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Théâtre

"Les Émigrés", l'espoir caché d'un possible ailleurs

"Les Émigrés", Théâtre de la Reine Blanche, Paris

Émigrés. Pas encore immigrés. La pièce de Slawomir Mrozek a été créée en 1975 dans un monde coupé par un implacable "rideau de fer", un monde absurde. Un monde de dissidents. Elle réunit deux "émigrés", deux réfugiés, l'un politique, l'autre économique.



© Pascal Gély.
© Pascal Gély.
Le dialogue fait apparaître les différences culturelles et les préjugés de l'un par rapport à l'autre. Repris en 2016 et porté par deux comédiens aux accents légèrement slaves, il n'a rien perdu de sa puissance prend une dimension dramatique et réaliste renouvelée.

La pièce, mise en scène par Imer Kutllovci, est jouée dans les combles du théâtre. Le spectateur partage cette soupente, éprouve la sensation d'un refuge coupé du monde mais d'apparence paisible. Il accompagne ces deux hommes réunis par la banalité de la pauvreté, par la nécessité de leur vie en commun. Que tout sépare malgré tout, quoi qu'ils s'en défendent.

Des petits gestes, des paroles anodines, des petits objets intimes, maladroitement dissimulés, dévoilent une recherche obstinée de vivre en dépit de la précarité, trahissent les souffrances d'une promiscuité mal acceptée. Des lignes de fractures se dessinent. Ces deux hommes à la cohabitation improbable se révèlent suspicieux, vivent les allers-retours de la colère et de l'incompréhension. L'un en vis-à-vis de l'autre, côte à côte, face à face.

© Pascal Gély.
© Pascal Gély.
Dans ce huis clos, dans cet entre-deux qui dure, les caractères s'exacerbent. Les tensions croissent. Les dénis sont évidents. L'antagonisme vire à l'hostilité, tourne à l'affrontement. Un fait divers dostoïevskien.

Le spectateur applaudit alors deux comédiens hors pair, leurs accents de vérité et apprécie que le pessimisme des caractères soit tempéré, contrebalancé par le jeu. Qui exprime de manière claire le cheminement des personnages. Dans l'épreuve, chacun est mu par l'espoir caché d'un possible ailleurs et va en direction de l'autre. Découvre le désir, le plaisir de partager de la chaleur. Avènement d'une émancipation réciproque. Fragilité d'un bien commun qui a pour socle une enfance encore vivante. Bien commun.

Le théâtre vibre toujours avec l'air du temps. Les émigrés est une pièce d'aujourd'hui, du moins tant que les hommes seront les hommes.

"Les Émigrés"

Texte : Slawomir Mrozek.
Traducteur : Gabriel Meretik.
Mise en scène : Imer Kutllovci.
Assisté de Ridvan Mjaku.
Avec : Mirza Halilovic et Grigori Manoukov.
Durée : 1 h 40.
Compagnie de l'Étoile.

Du mercredi 23 novembre au 17 décembre 2016.
Du mardi au samedi à 20 h 45.
Mardi 29 novembre et jeudi 15 décembre à 14 h 30.
Théâtre de la Reine Blanche, Paris 18e, 01 40 05 06 96.
>> reineblanche.com

Jean Grapin
Lundi 12 Décembre 2016

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"Différente" Carolina ou "Cada uno es un mundo (Chacun est un monde)"

Star internationale à la frange rouge, Carolina est de retour en France, après sa tournée mondiale. Heureuse de retrouver son public préféré, elle interprète en live des chansons populaires qui touchent le cœur de toutes les générations.

© Audrey Bären.
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Brigitte Corrigou
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Portraitiste décalé et impertinent d'une Histoire de France ou de l'Humanité aux galbes pas toujours gracieux dont surgissent parfois les affres de notre condition humaine, Régis Vlachos, "Cabaret Louise" (Louise Michel), "Dieu est mort" (Dieu, mieux vaut en rire)"Little Boy" (nom de la bombe larguée sur Hiroshima), revient avec un nouveau spectacle (création 2023) inspiré d'un des plus grands scandales de notre histoire contemporaine : la Françafrique. Et qui d'autre que Jacques Chirac – l'homme qui faisait la bise aux dictateurs – pouvait être convoqué au "tribunal" du rire et de la fantaisie par l'auteur facétieux, mais doté d'une conscience politique aiguë, qu'est Régis Vlachos.

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Gil Chauveau
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