"Impact d'une course", de La Horde dans les Pavés, investit la dalle de Mériadeck, gigantesque esplanade urbaine surplombée d'un complexe immobilier abritant tours, bureaux et appartements. Accompagnée par deux complices musiciens non-acrobates, enharnachés de leur encombrant clavier et ayant, entre autre rôle, celui de lier les séquences entre elles par le récit humoristique de leur (in)aptitude à la grimpette, les équilibristes grimpeurs se lancent – avec un aplomb renversant – à l'assaut des terrasses et escaliers dominant le vide minéral. Apparaissant subitement ici ou là, ils défient placidement les lois de la gravité au gré de leurs fantaisies aériennes.
Enchaînant les figures – jetés dans le vide et atterrissages à bout de bras, déambulations aléatoires le long des étroits rebords à pic des toits terrasses, pyramides humaines gravissant les façades verticales à la recherche de balcons suspendus –, ils réalisent d'authentiques exploits acrobatiques ayant de quoi impressionner le promeneur qui, tête en l'air et pieds solidement ancrés au sol, est, lui, pris de vertiges… Leurs prouesses d'altitude ont aussi pour effet de redessiner le paysage urbain afin de le donner à voir de manière inattendue, faisant de ces grimpeurs de l'extrême de "fabuleux" hommes et femmes araignées propres à réenchanter la grisaille de ce lieu où le béton des Trente Glorieuses règne en maître.
Enchaînant les figures – jetés dans le vide et atterrissages à bout de bras, déambulations aléatoires le long des étroits rebords à pic des toits terrasses, pyramides humaines gravissant les façades verticales à la recherche de balcons suspendus –, ils réalisent d'authentiques exploits acrobatiques ayant de quoi impressionner le promeneur qui, tête en l'air et pieds solidement ancrés au sol, est, lui, pris de vertiges… Leurs prouesses d'altitude ont aussi pour effet de redessiner le paysage urbain afin de le donner à voir de manière inattendue, faisant de ces grimpeurs de l'extrême de "fabuleux" hommes et femmes araignées propres à réenchanter la grisaille de ce lieu où le béton des Trente Glorieuses règne en maître.
"Panique Olympique/Sixième !", de la Cie Volubilis, s'inscrit dans le défi "mégalo-chorégraphique" que s'est donnée Agnès Pelletier, visant depuis 2018 les Olympiades Culturelles de juin 2024, lever de rideau artistique des JO de juillet. Ainsi, depuis pas moins de six années, réunis par le même enthousiasme, près de quatre mille amateurs et amatrices d'âges et de niveaux de pratique très différents mettent leurs pas dans ceux de la chorégraphe afin d'inventer des "tableaux vivants" investis d'un pouvoir communicatif hors pair.
Sur la musique recomposée de la danse des Furies d'Orphée et Eurydice, s'ouvre le bal… par un tableau saisissant de beauté plastique, réunissant plus de deux cents danseurs et danseuses. Se profilant à l'arrière-plan du carré de terre aménagé sur la dalle de la Méca surplombant la Garonne, le groupe ne faisant qu'un bloc compact semble glisser, mû par une force venue du fond des âges le poussant irrésistiblement vers l'aire de jeu occupée par quelques sportifs au look de flambeurs assumés. Suivra la chorégraphie au cordeau du traçage des couloirs, elle aussi particulièrement spectaculaire, avant que plusieurs "épreuves sportives" incarnées avec le même engagement et le même enthousiasme contagieux ne s'emparent du Dance floor.
