"Dans le mille" de Kevin Jean. Accompagné(e) de deux performeur(e)s, Soa de Muse et Calixto Neto, le chorégraphe-interprète (dé)livre des figures reproduisant les postures de séduction habituellement attribuées au genre féminin. Ce faisant, vêtu(e)s de haut en voile transparent, de brassières courtes ou de mini short libérant généreusement les globes de leur anatomie, ils-elles parcourent la géographie des codes féminins figés en s'affranchissant des contraintes auxquelles leur sexe de naissance "devrait" les assigner. Rien de provocateur dans cette manière de s'approprier les figures en vogue dans les clubs de striptease, peep-show, lap dance. Mais tout au contraire l'affirmation d'une liberté recouvrée mettant à mal les stéréotypes hérités. Et si cela générait malaise chez le regardeur, il en serait seul propriétaire.
En effet, les artistes en position frontale, nous incluent avec grâce dans un univers faisant fi du prêt-à-porter genré. La masculinité héritée des stigmates d'un patriarcat toujours vivace se délite pour laisser place à la douceur de caresses désirables, de prise en compte de l'autre en tant qu'être désirant. S'émancipant en toute tranquillité de l'Ordre inscrit dans les replis de l'inconscient par des siècles de domination machiste, les barrières des sexes empêchant l'Homme d'être fragile et doux sont "trans-gressées" avec bonheur. Ainsi enrichi, c'est à une expansion de soi que l'on assiste au travers de cette déconstruction-construction.
Dans un second tableau - de ce qui est annoncé comme une étape de travail -, les corps masculin(e)s travaillé(e)s par les vibrations érotiques des bassins soutenus par les portées d'une musique répétitive se donnent à voir dans leur vérité première, débarrassée de la gangue des préjugés sexistes. En jouant avec les stéréotypes de séduction de postures féminines poussées jusqu'à leur paroxysme, la masculinité bousculée s'affranchit du carcan la privant d'une part essentielle d'elle-même pour faire advenir l'homme multidimensionnel… L'Homme est une Femme comme une autre… Ecce Homo. À suivre…
En effet, les artistes en position frontale, nous incluent avec grâce dans un univers faisant fi du prêt-à-porter genré. La masculinité héritée des stigmates d'un patriarcat toujours vivace se délite pour laisser place à la douceur de caresses désirables, de prise en compte de l'autre en tant qu'être désirant. S'émancipant en toute tranquillité de l'Ordre inscrit dans les replis de l'inconscient par des siècles de domination machiste, les barrières des sexes empêchant l'Homme d'être fragile et doux sont "trans-gressées" avec bonheur. Ainsi enrichi, c'est à une expansion de soi que l'on assiste au travers de cette déconstruction-construction.
Dans un second tableau - de ce qui est annoncé comme une étape de travail -, les corps masculin(e)s travaillé(e)s par les vibrations érotiques des bassins soutenus par les portées d'une musique répétitive se donnent à voir dans leur vérité première, débarrassée de la gangue des préjugés sexistes. En jouant avec les stéréotypes de séduction de postures féminines poussées jusqu'à leur paroxysme, la masculinité bousculée s'affranchit du carcan la privant d'une part essentielle d'elle-même pour faire advenir l'homme multidimensionnel… L'Homme est une Femme comme une autre… Ecce Homo. À suivre…
"MONsTRER" de Thomas Laroppe & Biño Sauitzvy immerge dans l'univers d'Antonin Artaud pour en moduler ses échos singuliers dans une partition écrite de chair et d'os. Sur le fond sonore d'un enregistrement datant de 1948 où Artaud le Mômo déclame, avec les écholalies qui caractérisent son phrasé, sa conférence incendiaire ("Pour en finir avec le jugement de Dieu"), les deux performeurs chorégraphes se livrent à des arabesques hautement maîtrisées pour délivrer le corps de la gravité qui l'assujettit.
Lorsque les cris (in)articulés de l'inventeur du "Théâtre de la cruauté", plaçant la douleur liée à la souffrance d'exister au cœur de sa création, prennent ainsi corps au travers des figures chorégraphiées au millimètre, on est littéralement saisi de part en part. En effet, ce qui résonne alors en nous, à cor et à cri, n'est rien d'autre que l'expérience sensible d'une révélation hors normes. Et encore n'est-ce là que les prémices d'un projet que les deux complices comptent développer dans une version plus longue.
Dans sa recherche à jamais inaboutie de l'être débarrassé de ce qui l'asservit, le corps - ce lieu désespérément bancal - doit être mis à nu "pour lui gratter cet animalcule qui le démange mortellement, dieu, et avec dieu, ses organes". Et Artaud de poursuivre : "Alors vous lui réapprendrez à danser à l'envers, et cet envers sera son véritable endroit".
Et c'est justement à cet "endroit" précis que se situe la prestation corporelle de haut vol, conjuguant maîtrise exemplaire des équilibres les plus improbables et puissance fragile d'un corpus échappant aux lois de la gravité. Les deux corps mis à nu fusionnent en basculant d'avant en arrière dans la même entité vulnérable, prenant appui l'un sur l'autre dans une complicité exploratrice ayant pour effet de démultiplier l'être en soi. Pour exister, se laisser aller à être, prendre soin de "dilater" le corps pour qu'advienne l'homme sans entrave.
