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"Les Caroline" Caroline(s) étaient des amies, des superbes filles… Je repense à elles, à leur gouaille et tout leur charme qui brille…

Dimanche pluvieux, dimanche heureux ! Bien qu'il faille se motiver pour quitter son nid douillet un dimanche de février quand, de surcroît, la météo ne sourit pas, il y a des décisions prises qu'on ne regrette pas. C'est donc muni d'un parapluie que j'ai rejoint ce joli théâtre des enfants du paradis. Quel joli nom ! Le paradis, dimanche, c'était donc ici.



© Matthieu Camille Colin.
© Matthieu Camille Colin.
Le spectacle s'appelle : "Les Caroline", comme le prénom de ces deux artistes à la fois chanteuses, musiciennes et comédiennes.

Accompagnées du sosie de Manu Payet : Vincent Gaillard (bien que je sois la seule à le penser) qui excelle au piano autant que Manu Payet me fait marrer, ces deux chics femmes nous offrent un dessert de qualité. Le show démarrant à 16 h, heure du goûter ! Il offre délices en pagaille, douceurs et subtilités.

Entre reprises et créations, brèves de cabaret et danses de salon, ces deux déesses, vêtues de noir et de rouge, se donnent à corps et à cœur joie pour divertir un public venu chercher de la couleur un dimanche gris et froid du mois de la Chandeleur.

La mise en scène de Flannan Obé amène souffle et légèreté quand certains morceaux dessinent aussi une réalité comme la vieillesse par laquelle toutes et tous allons passer. Coup de cœur pour l'interprétation de cette chanson !

© Emmanuel Chandelier.
© Emmanuel Chandelier.
Dans ce spectacle, on retrouve Caroline Loeb qui, depuis "C'est la ouate" (1986), tube interplanétaire, a mené son grand bonhomme de chemin alliant acting et mise en scène.

Sa complice Caroline Montier, formée au chant et au piano, détonne de talents. Sa voix se mêle à tous les instruments qu'elle maîtrise parfaitement.

Quant à Vincent Gaillard, la "touche" piano et un tantinet espiègle, en plus de la musique, il endosse parfois la réplique avec beaucoup de drôlerie et de naturel.

C'est un trio ces "Caroline", car de la bouche du pianiste, il nous est confié que sa grand-mère le surnommait "ma petite Caroline".

Il n'y a pas de "petits rôles" disait l'un, il n'y a pas de "petites" Caroline disait l'autre. Il y a "Les Caroline".

Un spectacle qui réchauffe les cœurs quand, dehors, il fait gris, mais qui aussi rafraîchit la mémoire quand sont reprises des chansons d'autrefois.

Un show sans chichi, bien fait, où le plaisir des artistes est partagé dans ce petit coin de paradis si agréable et cosy, pour chaque enfant devenu grand.

"Les Caroline"

Mise en scène : Flannan Obé.
Avec : Caroline Loeb et Caroline Montier.
Accompagnées au piano par Vincent Gaillard.
Lumières : Arnaud Le Dû.
Costumes : Stephan Janson.
La Pierre Brute Production.

Du 21 janvier au 28 avril 2024.
Dimanche à 16 h.
Les enfants du Paradis, Salle 2, Paris 9e, 01 42 46 03 63.
>> lesenfantsduparadis.fr

Isabelle Lauriou
Mercredi 28 Février 2024

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
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Gil Chauveau
14/06/2024
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•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
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… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024