C'est d'abord une musique entraînante, entêtante, celle de "Hoketus" de Louis Andriessen (1939-2021). Ressemblant à un flux de percussions, elle exprime cet écoulement incessant des pérégrinations scéniques effectuées par les danseurs qui sont comme des automates avec des mouvements mécaniques presque d'horlogerie, les bras se levant, se courbant, retombant au niveau du coude pour redémarrer de manière très synchronisée. Tous sont sur les mêmes lignes, celles-ci se brisant de façon géométrique, se décalant à des niveaux différents, toujours droites, les interprètes, en trio, s'avançant ou reculant pour se rejoindre ensuite. Le titre du spectacle porte bien son nom même si parfois, dans les autres tableaux, les douze danseurs sont seuls dans leurs déplacements.
Pour le deuxième tableau, c'est l'ouverture vers la scène, mais prise dans son intégralité. Les mouvements s'enchaînent, là aussi tous géométriques. Les artistes se croisent, de biais, en diagonale ou tout droit. Constamment par groupes de trois personnes, mais jamais en se regardant. Quasiment machinalement, ils se déplacent en ligne droite, courbes et ellipses sont oubliées. Même très synchronisés en trio, ils sont seuls, ne se touchent pas, ne s'évitent pas en ne se rencontrant jamais. Paradoxalement, ce côté un peu inhumain, ne s'offusque pas de liberté, car celle-ci est très présente. Du moins, elle accompagne les trajets des différents protagonistes.
Pour le deuxième tableau, c'est l'ouverture vers la scène, mais prise dans son intégralité. Les mouvements s'enchaînent, là aussi tous géométriques. Les artistes se croisent, de biais, en diagonale ou tout droit. Constamment par groupes de trois personnes, mais jamais en se regardant. Quasiment machinalement, ils se déplacent en ligne droite, courbes et ellipses sont oubliées. Même très synchronisés en trio, ils sont seuls, ne se touchent pas, ne s'évitent pas en ne se rencontrant jamais. Paradoxalement, ce côté un peu inhumain, ne s'offusque pas de liberté, car celle-ci est très présente. Du moins, elle accompagne les trajets des différents protagonistes.
Aussi, les corps peuvent se laisser aller pour certains, quitte à se tasser pour fléchir vers le sol tout en restant debout pour d'autres. Cet équilibre, flottant, ces regards parfois perdus quand, pour d'autres, ils s'expriment avec rondeur, énergie, gourmandise vis-à-vis de l'espace et des gestuelles, campe une vue d'ensemble où les déplacements corrélés à celles-ci, aussi diverses qu'elles soient, donnent un sentiment de composition, comme un ballet de corps. Même si rien ne semble ordonné, à dessein, même si les gestes ne rentrent pas dans une même grille, l'harmonie est de mise dans les trajets, faisant de ceux-ci, une belle mosaïque ordonnée.
Les artistes font ensuite de grands mouvements amples, les bras s'étendant vers le haut, les jambes accompagnant les déplacements, ceux-ci très bien agencés et vont dans toutes les directions. Cet agencement donne une autonomie de trajet à chacun avec harmonie, cohérence. Personne n'est avec l'autre, mais tous sont ensemble.
Puis un danseur amène une planche de mixage en milieu de scène qui émet une musique de variétés un peu rétro. L'atmosphère est presque de boîte de nuit. Les chorégraphies, quasiment robotiques, s'enchaînent, les membres inférieurs et supérieurs des protagonistes se pliant ou s'étendant mécaniquement. Ils se lassent, se tassent, mais sans s'effondrer, les corps s'assoupissant parfois tout en prenant un rythme autonome. Chacun est dans son trip.
Là aussi, nul contact, ils ne se regardent pas. Cela avance de partout. Ils se croisent, se recroisent, les bras se jetant pour certains vers l'avant, de petits cerceaux sont aussi figurés par ceux-ci en faisant un tour sur eux-mêmes pour certains. Chacun a sa propre danse, aucune ne se ressemble. Mais elles se combinent, s'entrecroisent. Un moment, six interprètes font des gestuelles élégantes et plus en rondeur, avec des courbes et une certaine grâce, les membres supérieurs se lançant à l'horizontale pour finir légèrement en virgules.
Pour entrecouper chacun de ces moments, les artistes se changent côté cour au vu du public. Là, ils redeviennent humains. Ils font une pause, boivent de l'eau, chacun de leur côté, mais tous ensemble pour repartir ensuite. Comme si l'autre n'existait pas. Ou avait sa propre partition tout en respectant celle du voisin. C'est un mélange de différents styles de danses qui viennent se greffer les unes aux autres de façon discrète pour une cohabitation artistique des plus réussies.
Les artistes font ensuite de grands mouvements amples, les bras s'étendant vers le haut, les jambes accompagnant les déplacements, ceux-ci très bien agencés et vont dans toutes les directions. Cet agencement donne une autonomie de trajet à chacun avec harmonie, cohérence. Personne n'est avec l'autre, mais tous sont ensemble.
