L'action se déroule dans une arrière-salle, lieu de nulle part où trois musiciens, trois caboches de balochards (joyeux drilles au demeurant), devant un rideau en lamé, entre futs de bière, viennent en répétition.
Tous sont concentrés. Pour l'un la batterie, l'autre le clavier, le troisième les cordes. Ziffel et Kalle poussent euxmêmes la chansonnette ou la passe de contrebasse entre deux discussions sérieuses. Leur fantaisie est en forme d'ukulélé, d'harmonica, de chant opératique. Complices dés que possible au rythme d'un bœuf immédiat et de bière ingurgités en commun. Béats et heureux des harmonies du hasard. Indifférents au reste. Goguenards peut-être. Complices toujours.
Ils ne se seraient sans doute jamais connus si les aléas de la vie ne les avaient jetés loin de chez eux dans ce lieu de bric et de bocks. Exil. Havre, rade, on ne sait. En tout cas, loin de la guerre, la dictature, la violence, ce qui permet d'en parler. Instant de répit dans une trajectoire de vie trahie par le malheur collectif. Sans lendemains assurés, Ziffel et Kalle se rencontrent, se racontent, s'écoutent, échangent, questionnent, rapprochent leurs points de vues : pertinents. Assaillis de la même nostalgie d'un monde qui reste encore le leur parce qu'ils y ont eu une enfance, quelque chose comme le bagage commun d'une civilisation.
Tous sont concentrés. Pour l'un la batterie, l'autre le clavier, le troisième les cordes. Ziffel et Kalle poussent euxmêmes la chansonnette ou la passe de contrebasse entre deux discussions sérieuses. Leur fantaisie est en forme d'ukulélé, d'harmonica, de chant opératique. Complices dés que possible au rythme d'un bœuf immédiat et de bière ingurgités en commun. Béats et heureux des harmonies du hasard. Indifférents au reste. Goguenards peut-être. Complices toujours.
Ils ne se seraient sans doute jamais connus si les aléas de la vie ne les avaient jetés loin de chez eux dans ce lieu de bric et de bocks. Exil. Havre, rade, on ne sait. En tout cas, loin de la guerre, la dictature, la violence, ce qui permet d'en parler. Instant de répit dans une trajectoire de vie trahie par le malheur collectif. Sans lendemains assurés, Ziffel et Kalle se rencontrent, se racontent, s'écoutent, échangent, questionnent, rapprochent leurs points de vues : pertinents. Assaillis de la même nostalgie d'un monde qui reste encore le leur parce qu'ils y ont eu une enfance, quelque chose comme le bagage commun d'une civilisation.
Cette proposition scénique en formule cabaret n'hésite pas à distiller les pieds de nez, insère en toute évidence rythmique (et plaisir) des morceaux (qui ne sont pas tous de Kurt Weill, de ceux dont on comprend bien qu'ils sont des morceaux préférés des uns et des autres : Jean Yanne, Bernard Dimey, Jesse Garon, Léo Ferré, Raoul de Godewarsvelde). De blues en boogie-woogie, de chansons à texte en twist échevelé ou romance… la soirée réjouit, délasse. Le spectateur redécouvre combien, dans le partage d'une attente, la puissance et l'exubérance d'un instant font tout oublier. Que l'homme est un loup pour l'homme, certes. Mais qu'il n'est qu'un homme…
Dans ces "Dialogues d'exilés", que Brecht travailla et ne finit jamais, Olivier Mellor rappelle aussi opportunément que Bertolt Brecht, homme de théâtre, aimait la comédie musicale et rêvait de l'Amérique. Et tout finit en chansons, dans cette version en expansion de bonheur dans le malheur des temps.
Dans ces "Dialogues d'exilés", que Brecht travailla et ne finit jamais, Olivier Mellor rappelle aussi opportunément que Bertolt Brecht, homme de théâtre, aimait la comédie musicale et rêvait de l'Amérique. Et tout finit en chansons, dans cette version en expansion de bonheur dans le malheur des temps.
"Dialogues d'exilés"
Texte : Bertolt Brecht.
Traduction : Gilbert Badia et Jean Baudrillard.
Mise en scène : Olivier Mellor.
Avec : Olivier Mellor, Stephen Szekely.
Musiciens : Séverin "Toskano" Jeanniard (direction musicale, contrebasse, shaker, tambourin), Romain Dubuis (piano, orgue, harmonica), Cyril "Diaz" Schmidt (percussions, guitares, grosse caisse) ; featuring Stephen Szekely (piano) et Olivier Mellor (sax alto, contrebasse, shaker, percussions).
Chansons : Bertolt Brecht/Kurt Weill, Jean Yanne, Léo Ferré, Bernard Dimey, Raoul de Godewarsvelde, Jesse Garon, etc.
Arrangements : Séverin "Toskano" Jeanniard, Romain Dubuis.
Scénographie : Noémie Boggio, Alexandrine Rollin.
Costumes : Hélène Falé.
Lumière : Benoît André.
Durée : 1 h 20.
Du 3 février au 26 mars 2016.
Du mardi au samedi à 21 h.
Théâtre Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
>> lucernaire.fr
Traduction : Gilbert Badia et Jean Baudrillard.
Mise en scène : Olivier Mellor.
Avec : Olivier Mellor, Stephen Szekely.
Musiciens : Séverin "Toskano" Jeanniard (direction musicale, contrebasse, shaker, tambourin), Romain Dubuis (piano, orgue, harmonica), Cyril "Diaz" Schmidt (percussions, guitares, grosse caisse) ; featuring Stephen Szekely (piano) et Olivier Mellor (sax alto, contrebasse, shaker, percussions).
Chansons : Bertolt Brecht/Kurt Weill, Jean Yanne, Léo Ferré, Bernard Dimey, Raoul de Godewarsvelde, Jesse Garon, etc.
Arrangements : Séverin "Toskano" Jeanniard, Romain Dubuis.
Scénographie : Noémie Boggio, Alexandrine Rollin.
Costumes : Hélène Falé.
Lumière : Benoît André.
Durée : 1 h 20.
Du 3 février au 26 mars 2016.
Du mardi au samedi à 21 h.
Théâtre Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
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