Claire Gibault a choisi, pour le concert de fin d‘année de son orchestre, de mettre en lumière un compositeur trop peu joué, qui mérite mille fois la reconnaissance publique et la réévaluation de son œuvre. Jean Françaix, né en 1912, est l’élève en composition de Nadia Boulanger dès 1922, et proclame (enfant) vouloir "remplacer Saint-Saëns" quand ce dernier disparaît.
Pianiste primé au Conservatoire de Paris, cet ami de Francis Poulenc n’a jamais obtenu la reconnaissance que lui devrait son pays. Beaucoup joué dans le monde, il paie aujourd’hui encore en France son parti-pris d’avoir voulu ignorer toutes les avant-gardes de son temps pour cultiver un style unique : le sien.
Il meurt en 1997 mais le chemin de la postérité ne se ferme pas tout à fait. La personnalité de ses divers et nombreux défenseurs convaincrait d’ailleurs n‘importe quel adepte de l’excommunication de revoir sa position. Compositeur de musiques de films (principalement pour Sacha Guitry), de musiques de ballet, de chambre et d’œuvres symphoniques (sans oublier cinq opéras !), son écriture raffinée et classique dans l’héritage de la grande école française de Couperin à Chabrier lui valent l’admiration de Marcel Landowski, du compositeur Henri Dutilleux (qui loue sa "texture orchestrale") et du philosophe Michel Serres (1).
Pianiste primé au Conservatoire de Paris, cet ami de Francis Poulenc n’a jamais obtenu la reconnaissance que lui devrait son pays. Beaucoup joué dans le monde, il paie aujourd’hui encore en France son parti-pris d’avoir voulu ignorer toutes les avant-gardes de son temps pour cultiver un style unique : le sien.
Il meurt en 1997 mais le chemin de la postérité ne se ferme pas tout à fait. La personnalité de ses divers et nombreux défenseurs convaincrait d’ailleurs n‘importe quel adepte de l’excommunication de revoir sa position. Compositeur de musiques de films (principalement pour Sacha Guitry), de musiques de ballet, de chambre et d’œuvres symphoniques (sans oublier cinq opéras !), son écriture raffinée et classique dans l’héritage de la grande école française de Couperin à Chabrier lui valent l’admiration de Marcel Landowski, du compositeur Henri Dutilleux (qui loue sa "texture orchestrale") et du philosophe Michel Serres (1).
Grand amateur de François Rabelais pour qui il affirmait "ressentir de la vénération", Jean Françaix écrit lui-même l’adaptation d’un de ses romans les plus célèbres (publié en 1532), le "Gargantua" pour récitant et orchestre à cordes. Créée en 1971, l’œuvre d’une durée d’une quarantaine de minutes s’attache à trouver la profondeur et l’universalité du discours humaniste à travers les hénaurmes et comiques aventures du géant.
D’une exécution d’une rare difficulté, la pièce fait dialoguer instruments et voix, instaurant une rare harmonie entre eux. Mais attention aux oreilles chastes : la verdeur du texte rabelaisien est bien présente. Dietrich Fiescher-Dieskau en fit changer certains mots, dit-on, quand il en enregistra la version allemande (due aussi de la main de Françaix).
C’est donc à la fête de la convivialité et de l’intelligence que nous invite le Paris Mozart Orchestra. C’est le comédien français Éric Genovese (2) qui en sera le récitant prenant la suite de grands anciens tels Gabriel Bacquier ou Jean Piat. Outre la (re)découverte d’une œuvre tout à fait passionnante, l’orchestre donnera aussi la "Sérénade nocturne en ré majeur" (K 239) composée par Mozart en 1776 à Salzbourg. Une courte pièce qui mettra aux prises le PMO et le Quatuor Psophos, son ensemble de chambre.
D’une exécution d’une rare difficulté, la pièce fait dialoguer instruments et voix, instaurant une rare harmonie entre eux. Mais attention aux oreilles chastes : la verdeur du texte rabelaisien est bien présente. Dietrich Fiescher-Dieskau en fit changer certains mots, dit-on, quand il en enregistra la version allemande (due aussi de la main de Françaix).
C’est donc à la fête de la convivialité et de l’intelligence que nous invite le Paris Mozart Orchestra. C’est le comédien français Éric Genovese (2) qui en sera le récitant prenant la suite de grands anciens tels Gabriel Bacquier ou Jean Piat. Outre la (re)découverte d’une œuvre tout à fait passionnante, l’orchestre donnera aussi la "Sérénade nocturne en ré majeur" (K 239) composée par Mozart en 1776 à Salzbourg. Une courte pièce qui mettra aux prises le PMO et le Quatuor Psophos, son ensemble de chambre.
(1) Voir à ce propos l’excellent documentaire de Raymond Pinoteau, "Un Certain Musicien Françaix" réalisé en 1999.
(2) Membre de la Comédie Française depuis 1993.
Concert le 28 décembre 2017 à 20 h 30.
La Seine Musicale.
Île Seguin, 92100 Boulogne-Billancourt.
Tel : 01 74 34 53 53.
>> laseinemusicale.com
"Rabelais en Musique".
Paris Mozart Orchestra.
Quatuor Psophos.
Claire Gibault, direction.
Éric Genovese, récitant.
>> parismozartorchestra.com
(2) Membre de la Comédie Française depuis 1993.
Concert le 28 décembre 2017 à 20 h 30.
La Seine Musicale.
Île Seguin, 92100 Boulogne-Billancourt.
Tel : 01 74 34 53 53.
>> laseinemusicale.com
"Rabelais en Musique".
Paris Mozart Orchestra.
Quatuor Psophos.
Claire Gibault, direction.
Éric Genovese, récitant.
>> parismozartorchestra.com