Puis un danseur amène une planche de mixage en milieu de scène qui émet une musique de variétés un peu rétro. L'atmosphère est presque de boîte de nuit. Les chorégraphies, quasiment robotiques, s'enchaînent, les membres inférieurs et supérieurs des protagonistes se pliant ou s'étendant mécaniquement. Ils se lassent, se tassent, mais sans s'effondrer, les corps s'assoupissant parfois tout en prenant un rythme autonome. Chacun est dans son trip.
Là aussi, nul contact, ils ne se regardent pas. Cela avance de partout. Ils se croisent, se recroisent, les bras se jetant pour certains vers l'avant, de petits cerceaux sont aussi figurés par ceux-ci en faisant un tour sur eux-mêmes pour certains. Chacun a sa propre danse, aucune ne se ressemble. Mais elles se combinent, s'entrecroisent. Un moment, six interprètes font des gestuelles élégantes et plus en rondeur, avec des courbes et une certaine grâce, les membres supérieurs se lançant à l'horizontale pour finir légèrement en virgules.
Pour entrecouper chacun de ces moments, les artistes se changent côté cour au vu du public. Là, ils redeviennent humains. Ils font une pause, boivent de l'eau, chacun de leur côté, mais tous ensemble pour repartir ensuite. Comme si l'autre n'existait pas. Ou avait sa propre partition tout en respectant celle du voisin. C'est un mélange de différents styles de danses qui viennent se greffer les unes aux autres de façon discrète pour une cohabitation artistique des plus réussies.
"3 works for 12"
Conception, chorégraphie et lumière : Alban Richard.
Assistants chorégraphiques : Max Fossati, Daphné Mauger.
Avec : Anthony Barreri, Constance Diard, Elsa Dumontel, Mélanie Giffard, Célia Gondol, Romual Kabore, Alice Lada, Zoé Lecorgne, Jérémy Martinez, Adrien Martins, Clémentine Maubon, Sakiko Oishi.
Musique :
"Hoketus" (1976) de Louis Andriessen, interprété par Icebreaker, en direct du Queen Elisabeth Hall au South Bank Centre de Londres le 5 décembre 1991.
"Fullness Of Wind - Variation on Canon in D Major" (1975) de Johann Pachelbel - Brian Eno, interprété par The Cockpit Ensemble, enregistré à Trident Studios le 12 septembre 1975.
"Pulsers" (1976) de David Tudor. Sortie sur vinyle en 1984, enregistré au Airshaft Studio à New York.
Lumière : Jérôme Houlès.
Son : Vanessa Court.
Régie son : Denis Dupuis.
Costumes : Fanny Brouste.
Réalisation costumes : Yolène Guais.
Conseillère en analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé : Nathalie Schulmann.
Régie plateau : Olivier Ingouf.
Durée : 1 h 10.
Production déléguée : Centre Chorégraphique National (CCN) de Caen.
Le spectacle a eu lieu au Théâtre national de Chaillot du 12 au 15 janvier 2022.
Tournée
28 janvier 2022 : Théâtre Le Rive Gauche (en coréalisation avec l'Opéra de Rouen Normandie), Saint-Étienne-du-Rouvray (76).
10 mai 2022 : Le ZEF Festival Propagations (en coréalisation avec le GMEM - Centre national de création musicale de Marseille), Marseille (13).
Assistants chorégraphiques : Max Fossati, Daphné Mauger.
Avec : Anthony Barreri, Constance Diard, Elsa Dumontel, Mélanie Giffard, Célia Gondol, Romual Kabore, Alice Lada, Zoé Lecorgne, Jérémy Martinez, Adrien Martins, Clémentine Maubon, Sakiko Oishi.
Musique :
"Hoketus" (1976) de Louis Andriessen, interprété par Icebreaker, en direct du Queen Elisabeth Hall au South Bank Centre de Londres le 5 décembre 1991.
"Fullness Of Wind - Variation on Canon in D Major" (1975) de Johann Pachelbel - Brian Eno, interprété par The Cockpit Ensemble, enregistré à Trident Studios le 12 septembre 1975.
"Pulsers" (1976) de David Tudor. Sortie sur vinyle en 1984, enregistré au Airshaft Studio à New York.
Lumière : Jérôme Houlès.
Son : Vanessa Court.
Régie son : Denis Dupuis.
Costumes : Fanny Brouste.
Réalisation costumes : Yolène Guais.
Conseillère en analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé : Nathalie Schulmann.
Régie plateau : Olivier Ingouf.
Durée : 1 h 10.
Production déléguée : Centre Chorégraphique National (CCN) de Caen.
Le spectacle a eu lieu au Théâtre national de Chaillot du 12 au 15 janvier 2022.
Tournée
28 janvier 2022 : Théâtre Le Rive Gauche (en coréalisation avec l'Opéra de Rouen Normandie), Saint-Étienne-du-Rouvray (76).
10 mai 2022 : Le ZEF Festival Propagations (en coréalisation avec le GMEM - Centre national de création musicale de Marseille), Marseille (13).