Si, au centre du "Cercle de craie caucasien", Bertolt Brecht plaçait un enfant, enjeu d'une "dispute" pour son appropriation entre une mère naturelle et une nourricière, Anthony Egea remet en jeu le Cercle, propre à la tradition des "battles" du hip-hop, afin d'explorer les origines de ce mouvement riche des diversités qui le nourrissent. Le Cercle, c'est là en effet où se joue et rejoue une étrange cérémonie dansée : chaque participant à son tour va se détacher de la ligne courbe pour livrer en son centre une interprétation à nulle autre pareille, rivalisant avec celle de ses complices attentifs.
Faire corps avec le groupe tout en s'en détachant… Mobiliser l'attention de l'autre, ce semblable différent, afin d'offrir un précipité de soi dans des figures singulières balayant toute la gamme des émotions sensibles. Ainsi, les corps des danseurs de popping, s'affranchissant tour à tour du cercle pour en occuper le point central, battent-ils fabuleusement. Branchés sur les beats organiques de DJ Mofak, point d'incandescence du dispositif, ils explosent littéralement. Prenant appui sur ses musiques qui les traversent, se désarticulant à l'envi, hésitant ou fulgurant, se figeant à l'arrêt ou se disloquant sous l'effet des salves musicales les atteignant en plein vol, ils se donnent à voir dans des figures investies qui disent d'eux ce qu'ils ignorent souvent d'elles.
Faire corps avec le groupe tout en s'en détachant… Mobiliser l'attention de l'autre, ce semblable différent, afin d'offrir un précipité de soi dans des figures singulières balayant toute la gamme des émotions sensibles. Ainsi, les corps des danseurs de popping, s'affranchissant tour à tour du cercle pour en occuper le point central, battent-ils fabuleusement. Branchés sur les beats organiques de DJ Mofak, point d'incandescence du dispositif, ils explosent littéralement. Prenant appui sur ses musiques qui les traversent, se désarticulant à l'envi, hésitant ou fulgurant, se figeant à l'arrêt ou se disloquant sous l'effet des salves musicales les atteignant en plein vol, ils se donnent à voir dans des figures investies qui disent d'eux ce qu'ils ignorent souvent d'elles.
Sorte d'ethno-psychanalyse corporelle où le corps transcendé délivre des secrets lovés au creux d'une histoire collective vécue de manière singulière, le popping réunit dans le même espace-temps une diversité d'âges, de sexes et de couleurs. Ainsi, enrichie des différences qui la composent, cette palette générationnelle et culturelle balaye les strates successives du hip-hop, faisant voler en éclats toute tentative de l'assujettir à une histoire fossilisée, à une forme gravée dans le marbre, pour donner à voir la complexité de cet art vivant s'il en est.
De cette ouverture sur tous les possibles, ainsi parle le créateur du projet : "C'est la lenteur d'un slow motion proche du Buto dans un pop minimaliste guidé par un Tayeb Benamara pionnier du mouvement hip-hop. C'est un pop lourd et revendicatif d'un Aziz Ben Hemdane adepte des Battles qui ne fait pas oublier que c'est une danse de confrontation et d'impact visuel. C'est une danse théâtrale d'Iliass Mjouti, surprenant, qui pop ses mots".
De cette ouverture sur tous les possibles, ainsi parle le créateur du projet : "C'est la lenteur d'un slow motion proche du Buto dans un pop minimaliste guidé par un Tayeb Benamara pionnier du mouvement hip-hop. C'est un pop lourd et revendicatif d'un Aziz Ben Hemdane adepte des Battles qui ne fait pas oublier que c'est une danse de confrontation et d'impact visuel. C'est une danse théâtrale d'Iliass Mjouti, surprenant, qui pop ses mots".
À la recherche du temps perdu du hip-hop, s'inscrivant délibérément dans une créativité radicale aux antipodes des attendus communs, Anthony Egea et ses interprètes nous invitent à partager les sensations et transes qui ne cessent de les traverser. Cette immersion dans un mixte savamment concocté - alliant les flashs visuels des poppeurs aux impacts sonores délivrés en live par le Prince marseillais du G-Funk - a pour effet jusqu'aux signatures finales de nous transporter magnétiquement au centre du Cercle… pour n'être plus simples observants mais parties prenantes de cette célébration des "sens" éminemment explosive.
Vu le vendredi 17 mars 2023 à l'Auditorium de Bordeaux (ONB).
Vu le vendredi 17 mars 2023 à l'Auditorium de Bordeaux (ONB).
"Explosion"
Directeur artistique et chorégraphie : Anthony Egéa.
Création musicale : Mofak El Jouini dit "DJ Mofak".
Avec : Marie Maleine, Hamza Biyaye, Juliette Lefauconnier, Jimmy Duriès, Tayeb Benamara, Aziz Ben Hemdane, Iliass Mjouti, Dimitri Vandal.
Scénographie : Florent Blanchon.
Regard extérieur : Fred Hocké.
Lumières : José Victorien.
Environnement sonore : Eddy Da Costa.
Décors fabriqués par les Ateliers de l'Opéra National de Bordeaux.
Par la Compagnie Rêvolution.
Durée : 1 h.
Première de création le 10 janvier 2023 au Théâtre Auditorium de Poitiers (86).
A été représenté du 14 au 17 mars 2023 à l'Auditorium de Bordeaux (ONB).
Création musicale : Mofak El Jouini dit "DJ Mofak".
Avec : Marie Maleine, Hamza Biyaye, Juliette Lefauconnier, Jimmy Duriès, Tayeb Benamara, Aziz Ben Hemdane, Iliass Mjouti, Dimitri Vandal.
Scénographie : Florent Blanchon.
Regard extérieur : Fred Hocké.
Lumières : José Victorien.
Environnement sonore : Eddy Da Costa.
Décors fabriqués par les Ateliers de l'Opéra National de Bordeaux.
Par la Compagnie Rêvolution.
Durée : 1 h.
Première de création le 10 janvier 2023 au Théâtre Auditorium de Poitiers (86).
A été représenté du 14 au 17 mars 2023 à l'Auditorium de Bordeaux (ONB).