Le dialogue fait apparaître les différences culturelles et les préjugés de l'un par rapport à l'autre. Repris en 2016 et porté par deux comédiens aux accents légèrement slaves, il n'a rien perdu de sa puissance prend une dimension dramatique et réaliste renouvelée.
La pièce, mise en scène par Imer Kutllovci, est jouée dans les combles du théâtre. Le spectateur partage cette soupente, éprouve la sensation d'un refuge coupé du monde mais d'apparence paisible. Il accompagne ces deux hommes réunis par la banalité de la pauvreté, par la nécessité de leur vie en commun. Que tout sépare malgré tout, quoi qu'ils s'en défendent.
Des petits gestes, des paroles anodines, des petits objets intimes, maladroitement dissimulés, dévoilent une recherche obstinée de vivre en dépit de la précarité, trahissent les souffrances d'une promiscuité mal acceptée. Des lignes de fractures se dessinent. Ces deux hommes à la cohabitation improbable se révèlent suspicieux, vivent les allers-retours de la colère et de l'incompréhension. L'un en vis-à-vis de l'autre, côte à côte, face à face.
La pièce, mise en scène par Imer Kutllovci, est jouée dans les combles du théâtre. Le spectateur partage cette soupente, éprouve la sensation d'un refuge coupé du monde mais d'apparence paisible. Il accompagne ces deux hommes réunis par la banalité de la pauvreté, par la nécessité de leur vie en commun. Que tout sépare malgré tout, quoi qu'ils s'en défendent.
Des petits gestes, des paroles anodines, des petits objets intimes, maladroitement dissimulés, dévoilent une recherche obstinée de vivre en dépit de la précarité, trahissent les souffrances d'une promiscuité mal acceptée. Des lignes de fractures se dessinent. Ces deux hommes à la cohabitation improbable se révèlent suspicieux, vivent les allers-retours de la colère et de l'incompréhension. L'un en vis-à-vis de l'autre, côte à côte, face à face.
Dans ce huis clos, dans cet entre-deux qui dure, les caractères s'exacerbent. Les tensions croissent. Les dénis sont évidents. L'antagonisme vire à l'hostilité, tourne à l'affrontement. Un fait divers dostoïevskien.
Le spectateur applaudit alors deux comédiens hors pair, leurs accents de vérité et apprécie que le pessimisme des caractères soit tempéré, contrebalancé par le jeu. Qui exprime de manière claire le cheminement des personnages. Dans l'épreuve, chacun est mu par l'espoir caché d'un possible ailleurs et va en direction de l'autre. Découvre le désir, le plaisir de partager de la chaleur. Avènement d'une émancipation réciproque. Fragilité d'un bien commun qui a pour socle une enfance encore vivante. Bien commun.
Le théâtre vibre toujours avec l'air du temps. Les émigrés est une pièce d'aujourd'hui, du moins tant que les hommes seront les hommes.
Le spectateur applaudit alors deux comédiens hors pair, leurs accents de vérité et apprécie que le pessimisme des caractères soit tempéré, contrebalancé par le jeu. Qui exprime de manière claire le cheminement des personnages. Dans l'épreuve, chacun est mu par l'espoir caché d'un possible ailleurs et va en direction de l'autre. Découvre le désir, le plaisir de partager de la chaleur. Avènement d'une émancipation réciproque. Fragilité d'un bien commun qui a pour socle une enfance encore vivante. Bien commun.
Le théâtre vibre toujours avec l'air du temps. Les émigrés est une pièce d'aujourd'hui, du moins tant que les hommes seront les hommes.
"Les Émigrés"
Texte : Slawomir Mrozek.
Traducteur : Gabriel Meretik.
Mise en scène : Imer Kutllovci.
Assisté de Ridvan Mjaku.
Avec : Mirza Halilovic et Grigori Manoukov.
Durée : 1 h 30.
Compagnie de l'Étoile.
Du 3 au 28 septembre 2019.
Mardi au samedi à 19 h.
Théâtre Les Déchargeurs, Salle Vicky Messica, Paris 1er, 01 42 36 00 50.
>> lesdechargeurs.fr
Traducteur : Gabriel Meretik.
Mise en scène : Imer Kutllovci.
Assisté de Ridvan Mjaku.
Avec : Mirza Halilovic et Grigori Manoukov.
Durée : 1 h 30.
Compagnie de l'Étoile.
Du 3 au 28 septembre 2019.
Mardi au samedi à 19 h.
Théâtre Les Déchargeurs, Salle Vicky Messica, Paris 1er, 01 42 36 00 50.
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