En bon ethnologue et cueilleur d'histoires, Nicolas Bonneau a effectué un collectage dans des usines de différents secteurs - métallurgie, pétrochimie, automobile, laiterie, tuilerie, etc. -, dans la région Poitou-Charentes, auprès d'ouvriers actifs ou retraités, syndiqués ou pas, des deux sexes.
L'objectif est clairement, pour lui, d'en faire un spectacle, un récit immersif sur le monde ouvrier, sur son histoire (construite avec les briques des grands mouvements syndicaux et le ciment des désormais fragiles acquis sociaux) mais aussi son présent et, peut-être, son avenir. Ainsi naît "Sortie d'usine". Tout en donnant, en homme de théâtre, la distance et la mise en jeu nécessaires pour rendre représentable les situations ordinaires de ce quotidien ouvrier, Nicolas Bonneau délivre aussi ici une parole construite sur le socle riche et dense du vécu, de son vécu, de ce qu'il est... Un fils d'ouvrier qui, par ce récit, se veut aussi le transmetteur d'une mémoire.
L'objectif est clairement, pour lui, d'en faire un spectacle, un récit immersif sur le monde ouvrier, sur son histoire (construite avec les briques des grands mouvements syndicaux et le ciment des désormais fragiles acquis sociaux) mais aussi son présent et, peut-être, son avenir. Ainsi naît "Sortie d'usine". Tout en donnant, en homme de théâtre, la distance et la mise en jeu nécessaires pour rendre représentable les situations ordinaires de ce quotidien ouvrier, Nicolas Bonneau délivre aussi ici une parole construite sur le socle riche et dense du vécu, de son vécu, de ce qu'il est... Un fils d'ouvrier qui, par ce récit, se veut aussi le transmetteur d'une mémoire.
La force indéniable de "Sortie d'usine" est sa narration à double tranchant : d'un côté, la lame aiguisée, affective d'une mémoire de la vie prolétarienne avec ses joies (les congès payés, Jaurès, Blum, 1936, etc.), ses luttes (Chausson, Lip, Michelin, Lejaby) ; et, de l'autre, la lame acérée de la lucidité ouvrière avec ses drames (catastrophe minière de Marcinelle ou de Liévin, de l'usine chimique AZF... pour exemple) et ses désillusions (Tréfimétaux, PSA, Moulinex, Continental, etc).
Lucidité prolétarienne remarquablement bien illustrée par l'exemple relevé par Nicolas Bonneau de l'usine pétrochimique leader mondial sur trois marchés complémentaires : pesticides, engrais et médicaments... les pesticides permettant d'appauvrir la terre, les engrais servant à la régénérer et les médicaments soignant les maladies causées par les deux premiers !
Lucidité prolétarienne remarquablement bien illustrée par l'exemple relevé par Nicolas Bonneau de l'usine pétrochimique leader mondial sur trois marchés complémentaires : pesticides, engrais et médicaments... les pesticides permettant d'appauvrir la terre, les engrais servant à la régénérer et les médicaments soignant les maladies causées par les deux premiers !
Nicolas Bonneau, dans une mise en scène structurée principalement par les ruptures de tons et la sectorisation cinématographique de l'espace, saisit les non-dits et raconte, au-delà des anecdotes mille fois ressassées, les vies ouvrières au jour le jour. Au fil des différents personnages interprétés, avec un charisme étonnant, une présence scénique et gestuelle - qui a la densité d'un Caubère -, il donne, à ceux qui parfois deviennent de simples ombres dans notre société, une vitalité, une réelle consistance et imprime aux dialogues un rythme, une dynamique basés sur des notes de suspense ou d'humour.
Canevas construit sur une réalité sociale et économique, "Sortie d'usine" met sous le feu des projecteurs, le temps d'un spectacle, loin des clichés habituels, avec beaucoup de justesse, de bienveillance, d'émotions et d'humour, mais sans angélisme, des hommes et des femmes qui le sont souvent que lors des conflits, appartenant à une classe sociale qui pendant longtemps eut la fierté d'être le soubassement économique de notre société. Nicolas Bonneau leur rend ici hommage et en fait un devoir de transmission pour les générations futures.
Canevas construit sur une réalité sociale et économique, "Sortie d'usine" met sous le feu des projecteurs, le temps d'un spectacle, loin des clichés habituels, avec beaucoup de justesse, de bienveillance, d'émotions et d'humour, mais sans angélisme, des hommes et des femmes qui le sont souvent que lors des conflits, appartenant à une classe sociale qui pendant longtemps eut la fierté d'être le soubassement économique de notre société. Nicolas Bonneau leur rend ici hommage et en fait un devoir de transmission pour les générations futures.
"Sortie d'usine"
Récits du monde ouvrier.
Texte : Nicolas Bonneau.
Mise en scène et collaboration à l'écriture : Anne Marcel.
Scénographie : Valérie Jousseaume.
Lumières : David Mastretta.
Du 24 avril au 18 mai 2014.
Jeudi, vendredi et samedi à 20 h, dimanche à 15 h.
Relâche exceptionnelle le samedi 17 mai.
Le Grand Parquet, Paris 18e, 01 40 05 01 50.
>> legrandparquet.net
Texte : Nicolas Bonneau.
Mise en scène et collaboration à l'écriture : Anne Marcel.
Scénographie : Valérie Jousseaume.
Lumières : David Mastretta.
Du 24 avril au 18 mai 2014.
Jeudi, vendredi et samedi à 20 h, dimanche à 15 h.
Relâche exceptionnelle le samedi 17 mai.
Le Grand Parquet, Paris 18e, 01 40 05 01 50.
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