La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
À l'affiche

08/04/2013, Librairie Tschann, Paris, "Pas de chichis !" - 05/04/2013

Pour une fois, l’occasion de présenter une formule un peu différente : la mise en voix, par des comédiens, des nouvelles de Marianne Maury Kaufmann. Elles sont toutes fraîches puisqu’elles viennent de paraître chez Fayard. Le titre est accrocheur : "Pas de chichis !". Des histoires très courtes. Parfois touchantes, lubriques ou ridicules… Ou tout simplement drôles. C’est à lire ou à écouter… au...  

19/03 au 28/04/2013, Théâtre de l’Aquarium, Paris, "Bourreaux d’enfants !" - 27/03/2013

François Rancillac propose, au Théâtre de l’Aquarium, quatre pièces courtes. Elles sont présentées en deux volets et réunies sous le titre provocateur de "Bourreaux d’enfants !". Il fait suite à la question de la transmission qui sous-tend déjà toute la saison de l’Aquarium. Au programme, Swift et Hugo, Duras et Molière. Des auteurs majeurs pour des textes qui ne sont normalement pas écrits pour...  

26/01 au 28/04/2013, Théâtre des Mathurins, Paris, "La vie est une géniale improvisation" - 16/03/2013

Il y a des spectacles dont on regrette de ne pas avoir parlé plus tôt. Pourtant, faire entendre au Théâtre des Mathurins la correspondance de Vladimir Jankélévitch, dans un spectacle proposé par Bruno Abraham-Kremer et son acolyte Corine Juresco, est un pari bien osé en 2013. Née du Festival de la Correspondance de Grignan (qui portait en juillet 2012 sur les philosophes), cette lecture...  

03/03 au 24/04/2013, La Manufacture des Abbesses, Paris, "La Mort de Marguerite Duras" - 13/03/2013

En ce moment, dans la jolie salle du théâtre La Manufacture des Abbesses, une pièce intimiste. Un seul en scène dans lequel se mêlent humour et désespoir. "Un cri de vie" écrit par l’acteur, dramaturge et psychiatre argentin Eduardo Pavlovsky. "La pièce s’ouvre sur une confrontation avec le phénomène de la mort. Celle entre un homme et une mouche posée sur un mur blanc. Ce dernier raconte dans...  

"Tango Pasión"… un Tango à deux visages, traditionnel et acrobatique - 05/02/2013

Dans un spectacle où se mêlent chansons, danses et musique, c’est un show, un peu "Broadway", qui pointe parfois son nez dans les chorégraphies. Deux Tangos se tiennent la main pour emmener le spectacle, un Tango traditionnel et un Tango moderne aux allures très acrobatiques. Ils sont six couples de tangueros sur scène. Derrière, un orchestre, avec guitares, batterie et mini accordéon accompagne...  

"Press"… Un spectacle étonnant, presque étouffant, fait d’équilibres et de déséquilibres - 20/11/2012

Rigal, seul sur scène, déploie un jeu où équilibre et déséquilibre se donnent la répartie. Dans une série d’enchaînements et de basculements, son personnage lutte pour gagner sa liberté contre un espace d’oppression et de déperdition. Sur scène, une pièce, presque une cave, dans laquelle une chaise et une lumière rouge articulée par un bras font office de décor. Un homme (Rigal), en costume noir,...  

"Racheter la mort des gestes"… où comment Gallotta donne rendez-vous à l’Art et à la beauté du Geste - 05/11/2012

Dans des chorégraphies aussi variées que talentueuses, Gallotta, accompagné d’une distribution remarquable de danseurs, décline avec maestria son point de vue sur la danse au travers de scénettes où il mêle souvenirs et rencontres. Le rideau se lève et laisse place à une vidéo qui dévoile une place où tram, voitures et scooters circulent. C’est la nuit. Gallotta retrace, en fond sonore, quelques...  

"Faces"… La poésie du geste et du mouvement ! - 18/10/2012

Dans une ossature artistique de très belle composition, Maguy Marin dénonce politiquement, dans des tableaux de toute beauté, une société de consommation où les mécanismes de la manipulation de masse sont mis à nu. Les premiers instants laissent percer une atmosphère de bruits et de sons dans une semi-obscurité où apparaissent les vingt-huit danseurs de l’Opéra de Lyon, avec barbes pour les dames...  

11/07 au 15/09/2012, Le Lucernaire, Paris, "Sous ma peau" - 13/06/2012

Pièce intime et spectaculaire pour un personnage à visage multiple, écrite à partir d'interviews d'anonymes sur le désir amoureux et de fragments de récits de Grisélidis Réal, artiste et prostituée suisse. Confidence brutale du plaisir et de la frustration. Grand cirque de la passion, cabaret du sexe, manège du désir, "Sous ma peau" explore le fantasme et la réalité amoureuse dans tous ses états....  

16/05 au 1er/09/2012, Le Lucernaire, Paris, "Lettre de Calamity Jane à sa fille" - 29/05/2012

Calamity Jane, solitaire, convoyeuse de diligence, infirmière, joueuse de poker… et mère. Elle écrit à son enfant qu’elle n’a pu élever, ses remords, son amour, sa solitude, ses regrets aussi… des lettres qu’elle n’enverra jamais. Nom : Calamity Jane (1853-1903)... Martha Jane Cannary à l'état civil ! Qualité : aventurière. Fonctions : Éclaireuse, convoyeuse de bétail, joueuse de poker......  
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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024