Dans cet univers chaotique, un collectif d'artistes réunis dans un lieu mythique dédié aux arts - Hammana Artist House, non loin de la capitale libanaise - donnent à voir et à entendre leur pays au travers de leur vitalité créatrice, redonnant ainsi aux "arts vivants" le sens dont ils sont étymologiquement porteurs. Plusieurs d'entre eux sont les invités d'honneur de cette sixième édition, alliant scènes internationales et régionales, inaugurée sous leur égide.
Le vernissage de "Stillness in the fall", exposition photos et vidéos regroupant les regards singuliers de ces artistes utilisant chacun leur propre focale pour traduire un vécu suggestif, est à prendre comme le ressaisissement juste avant la chute. On sort littéralement bouleversé par ces témoignages à fleur de peau sous lesquels on sent battre le pouls d'un pays en situation de "sur-vie". Ce travail in situ, consistant à collecter des clichés personnels sur une réalité intime ensuite partageable, a le grand mérite d'écarter tout lieu commun émergeant de métadonnées écrasant la réalité de terrain. C'est bel et bien des cris à la tessiture palpable qui parviennent jusqu'à nous, trouant nos représentations et nous extirpant du protocole compassionnel d'usage. Une expérience sensible à haute valeur intelligible ajoutée.
Le vernissage de "Stillness in the fall", exposition photos et vidéos regroupant les regards singuliers de ces artistes utilisant chacun leur propre focale pour traduire un vécu suggestif, est à prendre comme le ressaisissement juste avant la chute. On sort littéralement bouleversé par ces témoignages à fleur de peau sous lesquels on sent battre le pouls d'un pays en situation de "sur-vie". Ce travail in situ, consistant à collecter des clichés personnels sur une réalité intime ensuite partageable, a le grand mérite d'écarter tout lieu commun émergeant de métadonnées écrasant la réalité de terrain. C'est bel et bien des cris à la tessiture palpable qui parviennent jusqu'à nous, trouant nos représentations et nous extirpant du protocole compassionnel d'usage. Une expérience sensible à haute valeur intelligible ajoutée.
Beaucoup plus festif mais non moins fort, "Love and Revenge" au titre prometteur égaye la seconde partie de soirée consacrée à un concert électro explosif "animant" vidéos projetées sur grand écran. Revisitant les moments glorieux du cinéma arabe arrachés au temps, la filmographie "au grain argentique" est à prendre comme autant de clins d'œil délicieux à une époque où le glamour tentait de faire oublier les vicissitudes du quotidien. Ainsi le rythme effréné de péloches d'anthologie, soutenu par le remixage sur le vif de standards populaires "dés-oriente" l'assistance gagnée par les pulsations festives des musiques du monde arabe.
Cette ouverture sera prolongée par d'autres formes qui - au-delà de la lisibilité ô combien nécessaire à donner à la scène artistique libanaise minée par les crises à répétition - participe à la création d'une communauté d'attentes. En effet, si l'art survivant aux frontières et aux diktats oppressifs ne peut pas tout, il constitue une force de résistance à cultiver.
Ainsi le trompettiste Ibrahim Maalouf viendra interpréter ses mélodies enivrantes, tandis que la danseuse chorégraphe Khouloud Yassine présentera deux de ses créations chevillées au corps, "Dance me" et "Heroes". Quant à l'architecte et plasticien Charbel Samuel Aoun, associé au collectif bordelais Cancan, il transfigurera sur toute la durée du festival les rives du fleuve Garonne. Ce riche focus consacré au Liban, terre de cultures menacées de déshérence, n'étant qu'une des pièces majeures de la trentaine de spectacles internationaux et régionaux proposés durant les trois semaines de cette manifestation artistique hybride. À suivre…
Cette ouverture sera prolongée par d'autres formes qui - au-delà de la lisibilité ô combien nécessaire à donner à la scène artistique libanaise minée par les crises à répétition - participe à la création d'une communauté d'attentes. En effet, si l'art survivant aux frontières et aux diktats oppressifs ne peut pas tout, il constitue une force de résistance à cultiver.
