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Le Trio Zadig nous entraîne au fil des "Saisons"

En décembre est paru en format digital un nouvel enregistrement des "Saisons" de Tchaïkovsky par le Trio Zadig dans la transcription d'Alexandre Goedicke. Il faut absolument découvrir cette belle version qui exalte une œuvre tout sauf mineure, rythmée par des poèmes russes lus par Stéphane Varupenne.



Piotr Illitch Tchaïkovsky compose "Les Saisons", douze courtes pièces pour piano illustrant chaque mois de l'année, pour répondre à une commande d'un magazine musical de St-Petersbourg. Initiées en novembre 1875 et terminées en mai 1876, ces miniatures illustrent les émotions, états d'âmes et activités d'une année tantôt vécue à la ville ("Février - Le Carnaval", "Décembre - Noël"), tantôt à la campagne ("Mars - Chant de l'Alouette", "Juillet - Chant du Faucheur") en modes mineur ou majeur.

À l'aune du Romantisme musical, ces douze courtes partitions sont bien faites pour exprimer le temps qui passe, des moments de quiétude "Au coin du feu" ("Janvier"), aux emballements du cœur des "Nuits de Mai", de la mélancolie intense de la fin de l'été ("Octobre - Chant d'automne") à la sensibilité toute élégiaque des longues soirées de juin (célébrissime " Barcarolle"). La forme brève excelle aussi à rendre compte du geste auguste du "Faucheur" ("Juillet"), de ceux des paysans pour "La Moisson", des mouvements de "La Troïka" lors d'une promenade ("Novembre") ou des voltes de l'élégante valse de salon à "Noël".

Le Trio Zadig, réussissant à démontrer qu'il s'agit là d'une œuvre de grande importance (à rebours d'une certaine doxa), a choisi la transcription pour violon, violoncelle et piano du compositeur russe Alexandre Goedicke (1877-1957). Un magnifique travail qui met en lumière selon ces adeptes du héros voltairien "les aspects cachés, inattendus" de pièces le plus souvent contrapuntiques (qui appelaient donc l'extériorisation de ces trois voix), tout en donnant une belle ampleur au cycle.

Le chant du violon de Boris Borgolotto, la voix grave du violoncelle de Marc Girard-Garcia et l'éloquent piano de Ian Barber s'enlacent, s'épousent, se répondent en un dialogue plein de verve, parfois en une conversation où l'on s'écoute, voire où l'on se fait écho. Trois voix apportant, à chacune de leurs interventions nourrissant le discours, une égale et déterminante science du lyrisme romantique chambriste.

Les trois complices ont par ailleurs voulu accentuer le caractère poétique de ces "Saisons" et créer un livre musical en confiant à Stéphane Varupenne, sociétaire de la Comédie-Française (et musicien à ses heures), le soin de lire des extraits de poèmes russes (de Pouchkine, Maïkov, Pletcheiev ou Nekrassov, entre autres) évoquant ces mêmes mois de l'année. Une union de la musique de chambre et de la poésie qui se révèle ici des plus heureuses.

● Trio Zadig - Stéphane Varupenne "Tchaïkovsky - Les Saisons, Live in Paris".
Label : Fuga Libera.
Distribution : Outhere Music.
Format digital disponible depuis décembre 2020.

>> triozadig.com

Christine Ducq
Jeudi 18 Février 2021

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
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© Betül Balkan.
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On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

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© Philippe Hanula.
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