Et c'est à cette expérience fondatrice que l'on est convié, celle d'un être hybride, sorte de monstre qui naît devant nos yeux, se métamorphose à l'envi pour se montrer en toute liberté, nu, fragile et puissant. Cette créature à quatre bras et quatre jambes dont le regard insuffle la volonté d'exister est une invitation à refuser toute soumission établie par un ordre extérieur. Quand les mots prennent corps, ils dansent effrontément.
Lorsque les cris (in)articulés de l'inventeur du "Théâtre de la cruauté", plaçant la douleur liée à la souffrance d'exister au cœur de sa création, prennent ainsi corps au travers des figures chorégraphiées au millimètre, on est littéralement saisi de part en part. En effet, ce qui résonne alors en nous, à cor et à cri, n'est rien d'autre que l'expérience sensible d'une révélation hors normes. Et encore n'est-ce là que les prémices d'un projet que les deux complices comptent développer dans une version plus longue.
Dans sa recherche à jamais inaboutie de l'être débarrassé de ce qui l'asservit, le corps - ce lieu désespérément bancal - doit être mis à nu "pour lui gratter cet animalcule qui le démange mortellement, dieu, et avec dieu, ses organes". Et Artaud de poursuivre : "Alors vous lui réapprendrez à danser à l'envers, et cet envers sera son véritable endroit".
Et c'est justement à cet "endroit" précis que se situe la prestation corporelle de haut vol, conjuguant maîtrise exemplaire des équilibres les plus improbables et puissance fragile d'un corpus échappant aux lois de la gravité. Les deux corps mis à nu fusionnent en basculant d'avant en arrière dans la même entité vulnérable, prenant appui l'un sur l'autre dans une complicité exploratrice ayant pour effet de démultiplier l'être en soi. Pour exister, se laisser aller à être, prendre soin de "dilater" le corps pour qu'advienne l'homme sans entrave.
Et c'est à cette expérience fondatrice que l'on est convié, celle d'un être hybride, sorte de monstre qui naît devant nos yeux, se métamorphose à l'envi pour se montrer en toute liberté, nu, fragile et puissant. Cette créature à quatre bras et quatre jambes dont le regard insuffle la volonté d'exister est une invitation à refuser toute soumission établie par un ordre extérieur. Quand les mots prennent corps, ils dansent effrontément.
"Dans le mille"
Danse.
Conception et chorégraphie : Kevin Jean.
interprétation : Kevin Jean, Soa de Muse, Calixto Neto.
dramaturgie : Céline Cartillier.
scénographie : Bia Kaysel.
création lumières : Anthony Merlaud.
création costumes : Salomé Brussieux.
Durée : 35 minutes.
Étape de travail présentée aux professionnels dans le cadre d'une sortie de résidence, le vendredi 22 janvier à 17 h, à L'Atelier des Marches, Le Bouscat (33).
Interview live sur la page facebook réalisée le 21 janvier à 13 h 30 par Stéphanie Pichon.
>> Écouter
Tournée (sous les réserves sanitaires d'usage)
Première le 22 mars 2021 : Le Gymnase, CDCN, Roubaix (59).
27 mars 2021 : Le Dancing, CDCN, Dijon (21).
25 mai 2021 : Festival June Events, Atelier de Paris, Paris.
7 et 8 octobre 2021 : Le Carreau du Temple, Paris.
20 novembre 2021 : Festival Born To Be Alive, Le Manège, Reims (51).
Conception et chorégraphie : Kevin Jean.
interprétation : Kevin Jean, Soa de Muse, Calixto Neto.
dramaturgie : Céline Cartillier.
scénographie : Bia Kaysel.
création lumières : Anthony Merlaud.
création costumes : Salomé Brussieux.
Durée : 35 minutes.
Étape de travail présentée aux professionnels dans le cadre d'une sortie de résidence, le vendredi 22 janvier à 17 h, à L'Atelier des Marches, Le Bouscat (33).
Interview live sur la page facebook réalisée le 21 janvier à 13 h 30 par Stéphanie Pichon.
>> Écouter
Tournée (sous les réserves sanitaires d'usage)
Première le 22 mars 2021 : Le Gymnase, CDCN, Roubaix (59).
27 mars 2021 : Le Dancing, CDCN, Dijon (21).
25 mai 2021 : Festival June Events, Atelier de Paris, Paris.
7 et 8 octobre 2021 : Le Carreau du Temple, Paris.
20 novembre 2021 : Festival Born To Be Alive, Le Manège, Reims (51).
"MONsTRER"
Performance.
Création et performance : Thomas Laroppe et Biño Sauitzv.
Durée : 30 minutes.
Présentée aux professionnels dans le cadre d'une sortie de résidence, le mercredi 27 janvier à 15 h, à L'Atelier des Marches, Le Bouscat (33).
Spectacle reporté à la "Saison chaude" de "Trente Trente", 2 et 3 juillet 2021 à l'Atelier des Marches, Le Bouscat (33).
>> trentetrente.com
Création et performance : Thomas Laroppe et Biño Sauitzv.
Durée : 30 minutes.
Présentée aux professionnels dans le cadre d'une sortie de résidence, le mercredi 27 janvier à 15 h, à L'Atelier des Marches, Le Bouscat (33).
Spectacle reporté à la "Saison chaude" de "Trente Trente", 2 et 3 juillet 2021 à l'Atelier des Marches, Le Bouscat (33).
>> trentetrente.com