La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Coulisses & Cie

L'atelier du Théâtre-Studio Ouverture d'une classe d'art dramatique par Christian Benedetti

Le Théâtre-Studio d'Alfortville crée, à partir d'octobre 2021, une nouvelle formation du comédien. L'atelier du Théâtre-Studio s'adresse aux élèves comédiennes et comédiens pour suivre l'enseignement du directeur du Studio : Christian Benedetti.



© DR.
© DR.
Étalés sur toute la saison, les cours auront lieu trois jours par semaine pour 15 élèves de 18 à 30 ans qui seront sélectionnés par audition (à partir du 6 septembre). Une seule classe de prévue pour cette première session. Les inscriptions aux auditions ont été ouverte au 1er mars 2021.

Si le théâtre traite de la question : "Comment créer l'humain ?" il nous faut donc questionner le processus de ce que c'est qu'être humain.

Christian Benedetti développe depuis ses débuts un théâtre de texte où l'acteur s'investit totalement pour interpréter textes et personnages. Au-delà des qualités techniques et de tout savoir-faire, l'acte de jouer sur un plateau entraîne autre chose qu'une simple représentation de la réalité. Un questionnement précède toujours. Comme il le rappelle en citant Heiner Müller dans son dossier de présentation : "Créer des foyers pour l'imagination, c'est l'acte le plus politique, le plus dérangeant que l'on puisse imaginer." L'atelier du Théâtre-Studio se destine à être ce foyer pour l'imagination.

© DR.
© DR.
Mais voici une présentation rapide signée Christian Benedetti :
"Si je pense à l'enseignement du théâtre, je pense à un parcours qui a besoin de temps.
D'années.
D'une vie entière.
Le théâtre est un élément perturbateur mais révélateur toujours de la capacité de chacun à se confronter à l'humanité.
Donner les moyens et les clés de "l'outil théâtre" (dans la pratique et le sens), pour que chacun puisse développer son objectif.
L'enseignement doit permettre de mettre en lumière des perspectives et des possibles qui pourront confirmer ou contredire.
Poser une méthode. Redéfinir le sens.
Redéfinir notre positionnement dans le temps, dans un continuum historique.
Nous questionner, sur le monde, sur notre rapport à lui, sur la définition des actes que nous accomplissons tous les jours.
Se perdre comme garant de la créativité.
Se perdre pour mieux se retrouver.
L'important, c'est le chemin.
Ce que l'on apprend de soi.
Devenir son propre pédagogue, créer ses propres outils. Apprendre à jouer, à mettre en scène, comme soi-même.
Proposer des réponses humaines à des questions théâtrales et non l'inverse.
Éprouver la logique de l'imagination.
Jouer, c'est inventer du temps"


Professeur : Christian Benedetti
Acteur et metteur en scène, directeur du Théâtre-Studio à Alfortville depuis 1997, Christian Benedetti s'est formé au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique dans la classe d'Antoine Vitez.
Il fait plusieurs séjours d'études à Moscou avec Oleg Tabakov et Anatoli Vassiliev, en Hongrie avec le Théâtre Katona de Budapest et à Prague avec Otomar Krejca.
Christian Benedetti a enseigné en France au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris, à l'école du Théâtre National de Chaillot, à l'ENSATT, au Conservatoire National de Région de Marseille, à l'ESAD. En Europe, il est également intervenu à San Miniato Teatro di Pisa (Italie), à l'Académie de Bucarest et à Satu-Mare (Roumanie) et à l'Académie de Sofia (Bulgarie). Il a aussi enseigné et coordonné le département théâtre au Centre National des Arts du Cirque.

Au théâtre, il a joué notamment avec Marcel Maréchal, Jean-Pierre Bisson, Marcel Bluwal, Antoine Vitez, Otomar Krejca, Aurélien Recoing, Sylvain Creuzevault…
Il a mis en scène, entre autres, les pièces d'Anton Tchehkov, de Sarah Kane, d'Edward Bond, de Mark Ravenhill…
Au cinéma, il a tourné avec Michel Deville, Coline Serreau, Michael Haneke, Alban Ravassard, Xavier Legrand, Lucas Bernard, Hugo Gélin, Éric Toledano et Olivier Nakache, etc.

Déroulement de l'atelier :
Trois séances hebdomadaires : lundi, mercredi, vendredi, de 10 h à 13 h.
D'octobre à juin (sauf pendant les vacances scolaires de la zone C de Noël, Février et Pâques).
Durée : 1 an.
Lieu : Théâtre-Studio, Alfortville (94).

Auditions et entretiens :
À partir du 6 septembre.
Renseignements complets et fiches d'inscriptions sur le site du théatre >> theatre-studio.com

Bruno Fougniès
Jeudi 1 Avril 2021

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024