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● Avignon Off 2019 ● 68 Mon Amour par la Cie Vue sur Scène

Dans "68 Mon Amour", Roger Lombardot règle leur compte aux mythes et aux clichés qu'on a bien voulus ressasser jusqu'à la nausée. Il témoigne avec force de ce qui fut pour lui une re-naissance, de cette utopie dont nous avons bien besoin aujourd'hui. C'est aussi le début d'un amour qui a traversé le temps, l'amour pour la femme de sa vie.



© Claudine Guittet.
© Claudine Guittet.
Ludovic Salvador nous fait vivre la jeunesse de Roger avec toute sa fougue, tout son enthousiasme. "Quand soixante-huit est arrivé, ce fameux mois de mai, j'ai ressenti dans mon corps, dans mon être tout entier, une formidable secousse… Comme si la vie s'était soudain engouffrée dans tous mes canaux…"

De Roger Lombardot, Gilles Costaz dit que "son œuvre noire est illuminée par la croyance en l'humanité et la conviction que toute crise peut être dénouée".

Ludovic Salvador se sent tout particulièrement porteur des mots de "68 Mon Amour". Comme l'auteur, les clichés qu'on se plaît à répandre sur mai 68 l'insupportent. Ludovic va donc reprendre les mots de Roger comme s'ils étaient les siens.

Si, dans le texte, il s'agit d'un homme de soixante ans qui fête son anniversaire en même temps que les quarante ans de Mai 68, Ludovic nous fait vivre la jeunesse de Roger avec toute sa fougue, tout son enthousiasme.

© Claudine Guittet.
© Claudine Guittet.
Chantal Péninon a voulu une mise en scène invisible. Prenant toute sa place de "passeur", le comédien accueille le public, met en route l'éclairage sur la chaise posée au centre de la scène, va s'y asseoir et commence à lire le texte. Il se prend vite au jeu. Il porte la parole de l'auteur comme si elle était la sienne, nous racontant ce qu'il a vécu, ce qu'il pense de cette époque, nous la rendant présente et porteuse d'avenir.

"Un témoignage nu, vibrant, sans filtre et lucide… Servant magnifiquement ce texte engagé, Ludovic Salvador explore tous les coloris des émotions, de la colère à la tristesse, jusqu'à la passion." Prestaplume

"Une création qui vous dévoile un texte éblouissant de sensibilité et de poésie. La salle ressort charmée de la découverte de ce chemin de vie." revue-spectacles.com

"Des accents de sincérité et une fougue qui permettent de ressusciter un passé qui n'est pas dépassé." La Galerie du Spectacle

"Ludovic Salvador embrasse le texte de Roger Lombardot et devant nous se met à nu pour nous parler de 68 tel que l'auteur l'a vécu : un véritable chamboulement." Arts Mouvants

Texte : Roger Lombardot, publié aux Éditions de l'Égaré.
Mise en scène : Chantal Péninon.
Avec : Ludovic Salvador.
Durée : 57 minutes.
Par la Compagnie Vue sur Scène.
>> vuesurscene.com

● Avignon Off 2019 ●
Du 5 au 28 juillet 2019.
Tous les jours à 15 h 15.
Relâche : le lundi.

Théâtre La Croisée des Chemins
Salle Côté Cour,
25, rue d'Amphoux, Avignon.
Réservations : 07 84 40 78 67.
>> theatrelacroiseedeschemins.com

Annonce
Dimanche 16 Juin 2019

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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024