Faut-il entrevoir dans cette pièce de Victor Haïm, Molière du meilleur auteur en 2003 pour sa pièce "Jeux de scène", un semblant de testament, au-delà des feux ardents du contenu de sa pièce ? "À l'âge des bilans, de la nostalgie, des remords ou des regrets, je propose une comédie aux allures de drame comique qui, à défaut d'être un dernier coup d'éclat, provoquera, je l'espère, quelques rires en éclats."
Auteur traduit dans dix-huit langues et joué dans vingt-trois pays, Victor Haïm propose ici sa dernière comédie dans les rôles conjugués d'auteur, d'acteur et de metteur en scène. "Un lézard chez la psy" est à l'origine une courte pièce pour la radio "diffusée à des heures où l'on doit ronfler" (sic).
Il s'agit d'un drame comique, car, à bien y regarder, derrière le fait que l'on rit aux éclats tout au long de la pièce – parce que le rire est gage d'intelligence et que, chez l'auteur, l'intelligence fine toute particulière est sa marque de fabrique indéfectible –, il faut y déceler quand même une espièglerie douce-amère qui chahute le public, si tant est que ce dernier soit attentif et consciencieux quant aux propos tenus : sans doute une introspection notoire, émouvante et sensible, qui ne peut laisser indifférent quiconque le décèlera !
Auteur traduit dans dix-huit langues et joué dans vingt-trois pays, Victor Haïm propose ici sa dernière comédie dans les rôles conjugués d'auteur, d'acteur et de metteur en scène. "Un lézard chez la psy" est à l'origine une courte pièce pour la radio "diffusée à des heures où l'on doit ronfler" (sic).
Il s'agit d'un drame comique, car, à bien y regarder, derrière le fait que l'on rit aux éclats tout au long de la pièce – parce que le rire est gage d'intelligence et que, chez l'auteur, l'intelligence fine toute particulière est sa marque de fabrique indéfectible –, il faut y déceler quand même une espièglerie douce-amère qui chahute le public, si tant est que ce dernier soit attentif et consciencieux quant aux propos tenus : sans doute une introspection notoire, émouvante et sensible, qui ne peut laisser indifférent quiconque le décèlera !
Écrire avec humour pour parvenir à savourer ses angoisses et ses tropismes est, de toute évidence, la "ligne éditoriale" de Victor Haïm. Et l'a toujours été. Puisse-t-elle le rester encore longtemps…
Mais que se cache-t-il donc, au juste, derrière ce lézard métaphorique et énigmatique ?
Quelle mouche a donc piqué notre auteur atypique ou quel serpent malin peut-être, à moins que ce ne soit finalement un lézard venimeux, pour que, depuis cinquante ans, Victor Haïm soit ainsi investi de cette flamme olympique du cynisme hilarant, de la démesure, de cette folie extravagante, à nulle autre pareille ?
Car notre auteur est bien un drôle de zèbre, une sorte de chimère aux pattes à ventouses agiles qui grimpe et virevolte sur les parois sensibles de la psychologie humaine pour tenter de la dire. Pour la dénoncer ? Que nenni ! Juste la "dire", témoigner de cette dernière, la sienne propre sans doute, à n'en point douter, et, si parallèlement, le public s'y reconnaît… tant mieux ! N'est-ce pas là le propre de l'acte théâtral et créatif, au-delà de la simple écriture de soi et pour soi ?
La pièce de Victor Haïm convoque encore une fois le rapport aux femmes, dont la vision intrinsèque s'inscrit bien souvent dans une forme de démesure. Des figures féminines désaxées, psychotiques, névrosées. Des femmes qui, probablement, "ne peuvent lui tendre une main secourable, car elles-mêmes sont en train de se noyer". Mais pas de femmes vertueuses, cela dit, ni idéalisées.
Il n'est qu'à regarder la Chloé de "Velouté", autre pièce de l'auteur, pour le constater : femme romanesque, tourmentée, sous psychotiques et très, très en colère ! Cette autre pièce de Victor Haïm se joue aussi cet été au Off, à l'Atypique Théâtre à 14 h 40.
Le Victor-Augustin de la pièce mérite haut-la-main le prix d'interprétation de l'ironie en ce Festival d'Avignon. Une Barbe bleue de 89 ans aux cheveux blancs, qui, contrairement à celui de Charles Perrault, n'enferme pas ses femmes dans son cabinet mystérieux, mais bien au contraire leur donne une entière liberté d'être ce qu'elles sont véritablement : juste humaines, vivantes, chatoyantes ?
Mais que se cache-t-il donc, au juste, derrière ce lézard métaphorique et énigmatique ?
Quelle mouche a donc piqué notre auteur atypique ou quel serpent malin peut-être, à moins que ce ne soit finalement un lézard venimeux, pour que, depuis cinquante ans, Victor Haïm soit ainsi investi de cette flamme olympique du cynisme hilarant, de la démesure, de cette folie extravagante, à nulle autre pareille ?
Car notre auteur est bien un drôle de zèbre, une sorte de chimère aux pattes à ventouses agiles qui grimpe et virevolte sur les parois sensibles de la psychologie humaine pour tenter de la dire. Pour la dénoncer ? Que nenni ! Juste la "dire", témoigner de cette dernière, la sienne propre sans doute, à n'en point douter, et, si parallèlement, le public s'y reconnaît… tant mieux ! N'est-ce pas là le propre de l'acte théâtral et créatif, au-delà de la simple écriture de soi et pour soi ?