Sur la musique recomposée de la danse des Furies d'Orphée et Eurydice, s'ouvre le bal… par un tableau saisissant de beauté plastique, réunissant plus de deux cents danseurs et danseuses. Se profilant à l'arrière-plan du carré de terre aménagé sur la dalle de la Méca surplombant la Garonne, le groupe ne faisant qu'un bloc compact semble glisser, mû par une force venue du fond des âges le poussant irrésistiblement vers l'aire de jeu occupée par quelques sportifs au look de flambeurs assumés. Suivra la chorégraphie au cordeau du traçage des couloirs, elle aussi particulièrement spectaculaire, avant que plusieurs "épreuves sportives" incarnées avec le même engagement et le même enthousiasme contagieux ne s'emparent du Dance floor.
Portés alors par la fanfare techno du groupe Meute, échauffements, vrais faux départs et courses effrénées, battent leur plein… Si nous ne devions retenir que deux tableaux, ce serait celui des slows sportifs renvoyant aux marathons de danse organisés aux États-Unis lors la Grande Dépression de 1929 et rendus immortels par le roman (et le film) "On achève bien les chevaux", et celui des battles livrées par deux équipes s'affrontant à coup de mimiques expressives et de corps à corps au ralenti.
Plaisir palpable des participant(e)s, auquel répond, conquis par l'énergie déployée par les scenarii de ces compositions originales, le plaisir du public venu très nombreux à ce rendez-vous devenu, au fil des ans, incontournable. Un regret cependant… Avant le show très attendu de juin prochain dans la Capitale, cette édition donnée à Bordeaux et dans sept autres villes de la Région sera… la dernière du nom.
Plaisir palpable des participant(e)s, auquel répond, conquis par l'énergie déployée par les scenarii de ces compositions originales, le plaisir du public venu très nombreux à ce rendez-vous devenu, au fil des ans, incontournable. Un regret cependant… Avant le show très attendu de juin prochain dans la Capitale, cette édition donnée à Bordeaux et dans sept autres villes de la Région sera… la dernière du nom.
"Fragments", de la Cie Bivouac, trouve refuge dans une salle cosy de l'impressionnant bâtiment de La Méca, à l'abri des bruits et de la fureur urbaine. Aux antipodes de sa dernière création "Lemniscate" – où tout se jouait autour, sur et dans un spectaculaire vaisseau futuriste au design peaufiné, érigé en centre de gravité de la représentation –, ici tout n'est que sobriété et silence feutré. Autour de l'agrès emblématique du cirque qu'est le mât chinois, sonorisé pour l'occasion, deux acrobates et une danseuse accompagnés d'un musicien complice partent à la recherche des vibrations perdues. Entre la matière vibrante du mât et celle vivante de leurs corps en mouvements, un singulier dialogue va s'instaurer, échanges subtils dont nous serons les "écouteurs" privilégiés.
Nietzsche avançait en son temps et dans son domaine, la philosophie critique, que pour construire il convenait d'abord de déconstruire les fausses réalités, lieux des médiocrités convenues. À son échelle, la Cie Bivouac s'en fait l'écho, elle qui choisit délibérément ici de réorienter son travail sur l'infiniment petit, déconstruisant les couches de technicité acquise avec l'expérience. Ce qui va nous être donné à voir et à entendre rompt, en effet, avec le spectaculaire, au risque parfois de déconcerter les attentes.
Comme une pause salutaire, il s'agit – comme le texte nous y invite – à réapprendre à "écouter les mots en équilibre sur les lèvres", à réapprendre à "déchiffrer ce que le corps nous dit". Et pour ce faire, un système de sonorisation, du mât et des corps branchés à des capteurs amplifiant le moindre frémissement de la matière "inerte" et des battements de cœur, va faire entendre la petite musique des profondeurs, là où se joue l'essentiel "invisible pour les yeux" (cf. "Le Petit Prince" de Saint-Exupéry).
