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Festivals

5 au 14 août 2011, Festival Interceltique - "Emvod Ar Gelted", Lorient, Morbihan

Au cours de ces quarante dernières années, le Festival Interceltique de Lorient est devenu un carrefour interculturel, une vitrine et un laboratoire de création sur la base d’une idée contemporaine et ouverte de l’identité. Les avatars de l’histoire ont contraint les communautés celtiques des promontoires du bout du monde, ces Finistères atlantiques à laisser partir beaucoup des leurs, sur les chemins de la rose des vents.



5 au 14 août 2011, Festival Interceltique - "Emvod Ar Gelted", Lorient, Morbihan
L’Amérique du Nord a accueilli des populations importantes d’origines irlandaises et écossaises et de nombreux Acadiens étaient bretons. L’Amérique latine a reçu des vagues migratoires de Galiciens et Asturiens, mais aussi des Gallois installés en Patagonie ou des Cornouaillais au Mexique. La Route des Épices a été parsemée de Bretons à l’époque de la Compagnie des Indes, berceau de la ville de Lorient. En Australie et en Nouvelle-Zélande, une partie significative des Européens qui ont bouleversés les antipodes est d’origine celte. Beaucoup de ces diasporas ont continué à pratiquer leurs musiques et leurs langues maternelles, se sont bien intégrées et métissées. C’est pourquoi, plusieurs générations plus tard, on retrouve souvent des Argentins fiers de leurs racines galiciennes. Des Mexicains typés qui jouent la gaita et se disent Asturiens. Des Canadiens de Cape Breton ou de l’Ile du Prince Édouard qui rivalisent avec les meilleures solistes écossais dans la pratique du fiddle ou la grande cornemuse. A New York, depuis 250 ans, des milliers d’Américains paradent à chaque Saint Patrick coiffés du chapeau vert, pour revendiquer leur fierté d’Irlandais.

Ce sont toutes ces couleurs de la celtitude que vous verrez à Lorient cet été. L’affiche 2011 exprime ce cosmopolitisme celtique : fierté des racines, ouverture au monde et esprit permanent de curiosité…

Face au challenge de la mondialisation, nous entamons une nouvelle décennie, convaincus que la celtitude a plus d’avenir que de passé et nous mettons en valeur la diversité et la créativité des diasporas celtiques de tous horizons.
Célébrons "Tous les accents de la Celtitude. Un monde à découvrir !"
Lisardo Lombardia, directeur général du Festival.

Cette année, 4 500 artistes seront présents pour 120 concerts sur 11 scènes. 7 créations ont également été commandées.
Au programme : Texas, Hugues Aufray, The Chieftains & Carlos Nuñez, Luz Casal, Denez Prigent, Tri Yann, Nolwenn Korbell, Hevia, Carré Manchot, Cécile Corbel…
+ les rendez-vous incontournables : La Grande Parade des Nations Celtes, le Championnat des bagadou, les Nuits Interceltiques, An dro the world & autres concours, master class, soirées folk, fest noz…

Du 5 au 14 août 2011.
41e Festival Interceltique de Lorient.
Année des diasporas celtiques.
Infos : festival-interceltique.com

>> Programmation complète

Gil Chauveau
Dimanche 31 Juillet 2011

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

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•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024