Nous sommes dans une petite ferme, un maigre élevage de brebis tenu par deux jeunes sœurs, Becky et Anna. L'aînée tient le fusil tandis que la cadette submerge l'homme au sol de mots et de cris. Il est l'intrus dans cette maison isolée, l'étranger. Tous trois partagent à ce moment la même peur, le même effroi, c'est cet effroi qui déclenche ainsi cette violence. La peur de l'autre, peur de l'homme et de ses perversions pour les deux résidentes, la peur de mourir pour le vagabond.
C'est ce qu'il est, Gus, un vagabond, un saisonnier sans domicile, vaguement chapardeur, un crève-la-faim que les deux jeunes femmes finissent par inviter à rester quelques jours, voire plus, s'il veut, la place ne manque pas, le travail non plus, l'argent lui est bien absent. Le texte de Simon Longman, jeune auteur britannique qui a grandi en milieu rural dans les West Midlands, nous plonge dans la rudesse de la vie paysanne grâce à son écriture ciselée, réaliste, sans fioritures. Une sorte de parler franc qui élide quelques sujets, quelques verbes pour que la parole soit la plus directe possible. La plus urgente également pour ces vies qui demandent sans cesse que le travail remplisse toutes les heures, du lever du soleil jusqu'à la nuit.
C'est ce qu'il est, Gus, un vagabond, un saisonnier sans domicile, vaguement chapardeur, un crève-la-faim que les deux jeunes femmes finissent par inviter à rester quelques jours, voire plus, s'il veut, la place ne manque pas, le travail non plus, l'argent lui est bien absent. Le texte de Simon Longman, jeune auteur britannique qui a grandi en milieu rural dans les West Midlands, nous plonge dans la rudesse de la vie paysanne grâce à son écriture ciselée, réaliste, sans fioritures. Une sorte de parler franc qui élide quelques sujets, quelques verbes pour que la parole soit la plus directe possible. La plus urgente également pour ces vies qui demandent sans cesse que le travail remplisse toutes les heures, du lever du soleil jusqu'à la nuit.
Le temps de la campagne n'est pas celui des cités. La construction de la pièce, avec ses flashbacks, ses enjambements d'années, distord le temps, l'allonge ou le rétrécit, n'en fait parfois qu'une répétition de saison d'une année sur l'autre. La pièce tente de nous faire ressentir cette conception si particulière des heures, des jours, des mois, des ans qui semblent tous se ressembler tant il ne semble rien se passer dans ces campagnes isolées. Les seuls événements qui rythment la vie, ce sont les naissances, les agnelages, les disparitions, les retours, les morts.
La ferme n'a pas toujours été tenue par les deux sœurs, seules. Elles avaient un frère, un père, une mère, une vraie famille. Et puis la mère est morte, le troupeau a été décimé par une maladie transmissible, le père lui aussi, et le frère est parti. L'histoire de Gundog pourrait se dérouler il y a un siècle, deux siècles. Les personnages, leurs façons de parler même pourraient vivre à cette période. Mais c'est bien de nos jours que se déroule ce récit, comme si le temps toujours avait fixé définitivement les choses, les rôles, la nature dans l'immuable.
La mise en scène d'Athéna Amara réussit à donner corps à cet immobilisme forcené, cette répétition paralysante des événements, ces paroles, des actes. Avec des moyens simples, jouant sur quelques déplacements de décors et s'appuyant sur l'évolution de la lumière et une bande son qui renforce la présence de la nature, elle parvient à rendre scénique les ellipses temporelles du texte.
Les deux personnages principaux interprétés par Camille Dordoigne et Charlotte Leonhardt sont d'une justesse attachante. Les deux comédiennes réussissent à incarner deux sœurs très différentes l'une de l'autre, mais que l'on sent complémentaires. Une apparente indissociabilité quasi imperceptible, mais qui rend ce couple de personnages aussi fascinant qu'effrayant.
Outre le récit épique que "Gundog" raconte, il est aussi une sorte de plaidoyer pour le monde paysan actuel, pour cette jeunesse paysanne que le monde moderne semble abandonner à son sort. La ferme, la nature, la vie d'éleveur finissant par ressembler à une prison, un destin dont il est impossible de sortir, et l'obligation qui pourrait être une condamnation de subir ce temps qui passe et se répète… dans l'attente de quel espoir ?
