane Landrot ont initié le projet "Aiguillages", basé sur l'accompagnement de l'émergence, l'implantation territoriale et le soutien à l'écriture contemporaine. La question de l'écriture entre alors au cœur des préoccupations de la nouvelle équipe qui, après plusieurs consultations, décide d'ouvrir l'une de ses salles aux auteurs en créant l'Espace Claudine Galea, ouverte librement à tous.



Soirée de clôture du festival Nous n'irons pas à Avignon 2016 © DR
Soirée de clôture du festival Nous n'irons pas à Avignon 2016 © DR
"Nous avons lu différents rapports, continué à nous mettre à l'écoute de celles et ceux qui écrivent, nous avons lu, échangé, acquis la conviction que le terreau que représente l'écriture contemporaine était absolument fécond, vif, aigu et généreux. Qu'il était le socle d'une possible refondation de notre outil de travail. Un théâtre. Refonder par les mots. Par l'écriture. Un endroit où des mondes s'écrivent patiemment avant d'être entendus" racontent-ils.

De cette interrogation est née la décision de transformer la salle cabaret du lieu en lieu de résidence d'écriture, pour toutes formes d'écritures. Ainsi, à partir du 24 septembre 2019, l'espace "cabaret" du Nouveau Gare au Théâtre est devenu un lieu dédié aux autrices et auteurs. Tout au long de l'année, du lundi au vendredi, du matin à la fin de l'après-midi, cinq postes de travail avec table, chaise, café, thé, prise de courant et silence seront à disposition de qui en fera la demande, dans l'objectif de poursuivre un projet d'écriture (dramatique mais pas que, tout autre besoin d'écriture est légitime ici).

Espace Claudine Galea © DR.
Espace Claudine Galea © DR.
Cet accueil est gratuit, bienveillant et permettra, à celles et ceux qui le souhaitent, de venir écrire pendant une durée libre au cœur du théâtre, de bénéficier d'un espace calme, non loin des plateaux, et de pouvoir échanger dans le respect des règles sanitaires avec les autres artistes en résidence…

Pour simplifier les démarches des auteurs en demande de lieu d'écriture, une plateforme de réservation a été mise en ligne sur le site du théâtre (voir lien ci-dessous). Un outil d'une simplicité extrême où quiconque peut réserver son créneau et venir travailler sans plus de protocole. "En échange, nous demandons un exemplaire du texte. Ou du brouillon. Rien d'autre. Comme un troc. Texte édité ou pas, peu importe. Celui-ci sera à disposition dans la bibliothèque de ce nouvel espace, qui présentera les travaux écrits dans le Nouveau Gare au Théâtre, mais aussi une sélection de textes dramatiques contemporains."

Claudine Galea est la marraine de ce nouvel espace qui porte dorénavant son nom. Grand prix de littérature dramatique, grand prix de littérature dramatique jeunesse, autrice d'un très grand nombre de textes qui partagent une même acuité, une même complexité et une même force poétique, Claudine Galea est une plume dramatique reconnue, idéale représentante de l'écriture contemporaine au centre de ce projet.

© DR.
© DR.
À ce jour, le projet rencontre un succès formidable. Le taux de réservation depuis la réouverture est de 86 % (avec une jauge adaptée aux conditions sanitaires). On peut citer par exemple les auteurs et autrices Matthias Claeys, Jessie Chapuis, Jean-Paul Rouvrais, de passage ce mois-ci dans l'espace.

Pour info, la reprise de la programmation des spectacles (totalement à l'arrêt aujourd'hui) est prévue au Nouveau Gare au Théâtre à partir de la mi-mars avec un spectacle à partir de 7 ans le 13 mars, "Le Kojiki - demande à ceux qui dorment", puis du 18 au 20 mars, "Berk Plage". La suite sur le site. On croise les doigts pour que ces spectacles puissent se jouer.

>> Le site du Nouveau Gare au Théâtre.
>> Pour réserver, c'est simple >> cliquer ici.

Bruno Fougniès
Lundi 22 Février 2021

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024