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19/03 au 28/04/2013, Théâtre de l’Aquarium, Paris, "Bourreaux d’enfants !"

François Rancillac propose, au Théâtre de l’Aquarium, quatre pièces courtes. Elles sont présentées en deux volets et réunies sous le titre provocateur de "Bourreaux d’enfants !". Il fait suite à la question de la transmission qui sous-tend déjà toute la saison de l’Aquarium. Au programme, Swift et Hugo, Duras et Molière. Des auteurs majeurs pour des textes qui ne sont normalement pas écrits pour le théâtre, mais qui ont pour point commun de représenter les enfants comme reflets des névroses des adultes.



"Notre Avare" mis en scène par Jean Boillot © DR.
"Notre Avare" mis en scène par Jean Boillot © DR.
"Entre la comédie de Molière écrite en 1668, le célèbre pamphlet de Swift (qui date de 1729), l’immense roman philosophique d’Hugo (1868) et le conte si délicat de Duras (1990), notre Europe a certes beaucoup changé. Pourtant, que ce soit en famille ou en société, l’enfant reste la cible de toutes les violences intimes et/ou politiques. Qu’il soit né dans un milieu trop pauvre (cf Swift et Duras), trop pingre (cf Molière) ou trop riche (cf Hugo), il subit de plein fouet, dans son âme et sa chair, le joug des névroses de ses parents, du désarroi des adultes. Bouc émissaire ou simple catalyseur, l’enfant est ici notre miroir. Celui qui étymologiquement "ne parle pas" provoque paradoxalement la parole, libère la pensée, remet de l’air là où nous nous étouffons nous-mêmes, entre les quatre murs du renoncement et de la peur.
L’enfant est assurément l’avenir de l’homme. Pour autant que l’homme ne l’ait pas tué dans l’œuf."
François Rancillac.

"Bourreaux d’enfants !"

19/03 au 28/04/2013, Théâtre de l’Aquarium, Paris, "Bourreaux d’enfants !"
Chap.1
Représentations du 19 mars au 5 avril 2013.

"Modeste proposition concernant les enfants des classes pauvres, et autres pensées sur divers sujets moraux et divertissants", d’après Jonathan Swift.
Adaptation et jeu : David Gabison.
Mise en scène : François Rancillac

Suivi de : "L’homme qui rit", d’après le roman de Victor Hugo
Adaptation, mise en scène et jeu : Christine Guênon.
Production Cie du Chaos vaincu avec le soutien du Théâtre de l’Aquarium.

Chap. 2
Représentations du 9 au 28 avril 2013, relâche exceptionnelle le jeudi 11 avril.

"La pluie d’été", d’après le roman de Marguerite Duras.
Adaptation et mise en scène : Lucas Bonnifait.
Lumière : Alice Versieux et Karl-Ludwig Francisco.
Son : Sébastien Rouiller.
Musiques : Cheree-Suicide.
Vidéo : Jean-Baptiste Saurel.
Avec : Jean-Claude Bonnifait, Ava Hervier et Raouf Raïs.

Suivi de : "Notre Avare", d’après L’Avare de Molière.
Recomposition et mise en scène : Jean Boillot.
Dramaturgie : Christophe Triau.
Scénographie et costumes : Laurence Villerot.
Avec : Serge Brincat, Philippe Lardaud, Isabelle Ronayette et Stéphanie Schwartzbrod.

Théâtre de l'Aquarium, La Cartoucherie, Paris 12e, 01 43 74 99 61.
>> theatredelaquarium.com

Mercredi 27 Mars 2013

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

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Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

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© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

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26/03/2024