◙ Bruno Fougniès
La ferme n'a pas toujours été tenue par les deux sœurs, seules. Elles avaient un frère, un père, une mère, une vraie famille. Et puis la mère est morte, le troupeau a été décimé par une maladie transmissible, le père lui aussi, et le frère est parti. L'histoire de Gundog pourrait se dérouler il y a un siècle, deux siècles. Les personnages, leurs façons de parler même pourraient vivre à cette période. Mais c'est bien de nos jours que se déroule ce récit, comme si le temps toujours avait fixé définitivement les choses, les rôles, la nature dans l'immuable.
La mise en scène d'Athéna Amara réussit à donner corps à cet immobilisme forcené, cette répétition paralysante des événements, ces paroles, des actes. Avec des moyens simples, jouant sur quelques déplacements de décors et s'appuyant sur l'évolution de la lumière et une bande son qui renforce la présence de la nature, elle parvient à rendre scénique les ellipses temporelles du texte.
Les deux personnages principaux interprétés par Camille Dordoigne et Charlotte Leonhardt sont d'une justesse attachante. Les deux comédiennes réussissent à incarner deux sœurs très différentes l'une de l'autre, mais que l'on sent complémentaires. Une apparente indissociabilité quasi imperceptible, mais qui rend ce couple de personnages aussi fascinant qu'effrayant.
Outre le récit épique que "Gundog" raconte, il est aussi une sorte de plaidoyer pour le monde paysan actuel, pour cette jeunesse paysanne que le monde moderne semble abandonner à son sort. La ferme, la nature, la vie d'éleveur finissant par ressembler à une prison, un destin dont il est impossible de sortir, et l'obligation qui pourrait être une condamnation de subir ce temps qui passe et se répète… dans l'attente de quel espoir ?
◙ Bruno Fougniès
"Gundog - Chien-Fusil"
Auteur : Simon Longman.
Traduction :Gisèle Joly.
Mise en scène : Athéna Amara.
Avec : Aurélien Baré, Antoine Bugault, Camille Dordoigne, Joseph Lemarignier et Charlotte Leonhardt.
Création musicale : Simon Averous.
Création lumière : Colin Veyne.
Scénographie: Shanone David Esteves.
Création costume : Éloïse Bloch.
Durée : 1 h 50.
À partir de 12 ans
Production Compagnie Vol Plané.
Du 17 au 22 janvier 2025.
Lundi à 14 h 30 et 19 h, mardi et mercredi à 19 h, vendredi à 20 h et samedi à 19 h.
Théâtre Joliette, Grande Salle, Marseille 2ᵉ, 04 91 90 74 28.
>> theatrejoliette.fr
Tournée
24 janvier 2025 : Théâtre municipal, Vitrolles (13).
1ᵉʳ février 2025 : Centre Dramatique des Villages du Haut Vaucluse, Valréas (84).
6 février 2025 : Théâtre du Briançonnais, Briançon (05).
Traduction :Gisèle Joly.
Mise en scène : Athéna Amara.
Avec : Aurélien Baré, Antoine Bugault, Camille Dordoigne, Joseph Lemarignier et Charlotte Leonhardt.
Création musicale : Simon Averous.
Création lumière : Colin Veyne.
Scénographie: Shanone David Esteves.
Création costume : Éloïse Bloch.
Durée : 1 h 50.
À partir de 12 ans
Production Compagnie Vol Plané.
Du 17 au 22 janvier 2025.
Lundi à 14 h 30 et 19 h, mardi et mercredi à 19 h, vendredi à 20 h et samedi à 19 h.
Théâtre Joliette, Grande Salle, Marseille 2ᵉ, 04 91 90 74 28.
>> theatrejoliette.fr
Tournée
24 janvier 2025 : Théâtre municipal, Vitrolles (13).
1ᵉʳ février 2025 : Centre Dramatique des Villages du Haut Vaucluse, Valréas (84).
6 février 2025 : Théâtre du Briançonnais, Briançon (05).