Le corps connecté livre alors ses émois en relation avec le vivant des autres corps et l'inerte de la matière réveillée. Le cœur et l'esprit s'emballent et ouvrent d'autres voies que celles déjà tracées… Ainsi, échappant (courageusement) à sa zone de confort, la Cie Bivouac explore de nouvelles ressources propres à renouveler son potentiel créatif, au risque peut-être de laisser parfois le spectateur égaré sur les bords de ce chemin exigeant… Mais peut-il y avoir création artistique sans prise de risques…
Vu "Impact d'une course" le 7 octobre sur l'esplanade de Mériadeck, "Panique Olympique/Sixième !" le 8 octobre sur l'esplanade de La Méca et "Fragments" le 10 octobre à La Méca dans le cadre du Festival International des Arts de Bordeaux Métropole (FAB).
Nietzsche avançait en son temps et dans son domaine, la philosophie critique, que pour construire il convenait d'abord de déconstruire les fausses réalités, lieux des médiocrités convenues. À son échelle, la Cie Bivouac s'en fait l'écho, elle qui choisit délibérément ici de réorienter son travail sur l'infiniment petit, déconstruisant les couches de technicité acquise avec l'expérience. Ce qui va nous être donné à voir et à entendre rompt, en effet, avec le spectaculaire, au risque parfois de déconcerter les attentes.
Comme une pause salutaire, il s'agit – comme le texte nous y invite – à réapprendre à "écouter les mots en équilibre sur les lèvres", à réapprendre à "déchiffrer ce que le corps nous dit". Et pour ce faire, un système de sonorisation, du mât et des corps branchés à des capteurs amplifiant le moindre frémissement de la matière "inerte" et des battements de cœur, va faire entendre la petite musique des profondeurs, là où se joue l'essentiel "invisible pour les yeux" (cf. "Le Petit Prince" de Saint-Exupéry).
Le corps connecté livre alors ses émois en relation avec le vivant des autres corps et l'inerte de la matière réveillée. Le cœur et l'esprit s'emballent et ouvrent d'autres voies que celles déjà tracées… Ainsi, échappant (courageusement) à sa zone de confort, la Cie Bivouac explore de nouvelles ressources propres à renouveler son potentiel créatif, au risque peut-être de laisser parfois le spectateur égaré sur les bords de ce chemin exigeant… Mais peut-il y avoir création artistique sans prise de risques…
Vu "Impact d'une course" le 7 octobre sur l'esplanade de Mériadeck, "Panique Olympique/Sixième !" le 8 octobre sur l'esplanade de La Méca et "Fragments" le 10 octobre à La Méca dans le cadre du Festival International des Arts de Bordeaux Métropole (FAB).
"Impact d'une course"
Création : Benjamin Becasse-Panier, Cedric Blaser, Constant Dourville, Lili Parson, Clara Prezzavento, Maxime Steffan et Léon Volet.
Avec : Benjamin Becasse-Pannier, Cedric Blaser, Constant Dourville, Lili Parson, Clara Prezzavento, Maxime Steffan, Léon Volet, Amélie Berhault et Luana Volet.
Regard extérieur : Valentina Santori du collectif Protocole.
Costumes : Romane Cassard.
Complices : Jonas Parson et Luana Volet.
Musique originale : Cedric Blaser & Benjamin Becasse.
Durée : 50 min.
Par le Collectif suisse La Horde dans Les Pavés.
Spectacle représenté les 6 et 7 octobre à la Mériadeck de Bordeaux ; le 11 octobre sur le parking de la mairie, square du 19 mars 1962, à Saint-Médard-en-Jalles et le 14 octobre sur la place des Terres Neuves à Bègles.
Création : Benjamin Becasse-Panier, Cedric Blaser, Constant Dourville, Lili Parson, Clara Prezzavento, Maxime Steffan et Léon Volet.
Avec : Benjamin Becasse-Pannier, Cedric Blaser, Constant Dourville, Lili Parson, Clara Prezzavento, Maxime Steffan, Léon Volet, Amélie Berhault et Luana Volet.
Regard extérieur : Valentina Santori du collectif Protocole.
Costumes : Romane Cassard.
Complices : Jonas Parson et Luana Volet.
