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Festivals

Avignon Off 2012 est mort... Vive Avignon Off 2013... Bilan chiffré 2012

Le festival d'Avignon se termine aujourd'hui et il est temps de faire l'habituel petit bilan en chiffres, ces derniers étant communiqués lors de la conférence de presse de clôture qui eut lieu ce vendredi 27 juillet sous le chapiteau du Village du OFF en présence de Greg Germain (Président de l’association AF&C), Danielle Vantaggioli, Isabelle Decroix (vice-présidentes) et Béatrice Valéro (trésorière).



© AF&C/Œil du Sabre.
© AF&C/Œil du Sabre.
Pour l'édition 2012, si l'on exclue les petits spectacles de rue ("improvisés" ou non), 1 161 spectacles ont été proposés par 975 compagnies, ce qui représente un total cumulé d’un peu plus de 25 000 représentations. Ce presque millier de compagnies (dont 143 étrangères) sont issus de 26 régions françaises et de 25 pays étrangers... le tout installé dans 104 lieux - "lieu" étant un terme générique pratique car extrêmement large... mais pas toujours en volume... et en confort !!!

Si 100 spectacles étaient dédiés au jeune public, on remarquera une présence très forte de l'humour (one-man-show, pièces de café-théâtres ou de boulevards) avec 243 propositions soit 21 % de la programmation générale. Les textes de 1 000 auteurs du XXe siècle ont été joués. Dans le cadre des différentes manifestations organisées en parallèle des spectacles, on dénombre 40 rencontres, débats, 18 chroniques critiques dans le Village du OFF, et une semaine fut consacrée à l’international.

© AF&C/Œil du Sabre.
© AF&C/Œil du Sabre.
Du côté des professionnels, ceux-ci étaient au nombre de 3 774 dont 364 étrangers se répartissant comme suit : 1 476 programmateurs, 1 362 prescripteurs, 623 journalistes, 313 Institutionnels. À noter que l'année dernière, ils étaient 3 593 soit une augmentation de plus de 6 %.

Côté public, 46 561 cartes adhérents public ont été vendues au 26 juillet soit 2 jours avant la fin du festival. Cela dénote une légère baisse par rapport à l'année dernière - 47 342 cartes en 2011 (- 781) - mais, compte-tenu du fait que l'édition 2012 compte 2 jours de moins par rapport à l’an dernier, on peut parler d'une certaine stabilité de la vente des cartes adhérents public.

Pour finir, le OFF 2012 aura été marqué par la visite du Président de la République : "François Hollande a salué le OFF comme lieu de la diversité culturelle ; ce geste historique est aussi un geste de reconnaissance fort vis-à-vis du travail accompli ces dernières années au sein du festival", a souligné Greg Germain.

Gil Chauveau
Samedi 28 Juillet 2012

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
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•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024