La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
À l'affiche

19/03 au 05/06/2012, Théâtre Essaïon, Paris, "Le Monologue de la femme rompue" - 09/03/2012

Pour celles ou ceux qui ont assistés au numéro du clown mime Eddy dans le spectacle "Saltimbanco" du Cirque du Soleil ou à son magnifique solo "Imagine-toi", le nom de Julien Cottereau ne doit pas leur être étranger. Mais ce n'est pas de clown dont il s'agit ici car celui-ci est aussi comédien (il partageait récemment l'affiche avec Johnny Halliday dans "Le Paradis sur Terre") et nouvellement...  

22/02 au 14/04/2012, Le Lucernaire, Paris, "Colère noire" - 02/03/2012

De la "Lettre à monsieur le chef de gare de La Tour de Carol" à "L’un n’empêche pas l’autre", Brigitte Fontaine est devenu l'une des chanteuses musiciennes françaises marquantes de ces cinquante dernières années. Et, chose rare, elle continue aujourd'hui de bousculer de son empreinte créatrice décalée une chanson hexagonale parfois un peu fadasse. Une bonne raison d'aller écouter ses textes d'une...  

25/01 au 17/03/2012, Le Lucernaire, Paris, "La Peste" - 24/02/2012

L’occasion d’aller entendre au Lucernaire, de la bouche d’un camusien remarquable, un texte qui se présente comme une nécessité. "La Peste" de Camus n’a jamais paru autant d’actualité qu’en ce moment. Si la prouesse n’a rien de "théâtrale", le plaisir d’aller écouter (ou réécouter) ce texte, dont les passages choisis soulignent avec intelligence la force et la parole de l’auteur du cycle de la...  

22/01 au 27/03/2012, Comédie de la Contrescarpe, Paris, "Tout va à vélo" - 22/02/2012

"Tout va à vélo", seul en scène sous forme de confidence exaspérée, est un spectacle décalé et poétique, souvent drôle, parfois dérangeant, toujours émouvant. Entre jeu de rôles et confidence, stand up et travestissement, un homme se révèle, tout simplement, avec ses grandeurs, ses petites misères et ses "minableries". Philippe Ferran (metteur en scène de "La Contrebasse", mais aussi de tous les...  

02/02 et 03/02/2012, Théâtre du Chêne Noir, Avignon, Vaucluse, "Onysos le Furieux" - 29/01/2012

Jeune comédien talentueux et nouvellement metteur en scène, Emmanuel Besnault avance avec l'énergie et l'enthousiasme propre à sa jeunesse. Ayant été remarqué à 17 ans par Gérard Gelas, ce dernier le choisit pour un des rôles du "Fantasio" d'après Alfred de Musset qu'il monte à Avignon en 2009. À la suite de cette création - qui connut un joli succès dans la cité pontificale -, il poursuivra sa...  

11/02 et 12/02/2012, Théâtre Victor Hugo, Fougères, Ille-et-Vilaine, "J'me sens pas belle" - 28/01/2012

Après avoir été créée en janvier 2009 à la Manufacture des Abesses à Paris puis reprise à la Grande Comédie en 2010, tout en ayant connu le succès à Avignon Off 2010 et 2011, la version théâtrale du film de Bernard Jeanjean se porte à merveille et fréquente aujourd'hui les scènes françaises... en tournée jusqu'au printemps, et plus si affinités ! L'histoire : Fanny est célibataire et ça commence...  

21/01 au 05/02/2012, Théâtre à Châtillon, Hauts-de-Seine, "Tétralogie - Retours de Troie" - 17/01/2012

Recréer une fête populaire pour les yeux, les oreilles, pour le cœur, l’intelligence : tel est le défi de cette Tétralogie qui propose un parcours inédit dans la durée de l’expérience de ce qu’était, tout simplement, le théâtre au temps des Grecs. Parmi les 18 pièces sauvegardées d’Euripide, le dernier, le plus baroque, le plus fou des grands "Tragiques", quatre ont été sélectionnées pour mener à...  

À partir du 18/01/2012, Le Lucernaire, Paris, "Œdipe" - 06/01/2012

Écrite par un jeune homme de 24 ans et signée pour la première fois sous le pseudonyme de Voltaire, cette brûlante tragédie, jamais jouée depuis 1852, parle pourtant, pleinement, de notre temps. Vigueur de l’écriture, nervosité de l’intrigue, montée implacable de la tension, thématique brûlante de la pièce, tout concourt à la modernité du propos. "Œdipe" connu un véritable triomphe à sa création...  

20/12 au 29/12/2011, La Loge Théâtre, Paris, "Les Détraquées" - 20/12/2011

Dans une école privée de jeunes filles à Versailles, chaque fin d’année, la directrice, Madame de Challens, organise des festivités. Les réjouissances ne seraient pas complètes sans la participation de Solange, la professeure de danse… Une pièce de Grand Guignol de nouveau à l'affiche ? Le genre est, de nos jours, peu représenté. Seuls Pierre Pradinas et Gabor Rassov peuvent être considérés comme...  

8/12 au 17/12/2011, Théâtre du Rond-Point, Paris, "Golgota picnic" - 08/12/2011

"C’est que tout fout la trouille mes amis ! Faut voir l’état des toilettes publiques !" Machine de guerre lancée contre un monde d’hyper-consommation bovine, "Golgota picnic" met en scène une crucifixion tragique et trash. Cette épopée drôle et décalée s’attaque aux peurs de deux mille ans de christianisme. Artiste hors norme, Rodrigo García a l’art de se soustraire aux définitions dans...  
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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024