La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Trib'Une

La peinture - joyau ou la splendeur des bleus optiques

Future rubrique "Expos"

Dans les temps absurdes qui sont les nôtres, où règnent de façon indiscutée les installations - œuvres dont nous doutons souvent de l’intérêt artistique -, la quête du peintre Emmanuelle Amsellem est remarquable. Il faut entendre l’artiste en parler pour comprendre l’importance de son travail. Et il faut venir voir ces sublimes "Bleus" : aucune photographie ne peut leur rendre justice.



© Emmanuelle Amsellem.
© Emmanuelle Amsellem.
Artelie est une nouvelle galerie située 25 rue de Penthièvre à Paris 8e. La galeriste Éliane Kowsman a choisi pour honorer cette ouverture le peintre Emmanuelle Amsellem qui présente à cette occasion l’exposition "Collection Bleu". Elle manifeste ainsi l’orientation qu’elle souhaite donner à la galerie Artelie par son exigence, sa volonté de montrer le travail d’artistes confirmés et son goût pour l’abstraction et les monochromes.

Emmanuelle Amsellem vit et travaille à Paris, à la Cité Internationale des Arts où elle occupe actuellement l’atelier Michel David-Weill de l’Académie des Beaux-Arts. L’artiste présente dans cette exposition 11 tableaux d’un format qui varie de 60x60 cm à 80x80 cm, 100x100 cm et 162x114 cm pour le plus grand. Il s’agit d’huiles sur toile dédiées aux bleus dont elle dévoile une palette infinie. La couleur n’est pas posée en aplat sur la toile, mais travaillée alla prima au couteau, accrochant ainsi la lumière sur la surface de la toile.

Emmanuelle Amsellem utilise uniquement des pigments naturels : le bleu de Prusse, le bleu permanent, le bleu indigo, l’ultra-marine foncé, l’outremer français, l’outremer clair, le cobalt véritable, le bleu minéral et le bleu royal. Ses compositions de bleus subtils, saturés ou retenus, profonds ou lumineux, créent une vibration sensible au premier regard. Sous le couteau de l’artiste, la couleur prend une ampleur et un relief saisissants.

La technique propre à son travail permet à l’artiste d’apprivoiser la lumière et d’en capter l’intensité changeante. Il s’agit d’une révolution optique : la peinture est utilisée comme une matière qui modèle avec une infinie précision la surface de la toile et lui donne une consistance plus ou moins régulière. C’est pourquoi chacune des toiles se révèle dans l’espace, selon l’angle de vue, et dans le temps, selon l’heure et la couleur du ciel. C’est le résultat spectaculaire d’un travail méticuleux et d’une vision puissante.

Exposition "Collection Bleu"

© DR.
© DR.
11 tableaux d'Emmanuelle Amsellem.
Exposition du 2 février au 29 février 2012.
Du lundi au samedi de 10 h à 19 h et sur rendez-vous.
Le vernissage a lieu le 2 février de 17 h à 22 h.
À l'occasion de l’ouverture de la galerie Artelie d'Éliane Kowsman.
Galerie Artelie, 25 rue de Penthièvre, Paris 8e, 01 43 59 27 21.
ek@artelie.fr
>> emmanuelleamsellem.com

Annonce
Lundi 23 Janvier 2012

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024