Ce 31 août, le festival se poursuivait avec Benoît Delbecq. Pianiste très créatif, reconnu et respecté, travaillant sur des projets artistiques autant dans les domaines théâtraux, littéraires, poétiques, cinématographiques que dans la danse, il utilise la technique du "piano préparé" chère à John Cage (1912-1992) pour en altérer le son. Ce dernier le faisait en plaçant des percussions, Delbecq apporte sa touche personnelle à l'aide de bois et de gomme.
L'atmosphère des compositions est parfois presque étrange avec des notes au piano qui semblent se perdre, à dessein, pour redonner ensuite un souffle à la mélodie. L'instrument est souvent d'appui, donnant le "la" de façon discrète. Le quartet, créé en 2016, est composé des brillantissimes Mark Turner au saxophone ténor, John Hebert à la contrebasse et Gerald Cleaver à la batterie, dont le premier album "Spots on fire" est sorti en 2018. C'était la première fois qu'ils se produisaient ensemble sur scène.
La tonalité est parfois presque métallique, une ambiance dans laquelle la contrebasse s'inscrit, avec un jeu sur les cordes fortement appuyé. En relais, la batterie joue de façon continue des toms et des cymbales donnant un sentiment de tournis, comme une vague musicale qui emporte tout sur son passage. C'est ainsi un mélange de sonorités à la fois aigües et graves que Benoît Delbecq marie.
L'atmosphère des compositions est parfois presque étrange avec des notes au piano qui semblent se perdre, à dessein, pour redonner ensuite un souffle à la mélodie. L'instrument est souvent d'appui, donnant le "la" de façon discrète. Le quartet, créé en 2016, est composé des brillantissimes Mark Turner au saxophone ténor, John Hebert à la contrebasse et Gerald Cleaver à la batterie, dont le premier album "Spots on fire" est sorti en 2018. C'était la première fois qu'ils se produisaient ensemble sur scène.
La tonalité est parfois presque métallique, une ambiance dans laquelle la contrebasse s'inscrit, avec un jeu sur les cordes fortement appuyé. En relais, la batterie joue de façon continue des toms et des cymbales donnant un sentiment de tournis, comme une vague musicale qui emporte tout sur son passage. C'est ainsi un mélange de sonorités à la fois aigües et graves que Benoît Delbecq marie.
En deuxième partie, ce fut au tour de Joshua Redman qui développa différents solos s'enchaînant, dont le jeu au saxo est associé à la contrebasse de Scott Colley faisant du tapping ou attaquant les cordes à l'archet. Les envolées sont à la fois subtiles et nuancées, à la sonorité presque légère, comme aérienne, descendant aussi dans les graves. Un vrai bonheur de son et de technicité.
À la batterie, Dave King enchaîne des solos rapides dans des envolées où les percussions sont en accompagnement, en base de la ligne mélodique. C'est du jazz dans la plus pure tradition avec ses chorus qui s'enchaînent les uns aux autres tel un carrefour musical où aucune priorité n'est donnée à un musicien. C'est un groupe, un orchestre, un ensemble qui est dans une même tonalité avec des attaques et peu de ruptures. Une harmonie existe autour d'une trame dans laquelle les instruments à vent et à cordes sont joués dans des chorus de façon enchaînée. Les reparties jouées, des uns et des autres, donnent une cohérence tonale à l'ensemble.
Au cornet à pistons de Ron Miles, le son est souvent doucereux et hoquète parfois à dessein comme en écho d'une trachée légèrement enrouée, celui-ci pouvant aussi basculer vers une tonalité beaucoup plus grave. Nous sommes presque dans un jeu théâtral avec un instrument qui devient organe.
À la batterie, Dave King enchaîne des solos rapides dans des envolées où les percussions sont en accompagnement, en base de la ligne mélodique. C'est du jazz dans la plus pure tradition avec ses chorus qui s'enchaînent les uns aux autres tel un carrefour musical où aucune priorité n'est donnée à un musicien. C'est un groupe, un orchestre, un ensemble qui est dans une même tonalité avec des attaques et peu de ruptures. Une harmonie existe autour d'une trame dans laquelle les instruments à vent et à cordes sont joués dans des chorus de façon enchaînée. Les reparties jouées, des uns et des autres, donnent une cohérence tonale à l'ensemble.
Au cornet à pistons de Ron Miles, le son est souvent doucereux et hoquète parfois à dessein comme en écho d'une trachée légèrement enrouée, celui-ci pouvant aussi basculer vers une tonalité beaucoup plus grave. Nous sommes presque dans un jeu théâtral avec un instrument qui devient organe.
Habillé en costume, la cravate autour du cou, Joshua Redman, considéré comme l'un des meilleurs saxophonistes de sa génération, joue de magnifiques chorus, en digne héritier de son père Dewey Redman (1931-2006), en faisant sortir des sons légèrement saccadés, s'amusant à s'aboucher avec son saxophone, mimant la situation. Le jazz devient jeu, un jeu dans lequel la maîtrise technique s'allie à une sonorité poétique de grande élégance. Un vrai délice.
"Jazz à la Villette"
Du 29 août au 10 septembre 2019.
Parc de la Villette, Grande Halle, Cité de la Musique et Philharmonie,
Paris 19e, 01 40 03 75 75 et 01 44 84 44 84.
>> jazzalavillette.com
Samedi 31 août
Benoît Delbecq 4
Benoît Delbecq - piano,
Mark Turner - saxophone ténor,
John Hébert - basse,
Gérard Cleaver - batterie.
Joshua Redman - "still dreaming"
Joshua Redman - saxophone,
Ron Miles - cornet à piston,
Scott Colley - basse,
Dave King - batterie.
"Jazz à la Villette"
Du 29 août au 10 septembre 2019.
Parc de la Villette, Grande Halle, Cité de la Musique et Philharmonie,
Paris 19e, 01 40 03 75 75 et 01 44 84 44 84.
>> jazzalavillette.com
Samedi 31 août
Benoît Delbecq 4
Benoît Delbecq - piano,
Mark Turner - saxophone ténor,
John Hébert - basse,
Gérard Cleaver - batterie.
Joshua Redman - "still dreaming"
Joshua Redman - saxophone,
Ron Miles - cornet à piston,
Scott Colley - basse,
Dave King - batterie.