Musique originale : Cedric Blaser & Benjamin Becasse.
Durée : 50 min.
Par le Collectif suisse La Horde dans Les Pavés.
Spectacle représenté les 6 et 7 octobre à la Mériadeck de Bordeaux ; le 11 octobre sur le parking de la mairie, square du 19 mars 1962, à Saint-Médard-en-Jalles et le 14 octobre sur la place des Terres Neuves à Bègles.
"Panique Olympique/Sixième !"
Chorégraphie : Agnès Pelletier.
Danseurs et complices Volubilis : Laurent Falguieras, Solène Cerutti, Christian Lanes, Raphaël Dupin, Virginie Garcia, accompagnés d'une communauté d'interprètes amateurs.
Création bande sonore : Yann Servoz.
Costumes : La Ropa.
Scénographie-construction : Julien Lett, Christine Baron, Fred Rotureau.
Régie générale : Guena Grignon.
Durée : 30 min.
Par la Cie Volubilis, Agnès Pelletier.
Autres représentations prévues avant les Olympiades Culturelles de juin 2024 à Paris
16 mars 2024 : Théâtre le Liburnia, Libourne (33).
6 avril 2024 : Festival à Corps, TAP, Poitiers (86).
4 mai 2024 : Théâtre les 3T, Chatellerault (86).
Chorégraphie : Agnès Pelletier.
Danseurs et complices Volubilis : Laurent Falguieras, Solène Cerutti, Christian Lanes, Raphaël Dupin, Virginie Garcia, accompagnés d'une communauté d'interprètes amateurs.
Création bande sonore : Yann Servoz.
Costumes : La Ropa.
Scénographie-construction : Julien Lett, Christine Baron, Fred Rotureau.
Régie générale : Guena Grignon.
Durée : 30 min.
Par la Cie Volubilis, Agnès Pelletier.
Autres représentations prévues avant les Olympiades Culturelles de juin 2024 à Paris
16 mars 2024 : Théâtre le Liburnia, Libourne (33).
6 avril 2024 : Festival à Corps, TAP, Poitiers (86).
4 mai 2024 : Théâtre les 3T, Chatellerault (86).
"Fragments"
Idée originale et mise en scène : Maryka Hassi.
Autrice : Beata Umubyeyi Mairesse.
Assistant à la mise en scène : Benjamin Lissardy.
Avec : Samuel Rodrigues, Benjamin Lissardy et Vanessa Petit.
Concepteur et programmateur sonore : Thomas Sillard.
Bibliothèque sonore et musique live : Yanier Hechavarria Maya.
Créateur et régie lumière : Simon Drouart.
Durée : 1 h.
Par la Cie Bivouac.
A été représenté les 10 et 11 octobre 2023.
Tournée
28 novembre 2023 : Salle Bellegrave, Pessac (33).
FAB - 8e Festival International des Arts de Bordeaux Métropole.
A eu lieu du 30 septembre au 15 octobre 2023.
9 rue des Capérans, Bordeaux (33).
>> fab.festivalbordeaux.com
Idée originale et mise en scène : Maryka Hassi.
Autrice : Beata Umubyeyi Mairesse.
Assistant à la mise en scène : Benjamin Lissardy.
Avec : Samuel Rodrigues, Benjamin Lissardy et Vanessa Petit.
Concepteur et programmateur sonore : Thomas Sillard.
Bibliothèque sonore et musique live : Yanier Hechavarria Maya.
Créateur et régie lumière : Simon Drouart.
Durée : 1 h.
Par la Cie Bivouac.
A été représenté les 10 et 11 octobre 2023.
Tournée
28 novembre 2023 : Salle Bellegrave, Pessac (33).
FAB - 8e Festival International des Arts de Bordeaux Métropole.
A eu lieu du 30 septembre au 15 octobre 2023.
9 rue des Capérans, Bordeaux (33).
>> fab.festivalbordeaux.com