Kâlila, la conteuse et chanteuse, raconte les événements qui ont précédé la création d'un air de liberté qu'elle fredonne. Un chant qu'a composé le Poète Chatraba pour enseigner à son roi la justice, juste avant d'être mis à mort par ce dernier, abusé par les mensonges du conseiller Dimna - le frère de Kâlila. Une histoire universelle sur les relations dangereuses entre le Poète et le Tyran, sur la rivalité éternelle des pouvoirs de l'épée et du verbe : "Si vous tuez un poète, il en renaîtra mille chansons" est la première phrase et la clé de l'opéra.
La création réunit une troupe d'artistes venus d'horizons différents. Le compositeur, chanteur et joueur de oud palestinien Moneim Adwan (qui interprète avec gourmandise le rôle de Dimna, le méchant de l'histoire) et le metteur en scène Olivier Letellier ont fait appel pour le livret à un poète syrien, Fady Jomar (persécuté dans son pays et réfugié en Allemagne), et à la dramaturge Catherine Verlaguet. L'histoire de Kâlila, Dimna et Chatraba y est transposée d'un recueil fameux de fables animalières du VIIIe siècle, qui a influencé jusqu'à Jean de La Fontaine.
La création réunit une troupe d'artistes venus d'horizons différents. Le compositeur, chanteur et joueur de oud palestinien Moneim Adwan (qui interprète avec gourmandise le rôle de Dimna, le méchant de l'histoire) et le metteur en scène Olivier Letellier ont fait appel pour le livret à un poète syrien, Fady Jomar (persécuté dans son pays et réfugié en Allemagne), et à la dramaturge Catherine Verlaguet. L'histoire de Kâlila, Dimna et Chatraba y est transposée d'un recueil fameux de fables animalières du VIIIe siècle, qui a influencé jusqu'à Jean de La Fontaine.
Cinq chanteurs, cinq musiciens et une équipe technique venus d'Europe, du Proche et Moyen-Orient sur scène accomplissent un travail formidable pour faire exister cette œuvre métisse originale à bien des égards, "un opéra avec une identité arabe" selon les propres mots de Moneim Adwan. Et, à tout le moins, c'est une expérience forte pour le spectateur, qui le fait voyager dans une autre temporalité et dans un ailleurs envoûtant.
La musique, prenant sa source dans la tradition savante arabe matinée de procédés occidentaux, et le chant avec ses mélismes tout autant traditionnels, produisent des climats, des sentiments, des sensations qui épousent les péripéties du livret - où les deux langues s‘épousent.
Dans cette tradition, la mélodie homophonique (toutes les parties vont à l'unisson) à l'incroyable richesse rythmique est construite sur des maqâms, ces modes ou échelles musicales renvoyant à une gamme de trois ou quatre notes, qui donnent donc leur couleur aux sentiments à faire sentir au spectateur. Ces maqâms ont des noms poétiques comme "ajam" (le plaisir), "saba" (ou tristesse) ou encore "sika" (pour la colère).
La musique, prenant sa source dans la tradition savante arabe matinée de procédés occidentaux, et le chant avec ses mélismes tout autant traditionnels, produisent des climats, des sentiments, des sensations qui épousent les péripéties du livret - où les deux langues s‘épousent.
Dans cette tradition, la mélodie homophonique (toutes les parties vont à l'unisson) à l'incroyable richesse rythmique est construite sur des maqâms, ces modes ou échelles musicales renvoyant à une gamme de trois ou quatre notes, qui donnent donc leur couleur aux sentiments à faire sentir au spectateur. Ces maqâms ont des noms poétiques comme "ajam" (le plaisir), "saba" (ou tristesse) ou encore "sika" (pour la colère).
Le jeu des instruments, quant à lui, acquiert parfois une autonomie par rapport aux parties chantées et parlées - manière toute occidentale. Les sonorités du violon de Zied Zouari, du violoncelle, des percussions et du qanûm, sorte de cithare sur table (héritier du psaltérion médiéval), mariées aux percussions provoquent, dans une partition à l'invention constante, l'ivresse attendue (ce "tarab" renommé outre-Méditerranée) pour une musique dont les influences sont riches, de l'Afrique subsaharienne à l'Inde en passant par le Maghreb.
Et les choix de mise en scène d'Olivier Letellier d'une grande beauté dans sa simplicité font la part belle à la lisibilité de cette jolie fable au sujet philosophique. Ce "Kâlila wa Dimna", décidément très réussi, nous offre le monde sur un plateau.
16 juillet à 20 h et 17 juillet 2016 à 17 h.
Visible en replay sur la chaîne Arte Concert.
Et les choix de mise en scène d'Olivier Letellier d'une grande beauté dans sa simplicité font la part belle à la lisibilité de cette jolie fable au sujet philosophique. Ce "Kâlila wa Dimna", décidément très réussi, nous offre le monde sur un plateau.
16 juillet à 20 h et 17 juillet 2016 à 17 h.
Visible en replay sur la chaîne Arte Concert.
En tournée en France en 2016-2017.
Théâtre du Jeu de Paume.
21 rue de l'Opéra, Aix-en-Provence (13).
Tel : 08 20 922 923.
Festival d'Aix-en-Provence
Du 30 juin au 20 juillet 2016.
>> festival-aix.com
"Kâlila wa Dimna" (2016).
Opéra en arabe et en français.
Musique de Moneim Adwan (1970).
Livret de Fady Jomar et Catherine Verlaguet.
Théâtre du Jeu de Paume.
21 rue de l'Opéra, Aix-en-Provence (13).
Tel : 08 20 922 923.
Festival d'Aix-en-Provence
Du 30 juin au 20 juillet 2016.
>> festival-aix.com
"Kâlila wa Dimna" (2016).
Opéra en arabe et en français.
Musique de Moneim Adwan (1970).
Livret de Fady Jomar et Catherine Verlaguet.
Surtitré en arabe et en français.
Durée : 1 h 30.
Zied Zouari, direction musicale.
Olivier Letellier, mise en scène.
Philippe Casaban, Eric Charbeau, décors.
Nathalie Prats, costumes.
Sébastien Revel, lumières.
Ranine Chaar, Kâlila.
Moneim Adwan, Dimna.
Mohamed Jebali, Le Roi.
Reem Talhami, La Mère du Roi.
Jean Chahid, Chatraba.
Zied Zaouri, violon.
Yassir Bousselam, violoncelle.
Selahattin Kabaci, clarinette.
Abdulsamet Celikel, qanûn.
Wassim Halal, percussions.
Durée : 1 h 30.
Zied Zouari, direction musicale.
Olivier Letellier, mise en scène.
Philippe Casaban, Eric Charbeau, décors.
Nathalie Prats, costumes.
Sébastien Revel, lumières.
Ranine Chaar, Kâlila.
Moneim Adwan, Dimna.
Mohamed Jebali, Le Roi.
Reem Talhami, La Mère du Roi.
Jean Chahid, Chatraba.
Zied Zaouri, violon.
Yassir Bousselam, violoncelle.
Selahattin Kabaci, clarinette.
Abdulsamet Celikel, qanûn.
Wassim Halal, percussions.