Le rideau se lève avec une lumière vive sur les interprètes déjà sur scène ayant commencé de danser. L'entame du spectacle est surprenante. Comme par effraction et à peine le noir installé dans le public, le spectacle démarre avec force et rythme. On se croirait dans une boîte de nuit. Le tempo est très vif et répétitif. Nous le retrouvons avec des variations différentes de bout en bout de la représentation, sauf pendant une brève parenthèse où la musique s'adoucit.
Un ensemble de huit danseurs, habillés de façon différente et colorée, effectuent des mouvements plus ou moins amples, toujours nerveux et très précis. Les bras sont lancés en l'air ou pliés longitudinalement, coudes rentrés, autour de figures géométriques, angulaires ou courbes. Ces derniers entraînent les interprètes dans des ondulations corporelles où têtes et jambes s'abaissent et se relèvent, toujours de manière très synchronisée. Les bras et les troncs deviennent parfois flottants comme des vagues d'un océan, avec les paumes des mains utilisées comme des gouvernails, s'abaissant ou se relevant avec le poignet comme axe.
Un ensemble de huit danseurs, habillés de façon différente et colorée, effectuent des mouvements plus ou moins amples, toujours nerveux et très précis. Les bras sont lancés en l'air ou pliés longitudinalement, coudes rentrés, autour de figures géométriques, angulaires ou courbes. Ces derniers entraînent les interprètes dans des ondulations corporelles où têtes et jambes s'abaissent et se relèvent, toujours de manière très synchronisée. Les bras et les troncs deviennent parfois flottants comme des vagues d'un océan, avec les paumes des mains utilisées comme des gouvernails, s'abaissant ou se relevant avec le poignet comme axe.
Les artistes se retrouvent, selon les moments, tous ensemble ou en trio, mais toujours séparément dans chacune de ces configurations, comme enfermés chacun dans leur bulle. Ils ne se regardent pas, ne créent pas une osmose entre eux sauf au travers de synchronisations très ajustées. Ils deviennent des îlots comme emportés dans un flot de rythmes et de gestiques. C'est très physique et machinal, comme si les danseurs étaient entraînés par la musique tout en ayant une maîtrise corporelle, à la fois donc comme sujets et objets de leurs propres gestiques. L'osmose est toujours un peu distante entre les protagonistes de par leurs gestuelles et surtout la tension qui se dégage de celles-ci. Ils s'avancent, groupés, tel un régiment artistique, allant côtés cour et jardin, et investissent complètement tout l'espace des planches, toujours en groupe, de biais ou de face.
Cette ambiance de club accompagne toute la représentation. C'est avec cette atmosphère que Hofesh Shechter a fait ses créations artistiques, autour aussi de son aspect musical, découpées en différents tableaux, séquencées et nommées par le biais de panneaux indicateurs blancs portés à chaque fois par un interprète et indiquant, parfois, le style de danse "Pop" ou "with feelings" ou le moment "The end". Pour autant, ce clubbing crée une ambiance très forte, presque "phagocytante", avec son rythme répétitif délaissant parfois le côté humain des artistes.
Cette ambiance de club accompagne toute la représentation. C'est avec cette atmosphère que Hofesh Shechter a fait ses créations artistiques, autour aussi de son aspect musical, découpées en différents tableaux, séquencées et nommées par le biais de panneaux indicateurs blancs portés à chaque fois par un interprète et indiquant, parfois, le style de danse "Pop" ou "with feelings" ou le moment "The end". Pour autant, ce clubbing crée une ambiance très forte, presque "phagocytante", avec son rythme répétitif délaissant parfois le côté humain des artistes.
Dans le dernier tableau, avec "My way", une reprise de Paul Anka, les bras des protagonistes se lâchent parfois, virevoltant dans les airs comme des feuilles qui tombent de leurs troncs. Au travers des membres supérieurs, les mouvements sont comme des virgules. La scénographie ressemble à celle d'une comédie musicale. Le groupe se détache en deux pour former avec l'une, légèrement en retrait sur scène, une gestuelle en chœur à celle au centre qui en est l'aiguillon. L'une en appui de l'autre, les gestiques forment deux pièces d'un même puzzle comme celui d'une construction avec son centre et sa périphérie, comme une danse de "chant" et celle d'un chœur. Les deux groupes effectuent un va-et-vient scénique en reprenant la chorégraphie de la première partie avec la même gestuelle.
Ainsi, celle-ci, quel que soit son rythme, colle parfaitement à la musique. Avec "My way" et précédemment une composition d'Hofesch Shechter, elles ont en commun d'avoir accompagné une même chorégraphie, faisant du tempo l'essence de celle-ci. Et pourtant l'une est une mélodie très douce, presque une romance, quand l'autre est sombre et très rythmée. La gestuelle sied parfaitement autant à l'une qu'à l'autre et est un bon pied-de-nez à l'évidence que nous pouvons avoir sur la rythmique d'une musique et la danse l'accompagnant.
Le chorégraphe israélien a réussi à désacraliser le rapport à la scène en intégrant le clubbing comme axe central de sa création et en mélangeant subtilement, presque avec humour, un spectre musical aussi large allant de ses compositions à celles de Jean-Sébastien Bach (1685-1750) en passant par Claude François (1939-1978) et Frank Sinatra.
Ainsi, celle-ci, quel que soit son rythme, colle parfaitement à la musique. Avec "My way" et précédemment une composition d'Hofesch Shechter, elles ont en commun d'avoir accompagné une même chorégraphie, faisant du tempo l'essence de celle-ci. Et pourtant l'une est une mélodie très douce, presque une romance, quand l'autre est sombre et très rythmée. La gestuelle sied parfaitement autant à l'une qu'à l'autre et est un bon pied-de-nez à l'évidence que nous pouvons avoir sur la rythmique d'une musique et la danse l'accompagnant.
Le chorégraphe israélien a réussi à désacraliser le rapport à la scène en intégrant le clubbing comme axe central de sa création et en mélangeant subtilement, presque avec humour, un spectre musical aussi large allant de ses compositions à celles de Jean-Sébastien Bach (1685-1750) en passant par Claude François (1939-1978) et Frank Sinatra.
"Contemporary dance 2.0"
Chorégraphie et musique : Hofesh Shechter.
Avec : Tristan Carter, Cristel de Frankrijker, Justine Gouache, Zakarius Harry, Alex Haskins, Oscar Jinghu Li, Keanah Faith Simin, Chanel Vyent.
Lumières : Tom Visser.
Musique additionnelle : Frank Sinatra, Claude François, Jacques Revaux and Paul Anka.
Costumes originaux : Osnat Kelner.
Durée : 1 h.
Du 31 mars au 10 avril 2022.
Mardi, mercredi, vendredi et samedi à 20 h, jeudis à 14 h 30 et 20 h, dimanches à 15 h
Théâtre des abbesses, Paris 18e, 01 42 74 22 77.
>> theatredelaville-paris.com
Avec : Tristan Carter, Cristel de Frankrijker, Justine Gouache, Zakarius Harry, Alex Haskins, Oscar Jinghu Li, Keanah Faith Simin, Chanel Vyent.
Lumières : Tom Visser.
Musique additionnelle : Frank Sinatra, Claude François, Jacques Revaux and Paul Anka.
Costumes originaux : Osnat Kelner.
Durée : 1 h.
Du 31 mars au 10 avril 2022.
Mardi, mercredi, vendredi et samedi à 20 h, jeudis à 14 h 30 et 20 h, dimanches à 15 h
Théâtre des abbesses, Paris 18e, 01 42 74 22 77.
>> theatredelaville-paris.com