Avec le concert de l'Académie, les promesses de "La Ronde" de Philippe Boesmans (production donnée l'automne) se sont grandement confirmées. Dans un programme en partie consacré à l'opéra français (Massenet, Berlioz), à Mozart, Rossini et Richard Strauss, les jeunes chanteurs de l'Académie de l'ONP (cette école de professionnalisation dont Christian Schirm assure la direction depuis longtemps) ont encore brillé, témoignant d'un recrutement clairvoyant.
Dans la première scène de "Cosi fan Tutte", Danylo Matviienko (Guglielmo) et Maciej Kwasnikowski (Ferrando) ont affiché une belle fatuité matinée de juvénile incrédulité face au pari cynique du Don Alfonso de Mateusz Hoedt. En Chorèbe dans le duo de l'acte I des "Troyens" de Berlioz ("Tout est menace au ciel"), D. Matviienko a pu donner encore libre cours à son superbe tempérament avec une ligne de chant toujours élégante. Chez les hommes, Jean François Marras a su charmer en Prince dans la "Cendrillon" de Massenet (dans le duo de l'acte III "A deux genoux") face à Marianne Croux, cette superbe soprano promise à un bel avenir.
Les moyens phénoménaux d'Angélique Boudeville, en Comtesse des "Noces de Figaro" ("Dove sono") et en Maréchale du "Chevalier à la Rose", ont compensé son jeu monotone. La soprano Sarah Shine, en Sophie du "Werther" de Massenet face à l'impressionnante mezzo libanaise Farrah El Dibany (émouvante Charlotte à qui il ne manque aucune note) et en Sophie du "Chevalier", a triomphé avec aisance.
Dans la première scène de "Cosi fan Tutte", Danylo Matviienko (Guglielmo) et Maciej Kwasnikowski (Ferrando) ont affiché une belle fatuité matinée de juvénile incrédulité face au pari cynique du Don Alfonso de Mateusz Hoedt. En Chorèbe dans le duo de l'acte I des "Troyens" de Berlioz ("Tout est menace au ciel"), D. Matviienko a pu donner encore libre cours à son superbe tempérament avec une ligne de chant toujours élégante. Chez les hommes, Jean François Marras a su charmer en Prince dans la "Cendrillon" de Massenet (dans le duo de l'acte III "A deux genoux") face à Marianne Croux, cette superbe soprano promise à un bel avenir.
Les moyens phénoménaux d'Angélique Boudeville, en Comtesse des "Noces de Figaro" ("Dove sono") et en Maréchale du "Chevalier à la Rose", ont compensé son jeu monotone. La soprano Sarah Shine, en Sophie du "Werther" de Massenet face à l'impressionnante mezzo libanaise Farrah El Dibany (émouvante Charlotte à qui il ne manque aucune note) et en Sophie du "Chevalier", a triomphé avec aisance.
Avec son incarnation de feu, ses vocalises enchanteresses et sa présence lumineuse, son duo final avec l'envoûtant Octavian de l'intense Jeanne Ireland a été source de ravissement. Même l'orchestre de l'Opéra de Paris (sur scène) aussi expérimenté que désagréable (indifférent à l'engagement du chef Jean-François Verdier comme aux acclamations du public à qui il tourne le dos dès la fin du concert) a irradié dans un Finale bouleversant. Les pupitres ont su alors porter haut la magie orchestrale avec un sens merveilleux des transparences sonores comme de la subtilité dans le chatoiement des couleurs straussiennes. Un moment de grâce dans cette alchimie entre jeunes chanteurs et musiciens à leur écoute.
Pour la soirée d'annonce de la saison prochaine, l'Opéra de Paris a vu les choses en grand en nous gratifiant d'un spectacle où le charme le disputait à la jeunesse. Les extraits d'opéras et de ballets ont encadré des conversations entre les artistes maison et des metteurs en scène (Roméo Castellucci, Robert Carsen), avec la directrice de la danse Aurélie Dupont, le chorégraphe Mats Ek ou avec le chef Philippe Jordan - un dispositif convaincant accompagné de la Cappella Mediterranea de Leonardo Garcia Alarcon ou de musiciens solistes.
Pour la soirée d'annonce de la saison prochaine, l'Opéra de Paris a vu les choses en grand en nous gratifiant d'un spectacle où le charme le disputait à la jeunesse. Les extraits d'opéras et de ballets ont encadré des conversations entre les artistes maison et des metteurs en scène (Roméo Castellucci, Robert Carsen), avec la directrice de la danse Aurélie Dupont, le chorégraphe Mats Ek ou avec le chef Philippe Jordan - un dispositif convaincant accompagné de la Cappella Mediterranea de Leonardo Garcia Alarcon ou de musiciens solistes.