La pièce de Victor Haïm convoque encore une fois le rapport aux femmes, dont la vision intrinsèque s'inscrit bien souvent dans une forme de démesure. Des figures féminines désaxées, psychotiques, névrosées. Des femmes qui, probablement, "ne peuvent lui tendre une main secourable, car elles-mêmes sont en train de se noyer". Mais pas de femmes vertueuses, cela dit, ni idéalisées.
Il n'est qu'à regarder la Chloé de "Velouté", autre pièce de l'auteur, pour le constater : femme romanesque, tourmentée, sous psychotiques et très, très en colère ! Cette autre pièce de Victor Haïm se joue aussi cet été au Off, à l'Atypique Théâtre à 14 h 40.
Le Victor-Augustin de la pièce mérite haut-la-main le prix d'interprétation de l'ironie en ce Festival d'Avignon. Une Barbe bleue de 89 ans aux cheveux blancs, qui, contrairement à celui de Charles Perrault, n'enferme pas ses femmes dans son cabinet mystérieux, mais bien au contraire leur donne une entière liberté d'être ce qu'elles sont véritablement : juste humaines, vivantes, chatoyantes ?
"Femmes, je vous aime", dit la chanson. Victor Haïm aussi… À sa manière.
Sandrine Chauveau, comédienne et chanteuse, directrice de la Compagnie "Argile Théâtre", interprète dans cette pièce, avec une grande intelligence et beaucoup de charisme, différents rôles féminins : tantôt psy désabusée, fleuriste, prof de piano hystérique, avocate, bourgeoise, banquière, etc.
Ces deux "humains artistes" jusqu'au bout des ongles, se sont rencontrés autour d'un deuil, chacun de son côté et sa part de désespoir, et nous serions prêts à parier que cette épreuve les a portés haut vers la nécessité de vivre, encore et encore, de rire, de danser, de faire les pitres, de vous côtoyer, de "lézarder", de faire des veloutés en écrasant les légumes menus, menus, etc, etc.
"Un lézard chez la psy" immerge le public au plus profond de l'âme "victorhaïmienne", nous enchante malgré la descente aux enfers de l'émouvant personnage interprété, et nous attendrit à différents égards, grâce aussi à la sensualité et au charisme palpables de Sandrine Chauveau malgré ses excès d'interprétations distincts. Un bel exploit.
SVP, Victor ! Continuez à prendre la plume, à écrire, encore, encore, "à vous rendre au Jardin des Plantes ou ailleurs, pour lutiner les mignonnes et leur exposer vos projets d'acteur".
Ne changez rien !
◙ Brigitte Corrigou
Sandrine Chauveau, comédienne et chanteuse, directrice de la Compagnie "Argile Théâtre", interprète dans cette pièce, avec une grande intelligence et beaucoup de charisme, différents rôles féminins : tantôt psy désabusée, fleuriste, prof de piano hystérique, avocate, bourgeoise, banquière, etc.
Ces deux "humains artistes" jusqu'au bout des ongles, se sont rencontrés autour d'un deuil, chacun de son côté et sa part de désespoir, et nous serions prêts à parier que cette épreuve les a portés haut vers la nécessité de vivre, encore et encore, de rire, de danser, de faire les pitres, de vous côtoyer, de "lézarder", de faire des veloutés en écrasant les légumes menus, menus, etc, etc.
"Un lézard chez la psy" immerge le public au plus profond de l'âme "victorhaïmienne", nous enchante malgré la descente aux enfers de l'émouvant personnage interprété, et nous attendrit à différents égards, grâce aussi à la sensualité et au charisme palpables de Sandrine Chauveau malgré ses excès d'interprétations distincts. Un bel exploit.
SVP, Victor ! Continuez à prendre la plume, à écrire, encore, encore, "à vous rendre au Jardin des Plantes ou ailleurs, pour lutiner les mignonnes et leur exposer vos projets d'acteur".
Ne changez rien !
◙ Brigitte Corrigou
"Un lézard chez la psy"
Drame comique
Texte : Victor Haïm.
Mise en scène : Victor Haïm.
Avec : Sandrine Chauveau et Victor Haïm.
Décor : Nils Zachariasen.
Création lumière : Stéphane Baquet.
Assistante aritistique et photographe : Aude Jacques le Seigneur.
Création de l'affiche et illustratrice : Valérie Dumas.
Compagnie Argile Théâtre.
Durée : 1 h 20.
•Avignon Off 2024•
Du 3 au 21 juillet 2024.
Tous les jours à 14 h 20. Relâche le mardi.
Théâtre le Cabestan, 11, Rue Collège de la Croix, Avignon.
Réservations : 04 90 86 11 74.
>> lecabestan.org
Texte : Victor Haïm.
Mise en scène : Victor Haïm.
Avec : Sandrine Chauveau et Victor Haïm.
Décor : Nils Zachariasen.
Création lumière : Stéphane Baquet.
Assistante aritistique et photographe : Aude Jacques le Seigneur.
Création de l'affiche et illustratrice : Valérie Dumas.
Compagnie Argile Théâtre.
Durée : 1 h 20.
•Avignon Off 2024•
Du 3 au 21 juillet 2024.
Tous les jours à 14 h 20. Relâche le mardi.
Théâtre le Cabestan, 11, Rue Collège de la Croix, Avignon.
Réservations : 04 90 86 11 74.
>> lecabestan.org