Ainsi le trompettiste Ibrahim Maalouf viendra interpréter ses mélodies enivrantes, tandis que la danseuse chorégraphe Khouloud Yassine présentera deux de ses créations chevillées au corps, "Dance me" et "Heroes". Quant à l'architecte et plasticien Charbel Samuel Aoun, associé au collectif bordelais Cancan, il transfigurera sur toute la durée du festival les rives du fleuve Garonne. Ce riche focus consacré au Liban, terre de cultures menacées de déshérence, n'étant qu'une des pièces majeures de la trentaine de spectacles internationaux et régionaux proposés durant les trois semaines de cette manifestation artistique hybride. À suivre…
"Stillness in the fall"
Collectif de photographes et vidéastes.
Tarek Haddad ("Still Life"), Rima Maroun ("Dans le silence de Beyrouth"), Walid Nehme ("Désincarnation"), Leva Saudargaité Douaihi ("Les dernières graines"), Roger Mokbel ("De rouge et de noir"), Laura Menassa ("En quête d'identité"), Elsie Haddad ("Perturbation"), Betty Ketchedjian ("Hors de contrôle"), Paul Gorra ("Regard sur la ville, après l'explosion"), Manu Ferneini ("Le Naufrage"), Omar Gabriel ("Quatre murs"), Myriam Boulos ("C'est ma maison")
Du 1er au 23 octobre 2021.
La Fabrique Pola à Bordeaux (33), 05 56 40 62 85.
Le vernissage a eu lieu le vendredi 1er octobre.
Tarek Haddad ("Still Life"), Rima Maroun ("Dans le silence de Beyrouth"), Walid Nehme ("Désincarnation"), Leva Saudargaité Douaihi ("Les dernières graines"), Roger Mokbel ("De rouge et de noir"), Laura Menassa ("En quête d'identité"), Elsie Haddad ("Perturbation"), Betty Ketchedjian ("Hors de contrôle"), Paul Gorra ("Regard sur la ville, après l'explosion"), Manu Ferneini ("Le Naufrage"), Omar Gabriel ("Quatre murs"), Myriam Boulos ("C'est ma maison")
Du 1er au 23 octobre 2021.
La Fabrique Pola à Bordeaux (33), 05 56 40 62 85.
Le vernissage a eu lieu le vendredi 1er octobre.
"Love and Revenge"
Concert électro hybride.
Conception : Randa Mirza (La Mirza) et Wael Koudaih (Rayess Bek).
Composition musicale : Wael Koudaih (Rayess Bek).
Machines : Mehdi Haddab, oud électrique, et Julien Perraudeau, claviers.
Composition vidéo : Randa Mirza (La Mirza).
Ingénieur du son : Ludovic Joyeux.
Lumières : Rima Ben Brahim.
Vu le vendredi 1er octobre 2021 à La Fabrique Pola, Bordeaux.
FAB – 6e Festival International des Arts de Bordeaux Métropole.
Du 1er au 23 octobre 2021.
9 rue des Capérans, Bordeaux (33).
Billetterie : 09 82 31 71 30.
contact@festivalbordeaux.com
>> fab.festivalbordeaux.com
Conception : Randa Mirza (La Mirza) et Wael Koudaih (Rayess Bek).
Composition musicale : Wael Koudaih (Rayess Bek).
Machines : Mehdi Haddab, oud électrique, et Julien Perraudeau, claviers.
Composition vidéo : Randa Mirza (La Mirza).
Ingénieur du son : Ludovic Joyeux.
Lumières : Rima Ben Brahim.
Vu le vendredi 1er octobre 2021 à La Fabrique Pola, Bordeaux.
FAB – 6e Festival International des Arts de Bordeaux Métropole.
Du 1er au 23 octobre 2021.
9 rue des Capérans, Bordeaux (33).
Billetterie : 09 82 31 71 30.
contact@festivalbordeaux.com
>> fab.festivalbordeaux.com