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Cirque & Rue

"(V)îvre" Circa Tsuïca… Un art du cirque jubilatoire, musical et festif !

Cirque débridé et fougueux, bourré de bonne humeur et de fous élans acrobatiques, inspirés notamment par le vélo (et sa "cheffe de file", la talentueuse, voire virtuose, Anja Eberhart), la bascule coréenne et le trapèze (Lola Renard, tout en grâce et agilité), "(V)îvre", nouvelle création du collectif Circa Tsuïca, est un questionnement éminemment artistique sur le vivre ensemble, tout en étant aussi une proposition pour le "vivre" ivre de joie, de bonheur, de fête, de notes, de rythmes et une manière subtile de concilier l'art musical de la fanfare, jouissif et joyeux, et celui de l'acrobatie virtuose et multiple.



© Ian Granjean.
© Ian Granjean.
Circa Tsuïca (1) est une formation musicale qui fait du cirque mais c'est aussi l'expérience d'un collectif, un groupe singulier et unique d'individus qui partage leurs passions et leur vie depuis plus de quinze ans. Une douzaine d'artistes, acrobates et musiciens, pour la plupart issus de la quinzième promotion du Centre National des Arts du Cirque et tous réunis autour de la fanfare et du cirque. Cette "fanfare-cirque" fait partie du collectif artistique Cheptel Aleïkoum (2) né lui aussi de promotions du Centre National des Arts du Cirque. Ce dernier centre son travail sur le respect de la diversité des approches artistiques de chacun de ses membres et non sur un postulat esthétique.

Au fil des années se sont ajoutés d'autres artistes, musiciens, compositeurs, scénographes, graphistes… issus de formations artistiques supérieures. Petit à petit, ce collectif, qui n'est pas une compagnie au sens classique du terme, a réussi à concrétiser une envie de rassemblement, de mutualisation et de liberté. Les individus qui le composent souhaitent créer leurs propres spectacles tout en restant liés au collectif, polyvalent et multiforme. Il est aujourd'hui basé dans le Perche. Depuis 2001, douze spectacles ont été produits et c'est maintenant une trentaine de personnes qui gravitent autour du Cheptel Aleïkoum (un constructeur, une costumière, des comédiens et des musiciens, un graphiste, des cuisiniers et de techniciens, sans parler de l'équipe administrative).

© Ian Granjean.
© Ian Granjean.
Pour la création "(V)îvre", Circa Tsuïca a de nouveau développé ce qui la caractérise, ce qui fait sa singularité : l'association de prouesses acrobatiques et de généreuses bourrasques de notes et de croches, de mélodies, avec des originaux, et parfois extravagants, numéros où l'agrès devient un instrument et où l'instrument peut devenir un agrès. Et tout est parfaitement, magnifiquement orchestrés, exécutés, déridés par onze musiciens acrobates qui roulent, jouent, virevoltent, s'envolent… tout en maniant la dérision, l'humour et la poésie, offrant au public un véritable feu d'artifice d'émotions et d'énergie, dans une forme de fête circassienne permanente et déchaînée !

Vu dans le cadre de Village de Cirque #16.

(1) Circa : cirque ; Tsuïca : eau de vie en Roumain. Circa Tsuïca, c'est les quatre facettes que sont le cirque, la fanfare, l'impertinence et la fête.
(2) Cheptel : ensemble du bétail. Comme l'ensemble des identités, des désirs, des points de vue différents réunis dans un même groupe.
Aleïkoum : à tous. Pour signifier l'ouverture de ce groupe et son désir de partage.

(V)îvre

© Ian Granjean.
© Ian Granjean.
Création collective.
Circa Tsuïca (fanfare cirque du Collectif Cheptel Aleïkoum) & Christian Lucas.
Mise en scène : Christian Lucas.
Avec : Franck Bodin, Guillaume Dutrieux, Olivier Pasquet, Lola Renart, Thomas Reudet, Charlotte Rigaut, Rémi Sciuto, Nedjma Bnechaïd, Matthias Penaud, Maxime Mestre, Cécile Berthomier, Anja Eberhart.
Scénographie et construction : Armand Barbet.
Écriture musicale : Guillaume Dutrieux et Rémi Scuito.
Régie générale : Cédric Malan.
Création-régie lumière : Jean Ceunebrouck.
Création son : Thimothée Langlois.
Régie son : Stéphane Mara.
Création des costumes : Laura Guillot assisté de Marion Boire.
Production : Cheptel Aleikoum.
Durée : 1 h 30.
Spectacle tout public sous chapiteau.

© Ian Granjean.
© Ian Granjean.
Création et premières au Village de Cirque #16 (organisée par la Coopérative de Rue et de Cirque), les 11, 12, 13, 18, 19, 20 septembre 2020.

Du 15 au 20 décembre 2020.
Mardi, mercredi, vendredi à 19 h, samedi à 18 h, dimanche à 16 h.
Espace cirque d'Antony, Châtenay-Malabry (92), 01 41 87 20 84.
>> theatrefirmingemier-lapiscine.fr

Tournée 2021
14 au 16 janvier 2021 : Agora Desnos, Evry (91).
21 au 24 janvier 2021 : Festival Circonova - Quimper (29).
12 au 14 mars 2021 : Réseau Cirq'Évolution, Mitry-Mory (77).
27 et 28 mars 2021 : Festival La Piste aux espoirs, Tournai (Belgique).
8 au 10 avril 2021 : Hors les murs - Cirque Jules Verne, Amiens (80).
16 au 18 avril 2021 : Le Mans fait son cirque, Pôle régional cirque, Le Mans (72).
27 mai au 4 juin 2021 : Espace Malraux, Chambéry (73).

© Ian Granjean.
© Ian Granjean.
18 au 20 juin 2021 : Maison de la Culture, Bourges (18).

Gil Chauveau
Lundi 30 Novembre 2020

Nouveau commentaire :

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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024