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Coulisses & Cie

La Ville de Paris prépare la reprise de la vie culturelle

Dans un contexte difficile pour le secteur de la culture, la Ville de Paris se mobilise pour donner des perspectives au public et aux professionnels. Ainsi, se prépare un plan de relance de la vie culturelle, essentiellement en plein air et dans tous les quartiers de la capitale. Anne Hidalgo, maire de Paris, et Carine Rolland, adjointe à la maire en charge de la culture, appellent à la mobilisation de tous les acteurs culturels et lancent aujourd'hui un appel à projets pour l'été, à destination des équipes artistiques.



"Renverse" par Les filles du renard pâle, création jouée le 2 août 2020 © Axel Tihon.
"Renverse" par Les filles du renard pâle, création jouée le 2 août 2020 © Axel Tihon.
La Ville de Paris est restée mobilisée durant plusieurs mois aux côtés du secteur culturel et n'a pour l'instant annulé aucune manifestation culturelle se tenant traditionnellement l'été. Elle ambitionne d'aller plus loin en créant de nouveaux événements culturels de proximité dans tous les quartiers, formes légères et en extérieur, pour s'adapter aux contraintes sanitaires, dans l'esprit de ce que fut l'été dernier la manifestation "Paris L'été".

Concrètement, des spectacles et concerts gratuits seront organisés dès que la reprise sera possible, au printemps puis en été, au plus près des habitants : lieux patrimoniaux ou insolites, cours d'écoles et d'immeubles, bibliothèques, EHPADS et résidences pour personnes âgées, centres d'hébergement, hôpitaux, parcs, squares, bois, espaces sportifs, stades et piscines, etc. Une approche fidèle à l'ambition de faire de Paris la "ville du quart d'heure".

"La culture nous manque. Il est urgent que nous donnions des perspectives réjouissantes aux Parisiennes et aux Parisiens. Le retour de la culture dans nos vies est essentiel pour la santé mentale de toutes et tous ; nous savons qu'elle prendra une part importante dans nos retrouvailles, dans la cohésion sociale, après un an et demi de crise sanitaire. Par ailleurs, nous nous devons de donner de la visibilité aux professionnels. Cet été culturel est le prolongement de notre plan de soutien exceptionnel aux acteurs culturels et se matérialisera par un soutien direct aux équipes artistiques", précise Carine Rolland, adjointe à la maire de Paris en charge de la Culture et de la Ville du quart d'heure.

"Clownstrum", spectacle présenté le 2 août 2020 © Darek Szuster.
"Clownstrum", spectacle présenté le 2 août 2020 © Darek Szuster.
En parallèle, la maire de Paris réunit un Comité consultatif qui consulte tous les secteurs culturels afin d'établir des protocoles sanitaires et travailler aux modalités de sortie de crise.

L'appel à projets

La municipalité met en ligne aujourd'hui, mercredi 14 avril, un appel à projet largement ouvert aux équipes artistiques professionnelles émergentes ou confirmées. Toutes les disciplines artistiques du spectacle vivant sont éligibles : musique, théâtre, arts de la rue, marionnette, cirque, danse, mime et geste, lecture, performance, spectacle pluridisciplinaire.

La Ville fournira aux équipes artistiques retenues une aide financière ainsi qu'une mise à disposition gratuite d'un espace public.

L'appel à projets est ouvert jusqu'au mardi 4 mai à 16 h.
Les dossiers doivent être déposés de façon dématérialisée sur la plateforme Paris Asso.


L'appel à projet complet est disponible sur le site de >> paris.fr

À propos de "L'été particulier" : Du 29 juillet au 2 août 2020, la Ville a organisé 500 représentations de spectacle vivant dans 200 lieux différents en extérieur, dans tous les arrondissements. La manifestation a rencontré un fort succès public avec plus de 45 000 spectateurs et 700 artistes aidés.

Lire aussi >> Paris l'été fait quand même son festival !

Source : Communiqué de presse du 14 avril 2021.

Gil Chauveau
Mercredi 14 Avril 2021

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"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

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La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

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© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

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Bruno Fougniès
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