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CédéDévédé

Norah Jones remet les bottes et le Stetson

Un doigt sur le piano, un autre sur le banjo, Norah Jones a retrouvé (avant de sortir son 5e opus "...Little Broken Hearts", le 30 avril) les Little Willies pour un album jazzy-bluegrass aux croisement des genres et aux vertus euphoriques, comme seuls ces satanés Américains savent en concocter.



© The Little Willies.
© The Little Willies.
Aux États-Unis, il y a comme partout de bons et de mauvais musiciens, mais il n’y a pas de bonne ou de mauvaise musique. Plus précisément, il n’y a pas de musique "noble". Les genres s’entrecroisent, le rock, le jazz, la country, la musique symphonique, la "world music", la variété, le folk, se mélangent allègrement, sur scène ou en studio, sans que personne ne s’en offusque ni trouve la chose incongrue.

Logique, dans un pays où la musique "nationale" n’est au fond que la somme toujours renouvelée et réinventée de sources multiples, depuis les folklores européens divers jusqu’aux sonorités techno-punks, en passant évidemment par les rythmes noirs et latinos. Du coup, quand des chanteurs venus d’horizons les plus divers se réunissent pour un concert à la mémoire de Johnny Cash ou de Hank Williams, par exemple, ils ne rendent pas hommage à des légendes de la country, mais à des légendes de la musique, tout simplement.

© The Little Willies.
© The Little Willies.
La plus récente illustration de ce refus des clivages musicaux est apparue dans les bacs en janvier dernier : "For The Good Times", un album pétant de santé dans lequel Norah Jones retrouve ses vieux copains des Little Willies, avec qui elle débuta avant de devenir une star de la chanson jazzy. Ce n’est certes pas la première fois que la fille de Ravi Shankar fait se rencontrer le bitume de Chicago et les chemins de cambrousse - elle nous offrit de mémorables duos avec Dolly Parton, dont elle reprend d’ailleurs ici le superbe "Jolene" -, mais il faut bien avouer que cet opus est un modèle de sons croisés, exécutés avec une élégance rare.

Entre piano bar et grange à foin, sans hésiter à foncer parfois toutes cordes tendues dans le bluegrass le plus assumé, Norah Jones et ses "petites quéquettes" - c’est la traduction du nom du groupe, preuve qu’en plus du swing, ils ne manquent pas d’humour - enchaînent les classiques et convoquent les grands anciens, avec une nette préférence pour les outlaws : Johnny Cash ("Wide Open Road"), Willie Nelson ("Permanently Lonely"), Kris Kristofferson ("For The Good"), Leffty Frizzell ("If You’ve Got The Money I’ve Got The Time")… Sans oublier l’autre "papesse" de la robe à franges, Loretta Lynn, dont le très entraînant "Sin City" retrouve ici une deuxième jeunesse.

Norah Jones remet les bottes et le Stetson
Bref, si vous ne commencez pas à taper du pied à la seconde même où vous glissez ce CD dans votre lecteur, un conseil : consultez un médecin, vous avez un sérieux problème neurologique.

• The Little Willies "For The Good Times".
Sortie : janvier 2012.
Label : Milking Bull. Distribution : EMI.

Gérard Biard
Mardi 17 Avril 2012

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© Ève Pinel.
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© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

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© Philippe Hanula.
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