Dans une belle mise en scène inventive de Vincent Huguet (mise en lumière par Bertrand Couderc), le programme des 350 ans s'est incarné en donnant l'eau à la bouche. Se sont distingués Julie Fuchs (impressionnant air de Fatime) et Florian Sempey dans "Les Indes Galantes" (L. Garcia Alarcon, Clément Cogitore)*, Karine Deshayes dans "Les Huguenots" (M. Mariotti, A. Kriegenburg)*, et Ludovic Tézier dans "Simon Boccanegra" (F. Luisi, C. Bieito)*.
Côté danse, le pas de deux de l'étoile Hugo Marchand avec Ludmila Pagliero sur "Trois Gnossiennes" d'Éric Satie a fait sensation, de même que l'évocation "Autour de Degas" des élèves de l'École de danse (sur la sonate de César Franck) témoignant des actions prévues hors-les-murs de l'ONP avec de grandes institutions (entre autres, le Musée d'Orsay, le Centre Pompidou à Paris et Metz, ou des théâtres en régions).
Trente-deux programmes dont dix-neuf opéras (cinq opéras français parfois rarement donnés) et onze ballets enrichiront une saison qui, tel Janus, sera tournée entre passé et avenir : le génial Roméo Castellucci va mettre en scène "Il Primo Omicidio" de D. Scarlatti (avec pour la première fois à l'ONP René Jacobs) tandis que Claus Guth donnera forme à la commande faite auprès du compositeur suisse Michael Jarrell, une "Bérénice" que dirigera Philippe Jordan (dans le cycle de créations consacré à la littérature française).
Côté danse, le pas de deux de l'étoile Hugo Marchand avec Ludmila Pagliero sur "Trois Gnossiennes" d'Éric Satie a fait sensation, de même que l'évocation "Autour de Degas" des élèves de l'École de danse (sur la sonate de César Franck) témoignant des actions prévues hors-les-murs de l'ONP avec de grandes institutions (entre autres, le Musée d'Orsay, le Centre Pompidou à Paris et Metz, ou des théâtres en régions).
Trente-deux programmes dont dix-neuf opéras (cinq opéras français parfois rarement donnés) et onze ballets enrichiront une saison qui, tel Janus, sera tournée entre passé et avenir : le génial Roméo Castellucci va mettre en scène "Il Primo Omicidio" de D. Scarlatti (avec pour la première fois à l'ONP René Jacobs) tandis que Claus Guth donnera forme à la commande faite auprès du compositeur suisse Michael Jarrell, une "Bérénice" que dirigera Philippe Jordan (dans le cycle de créations consacré à la littérature française).
Le cycle dédié à Berlioz se poursuit avec "Les Troyens" (P. Jordan, D. Tcherniakov)*, de même que le cycle russe avec "Le Prince Igor" de Borodine (P. Jordan, B. Kovsky)*, "Lady Macbeth of Mzensk" de Chostakovitch (I. Metzmacher, K. Warlikowski)*, le cycle mozartien aussi avec "Don Giovanni" (P. Jordan, I. van Hove)* et "La Flûte enchantée" (H. Nànàsi, R. Carsen)*. Deux productions de "La Traviata" rivaliseront avec trois autres opéras de G. Verdi, et avec des œuvres variées. À noter une reprise du magnifique "Tristan und Isolde" de Peter Sellars (dir. P. Jordan) dès septembre 2018.
Les grands chanteurs d'envergure se succéderont (outre les Français déjà mentionnés) : Anja Harteros, Martina Serafin, Pretty Yende, Sonya Yoncheva, Jonas Kaufmann, Roberto Alagna, Vittorio Grigolo, Benjamin Bernheim, entre autres. Pour une saison spécialement étendue à décembre 2019, les motifs de se réjouir ne manquent donc pas.
* Direction musicale et mise en scène en 2018/2019.
Les grands chanteurs d'envergure se succéderont (outre les Français déjà mentionnés) : Anja Harteros, Martina Serafin, Pretty Yende, Sonya Yoncheva, Jonas Kaufmann, Roberto Alagna, Vittorio Grigolo, Benjamin Bernheim, entre autres. Pour une saison spécialement étendue à décembre 2019, les motifs de se réjouir ne manquent donc pas.
* Direction musicale et mise en scène en 2018/2019.
Gala des 350 ans de l'Opéra national de Paris le 8 mai 2019.
Direction : G. Sagripanti avec A. Netrebko et Y. Eyvazov.
Informations complètes sur le site :
>> operadeparis.fr
Direction : G. Sagripanti avec A. Netrebko et Y. Eyvazov.
Informations complètes sur le site :
>> operadeparis.fr