Jeune talent désormais bien identifié et complice de nombreux consorts en vue (les Ensembles Desmaret, La Rêveuse et Stravaganza), le gambiste Robin Pharo a fondé en 2017 l'Ensemble "Près de votre oreille" qui défend (comme son nom l'indique) un répertoire intimiste baroque et contemporain. C'est justement le petit théâtre intime des songs et ayres de la Renaissance anglaise que défend son CD "Come Sorrow", fruit d'un long processus de création. Avec des artistes et amis comme la mezzo Anaïs Bertrand, la basse Nicolas Brooymans et le luthiste Thibaut Roussel, Robin Pharo a souhaité faire découvrir au grand public un répertoire plus rare.
Au programme, Robert Jones (1577-1617), composteur et luthiste très connu de son temps et attaché à la cour d'Elisabeth 1ère (aujourd'hui oublié) ainsi qu'Alfonso Ferrabosco II (une gloire au tournant des XVIe et XVIIe siècles dans cette même cour anglaise) aux côtés de musiciens aux noms plus familiers tels John Dowland et Tobias Hume. Écrit par l'auteur de quatre recueils de songs publiés, c'est justement le "Come Sorrow" de Robert Jones, un des meilleurs luthistes de son temps, qui ouvre l'enregistrement et lui donne son nom.
Un "ayre" - cette composition brève pour voix accompagnée par un ou plusieurs instruments créant une atmosphère ou une situation dramatique - qui donne le ton d'un très beau disque en installant un climat d'une fine mélancolie. Ce seront tour à tour la joie ou l'élan mystique comme les blessures de l'amour - délices habituels de cette musique profane de cour - que parcourt en plus d'une heure le CD "Come sorrow".
Au programme, Robert Jones (1577-1617), composteur et luthiste très connu de son temps et attaché à la cour d'Elisabeth 1ère (aujourd'hui oublié) ainsi qu'Alfonso Ferrabosco II (une gloire au tournant des XVIe et XVIIe siècles dans cette même cour anglaise) aux côtés de musiciens aux noms plus familiers tels John Dowland et Tobias Hume. Écrit par l'auteur de quatre recueils de songs publiés, c'est justement le "Come Sorrow" de Robert Jones, un des meilleurs luthistes de son temps, qui ouvre l'enregistrement et lui donne son nom.
Un "ayre" - cette composition brève pour voix accompagnée par un ou plusieurs instruments créant une atmosphère ou une situation dramatique - qui donne le ton d'un très beau disque en installant un climat d'une fine mélancolie. Ce seront tour à tour la joie ou l'élan mystique comme les blessures de l'amour - délices habituels de cette musique profane de cour - que parcourt en plus d'une heure le CD "Come sorrow".
La pureté de la voix et l'intelligence de l'interprétation d'Anaïs Bertrand (membre du chœur Aedes depuis 2010) offre ici comme dans les chansons suivantes un beau contraste avec celle de la basse N. Brooymans. Les entrelacs, ornementations et variations des voix sont toujours parfaitement magnifiés par les riches sonorités et harmonies de la viole de gambe de Robin Pharo (également à la direction) et du luth de Thibaut Roussel. Les parties instrumentales ("Dowland's a dew for Master Cromwell" par exemple) alternent avec les chansons d'amour ou de plaintes, voire même la fantaisie militaire des compositions de Tobias Hume (1569-1645).
Un programme à découvrir comme on fait un voyage dans le temps, les textes atteignant souvent à la beauté du style poétique shakespearien. Comme dans ce "Love wing'd my hopes" de Robert Jones (et son premier vers : L'Amour donna des ailes à mon Espoir et m'apprit à voler) - même si la prononciation moderne de l'anglais a été préférée par les artistes.
Un programme à découvrir comme on fait un voyage dans le temps, les textes atteignant souvent à la beauté du style poétique shakespearien. Comme dans ce "Love wing'd my hopes" de Robert Jones (et son premier vers : L'Amour donna des ailes à mon Espoir et m'apprit à voler) - même si la prononciation moderne de l'anglais a été préférée par les artistes.
Avec une remarquable prise de son, ce geste artistique bénéficie de surcroît de la belle acoustique du théâtre de bois élisabéthain du Château d'Hardelot. Signalons encore que les instruments des deux musiciens ont été spécialement fabriqués pour ce projet : la viole à six cordes de Robin Pharo par la luthière Judith Kraft (l‘archet par Claire Berget) et le luth à sept choeurs de T. Roussel par Maurice Ottiger.
Robin Pharo et son consort envisage de donner une suite à cette réalisation des plus réussie avec huit musiciens (quatre chanteurs et quatre instrumentistes) dont le titre est déjà trouvé, "Blessed Echoes". Il a initié par ailleurs un compagnonnage étroit avec le jeune compositeur Fabien Touchard intéressé par la viole de gambe - un instrument qui a aussi inspiré un George Benjamin ou un Philippe Hersant.
Robin Pharo et son consort envisage de donner une suite à cette réalisation des plus réussie avec huit musiciens (quatre chanteurs et quatre instrumentistes) dont le titre est déjà trouvé, "Blessed Echoes". Il a initié par ailleurs un compagnonnage étroit avec le jeune compositeur Fabien Touchard intéressé par la viole de gambe - un instrument qui a aussi inspiré un George Benjamin ou un Philippe Hersant.
● "Come Sorrow" (2019)
Ensemble Près de votre oreille, direction Robin Pharo.
Label : Paraty.
Sortie : 29 mars 2019.
Concert le 1er avril 2019 à 20 h,
au Théâtre de l'Athénée Louis Jouvet, Paris 9e.
Tél. : 01 53 05 19 19.
>> athenee-theatre.com
Ensemble Près de votre oreille, direction Robin Pharo.
Label : Paraty.
Sortie : 29 mars 2019.
Concert le 1er avril 2019 à 20 h,
au Théâtre de l'Athénée Louis Jouvet, Paris 9e.
Tél. : 01 53 05 19 19.
>> athenee-theatre.com