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À l'affiche

02/02 et 03/02/2012, Théâtre du Chêne Noir, Avignon, Vaucluse, "Onysos le Furieux"

Jeune comédien talentueux et nouvellement metteur en scène, Emmanuel Besnault avance avec l'énergie et l'enthousiasme propre à sa jeunesse. Ayant été remarqué à 17 ans par Gérard Gelas, ce dernier le choisit pour un des rôles du "Fantasio" d'après Alfred de Musset qu'il monte à Avignon en 2009. À la suite de cette création - qui connut un joli succès dans la cité pontificale -, il poursuivra sa collaboration la même année avec Gelas pour "La noce chez les petits bourgeois" de Bertolt Brecht.



Jacques Frantz et François Santucci © Frédéric Borensztein.
Jacques Frantz et François Santucci © Frédéric Borensztein.
S'enchaîne ensuite de nombreux rôles dont celui d'Arlequin dans "Arlequin, serviteur de deux maîtres" de Goldoni, dans une mise en scène d’Attila Maggiulli, spectacle qui se joue actuellement à la Comédie Italienne de Paris.
En 2010, Emmanuel crée sa propre compagnie et c'est dans le cadre de celle-ci qu'il fait aujourd'hui sa première mise en scène, après avoir été l'assistant de Gérard Gelas pour "Le Crépuscule du Che" de José Pablo Feinman lors du Festival Off cet été où nous l'avions rencontré.

Pour cette première création, Emmanuel a choisi "Onysos le Furieux" de Laurent Gaudé (Prix Goncourt 2004) dont le rôle-titre est incarné par Jacques Frantz (nommé au Molière du meilleur comédien en 2008).
Résumé : Un homme est là, assis sur le quai d’un métro, à New-York. Il est vieux, en guenilles. C’est Onysos. Mi-dieu, mi-homme. Il prend la parole et entame le récit de sa vie. De sa naissance dans les monts Zagros à la prise de Babylone, de sa fuite en Égypte à son arrivée dans la cité d’Illion, il dit une longue succession de pleurs et de cris, de combats et d’incendies. Le temps d’une nuit, sur ce quai anonyme, Onysos le gueux, le boueux, Onysos l’assoiffé fait à nouveau entendre sa voix et se rappelle à la mémoire des hommes…

Un long chant épique, grandiose, une manière de renouer avec cette grande Tragédie qui nous relie au Théâtre…

Ce spectacle a reçu le soutien de la Mairie d'Avignon et il sera présenté dans le cadre du Fest'Hiver au Théâtre du Chêne Noir à Avignon

Jacques Frantz © Frédéric Borensztein.
Jacques Frantz © Frédéric Borensztein.
Texte : Laurent Gaudé.
Mise en scène et scénographie : Emmanuel Besnault.
Cie de L'Éternel Été
Avec : Jacques Frantz et François Santucci.
Lumières : Thierry Guisti.
Construction du décor : Claude Drap.
Durée : 1 h 20.
Ce spectacle a reçu le soutien de la Mairie d'Avignon et il sera présenté dans le cadre du Fest'Hiver au Théâtre du Chêne Noir à Avignon.

Jeudi 2 février à 21h et vendredi 3 février 2012 à 19 h.
Théâtre du Chêne Noir, Avignon (84), 04 90 86 58 11.
>> chenenoir.fr

Jacques Frantz © Frédéric Borensztein.
Jacques Frantz © Frédéric Borensztein.
Infos :
Fest'Hiver 2012
- Créé par les Scènes d’Avignon en 2006 et après deux années d’absence, de réflexions, de recherches, voilà à nouveau le Fest’Hiver dans sa 4e édition. Accueillir de jeunes compagnies de la Région qui n’ont pas de lieu de travail, proposer au public, hors des grands mouvements du Festival un autre temps fort, se recentrer sur la jeune création contemporaine, susciter ainsi des moments précieux de rencontres, d’échanges, de débats ; voilà ce qu’ont voulu les Scènes d’Avignon, chacune avec ses choix, sa spécificité, ses interrogations,ensemble pour le théâtre.

Annonce
Dimanche 29 Janvier 2012

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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
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•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024