Les "Variations Goldberg", inscrite au catalogue BWV sous le numéro 988, sont composées vers 1740 par Johann Sebastian Bach. Un monument de la musique pour clavier qu'a rendu célèbre son enregistrement par Glenn Gould en 1955. Un de ces enregistrements que détiennent tous les amoureux du génie canadien au service du génial Kantor de Leipzig.
Le second enregistrement qu'en fit Glenn Gould en 1981, très différent du premier, donne des idées d'hommage au violoniste Dimitri Sitkovetsky quatre ans plus tard, alors qu'on commémore les trois cents ans de la naissance de Bach (et les trente ans du premier enregistrement gouldien). Il en livre une superbe transcription pour trio à cordes qui renouvelle notre écoute du chef-d'œuvre.
Publiées en 1741, ces "Variations" (une forme appelée au succès, celle d'un seul thème décliné par des variations) ont une origine quasi légendaire. Furent-elles composées pour l'élève de Bach, Goldberg, claveciniste du Comte Van Kayserling, et payées à prix d'or par ce dernier ? On l‘a longtemps cru. Quoi qu'il en soit, elles sont publiées dès 1741 avec pour indication "Air avec diverses variations pour clavecin à deux claviers" et doivent s'écouter sans interruption, tel un voyage dans un espace sonore où l'air initial (l'Aria introductive, une sarabande ornée écrite pour Magdalena, l'épouse de Bach) serait soumis à trente métamorphoses mélodiques, rythmiques, modales mais aussi de timbres, de modulations et de jeu, avant de réapparaître en trente-deuxième position, noté "Aria da Capo".
Le second enregistrement qu'en fit Glenn Gould en 1981, très différent du premier, donne des idées d'hommage au violoniste Dimitri Sitkovetsky quatre ans plus tard, alors qu'on commémore les trois cents ans de la naissance de Bach (et les trente ans du premier enregistrement gouldien). Il en livre une superbe transcription pour trio à cordes qui renouvelle notre écoute du chef-d'œuvre.
Publiées en 1741, ces "Variations" (une forme appelée au succès, celle d'un seul thème décliné par des variations) ont une origine quasi légendaire. Furent-elles composées pour l'élève de Bach, Goldberg, claveciniste du Comte Van Kayserling, et payées à prix d'or par ce dernier ? On l‘a longtemps cru. Quoi qu'il en soit, elles sont publiées dès 1741 avec pour indication "Air avec diverses variations pour clavecin à deux claviers" et doivent s'écouter sans interruption, tel un voyage dans un espace sonore où l'air initial (l'Aria introductive, une sarabande ornée écrite pour Magdalena, l'épouse de Bach) serait soumis à trente métamorphoses mélodiques, rythmiques, modales mais aussi de timbres, de modulations et de jeu, avant de réapparaître en trente-deuxième position, noté "Aria da Capo".
D'une composition savante et symbolique, elles déclinent dans l'orbe de leur révolution cosmogonique les nombres trois (divin) et cinq (humain) - avec par exemple deux parties divisées en cinq sous-parties de trois variations.
Le concert, donné par le Trio dans le Temple du Foyer de L'âme (un temple protestant du onzième arrondissement parisien), venait fort justement rappeler que l'image divine ne pouvait se laisser déchiffrer que dans la musique, pour Bach et les Fidèles de son église.
Dans la transcription du violoniste russe, les trois instruments constituent chacun le registre d'un seul instrument (donc trois registres) redoublant ainsi la signification ultime de ce temple sonore à la gloire de Dieu, cet univers clôt et abyssal où se déploie l'âme de l'auditeur. Loin des ensembles à cordes baroques habituels avec basse continue, les musiciens pour ce trio doivent ainsi former à la fois une entité organique et savoir conserver leur voix singulière.
C'est cette aventure tant artistique qu'humaine dont témoignent le concert comme le disque. Amis de longue date, le violoniste Sébastien Hurel (un ancien du Philharmonique de Radio France devenu soliste), l'altiste Paul Radais (de l'Orchestre national de France) et Aurélien Sabouret (premier solo de l'Orchestre de l'Opéra de Paris) réussissent brillamment cette gageure.
À l'écoute, leurs trois voix déploient et subliment dans un espace étendu les entrelacements contrapuntiques précieux des lignes mélodiques, leurs couleurs intenses et leur virtuosité, variant leurs rôles à chaque variation. Et l'émotion point puis submerge dans cette véritable introspection mystique les interprètes comme les auditeurs. Une belle manifestation de ce que peut donner la foi en la musique, cette expérience de la présence à soi et au monde.
Le concert, donné par le Trio dans le Temple du Foyer de L'âme (un temple protestant du onzième arrondissement parisien), venait fort justement rappeler que l'image divine ne pouvait se laisser déchiffrer que dans la musique, pour Bach et les Fidèles de son église.
Dans la transcription du violoniste russe, les trois instruments constituent chacun le registre d'un seul instrument (donc trois registres) redoublant ainsi la signification ultime de ce temple sonore à la gloire de Dieu, cet univers clôt et abyssal où se déploie l'âme de l'auditeur. Loin des ensembles à cordes baroques habituels avec basse continue, les musiciens pour ce trio doivent ainsi former à la fois une entité organique et savoir conserver leur voix singulière.
C'est cette aventure tant artistique qu'humaine dont témoignent le concert comme le disque. Amis de longue date, le violoniste Sébastien Hurel (un ancien du Philharmonique de Radio France devenu soliste), l'altiste Paul Radais (de l'Orchestre national de France) et Aurélien Sabouret (premier solo de l'Orchestre de l'Opéra de Paris) réussissent brillamment cette gageure.
À l'écoute, leurs trois voix déploient et subliment dans un espace étendu les entrelacements contrapuntiques précieux des lignes mélodiques, leurs couleurs intenses et leur virtuosité, variant leurs rôles à chaque variation. Et l'émotion point puis submerge dans cette véritable introspection mystique les interprètes comme les auditeurs. Une belle manifestation de ce que peut donner la foi en la musique, cette expérience de la présence à soi et au monde.
● "J. S. Bach - Variations Goldberg - Transcription pour trio à cordes de D. Sitkovetsky" (1985).
Sébastien Hurel, violon.
Paul Radais, alto.
Aurélien Sabouret, violoncelle.
Label : Bion Records - Polychrone (contact : srstrio@free.fr).
Durée : 1 heure.
Sortie : 24 octobre 2017.
Sébastien Hurel, violon.
Paul Radais, alto.
Aurélien Sabouret, violoncelle.
Label : Bion Records - Polychrone (contact : srstrio@free.fr).
Durée : 1 heure.
Sortie : 24 octobre 2017.