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Festivals

10/05 au 21/06/2011, Festival de Caves, entre Strasbourg et Lyon

Original... Utiliser la cave comme unique unité de lieu ! Caves de particuliers ou caves d'institutions, faire que ces lieux souterrains deviennent, le temps d'un spectacle, un espace magique où le rêve a sa place... Voici le pari tenu depuis cinq ans par le Festival de Caves créé par la Compagnie Mala Noche (dirigée par Guillaume Dujardin).



10/05 au 21/06/2011, Festival de Caves, entre Strasbourg et Lyon
À l'origine, en 2005, une création atypique de la Cie, en collaboration avec le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon : monter "Le Journal de Klemperer" dans une cave bisontine afin de rappeler les conditions de survie et la nécessité de se cacher pour un intellectuel comme Klemperer sous le régime fasciste. Le public répond présent et le spectacle est un véritable succès. La réussite de cette expérience donne alors l'idée à la Compagnie Mala Noche de démultiplier les lieux et les spectacles, le tout dans une période limitée. Le Festival de Caves était né. La première année, ce fut les caves bisontines, remplies d'histoire, qui furent investies. L'année suivante, le festival sortit des murs de Besançon pour aller dans les communes voisines, puis dans toute la Franche-Comté pour arriver aujourd'hui, grâce à la participation de communes extérieures au département à la réalisation d'un axe "Rhin Rhône". C'est donc plus de vingt villes, de Strasbourg à Lyon en passant par Pouilley-les-Vignes, Montbéliard, Nancray, Winstein, Avanne, Montbozon, Schiltigheim, etc., qui vont accueillir 16 spectacles joués par 22 comédiens professionnels.

Notre Festival grandit. À chaque édition, il grandit, il évolue. Cette année, nous allons visiter 23 communes avec 15 spectacles pour plus de 70 représentations. Des spectacles seront créés, repris, invités.

La difficulté pour nous est bien de garder "l’esprit" du Festival. Nous ne "programmons" pas. Nous n’allons pas voir les spectacles avant qu’ils viennent. Nous faisons confiance. À des comédiens, des metteurs en scène, à nous également. Nous proposons d’essayer de faire des spectacles dans ces petits lieux souterrains que sont les caves. Souvent nous sommes heureux de la rencontre qui agit entre les comédiens, les spectateurs et la cave. Quelques fois nous sommes déçus. Telle cave était mal choisie, telle idée n’était pas la bonne. Car la seule chose importante est d’essayer, de prendre des risques. De faire en sorte que ce Festival évolue toujours, qu’il ne s’enferme pas dans des habitudes confortables, que nous soyons souvent à la limite du "pas faisable", qu’il nous impose une vigilance. Que ce Festival nous oblige à rester vivant.

Car la gageure du Festival est que face à cette unité de lieu qu’est la cave, nous répondions par la multiplicité des propositions artistiques et esthétiques. Que nous repoussions à chaque fois les murs et les limites de la cave. L’artistique doit être plus important que le culturel. Que nous résistions à notre propre tentation de l’institutionnalisation. Que nous continuions à rêver sans anticiper ce que veut voir le public. Que nous continuions à penser que cette unicité du public n’existe pas mais que la multiplicité des spectateurs, si. Que nous n’ayons pas peur des textes complexes. Que ces caves puissent rester l’endroit où l’on peut continuer à rêver sans contrainte. Que ces caves restent finalement des lieux secrets et dangereux et que le Festival que nous y faisons soit toujours un lieu à part. Que notre petit festival ne devienne pas finalement trop grand.
Guillaume Dujardin

Programme

Des créations...

>> Pas de panique, Daddy Musiques & bruits
Une proposition musicale de et par Léopoldine Hummel.
Léopoldine met en musique les auteurs du Festival, et les autres, qu’elle aime.
Les 10 mai et 21 juin à Besançon,
Le 20 mai à Vaire-le-petit,
Le 22 mai à Pouilley-les-vignes,
Le 29 mai à Deluz.

>> Le salut de Narcisse
D’après Ovide, Gide, Rousseau, Dante... Mise en scène de Raphaël Patout.
Avec Pierre-François Doireau et Léopoldine Hummel.
Et si Narcisse parvenait à basculer de l’autre côté du miroir, ne trouverait-il pas une forme de Salut, et n’y deviendrait il pas souverain comme Alice ?
Les 25, 27 et 28 mai à Strasbourg,
Le 26 mai à Colmar,
Les 31 mai, 1er, 2 et 20 juin à Besançon,
Le 3 juin à Bavans,
Le 4 juin à Wangen,
Le 5 juin à Winstein,
Le 6 juin à Karlsruhe,
Le 7 juin à Mulhouse (14h),
Les 8 (14h), 9 (14h et 20h) et 10 juin à Pouilley-les-Vignes,
Le 11 juin à Montbozon,
Le 12 juin à Crouzet-Migette,
Les 14, 15 et 16 juin à Lyon,
Le 18 juin à Avanne,
Le 17 juin à Baume-les-Dames.

>> Clara, Modèle
D’après José Carlos Somoza.
Mise en scène de Guillaume Dujardin.
Avec Pearl Manifold.
Clara voulait devenir un chef d’œuvre. Elle voulait être peinte par un génie. Elle voulait devenir immortelle.
Les 6, 7, 8 et 20 juin à Besançon.

Des Reprises...

>> La douzième bataille d’Isonzo
De Howard Barker.
Mise en scène de Guillaume Dujardin.
Avec Pearl Manifold et Christian Pageault.
Devant nous, la nuit de noce, la douzième bataille d’Isonzo, une guerre donc. Une guerre du désir. Qui gagnera cette douzième et peut-être dernière bataille ?
Les 12 et 13 à Besançon,
Les 9 et 10 juin à Lons-le-Saunier,
Le 13 juin à Lyon.

>> Le cabaret des criminelles
Une proposition de et avec Pearl Manifold, Pierre-François Doireau, Maud Le Grevellec.
En partant de la fascination qu’exerce sur nous les grandes criminelles, leur monstruosité, leur folie, leur fantasme, nous voulons inventer un spectacle sous forme d’enquête avec la volonté d’y introduire la légèreté du cabaret.
Les 20 et 21 mai à Besançon,
Le 22 mai à Courchaton.

>> Andy et moi
D’après "Ma philosophie de A à B" d’Andy Warhol.
Adaptation et mise en scène de Josée Drevon.
Avec Étienne Fague.
La philosophie d’Andy Warhol n’est ni exemplaire ni destructrice. Elle est déroutante, dans le sens de quitter le chemin balisé, pour s’ébrouer les neurones un moment.
Les 26, 27 et 28 mai à Besançon.

>> Croisement
Écrit et mis en scène par Josée Drevon.
Avec Pearl Manifold.
Chacun à peur aujourd'hui et croit qu'il va s'en sortir tout seul quand il ne pense pas qu'il ne va pas s'en sortir du tout.
Les 15 et 16 juin à Lons-le-Saunier,
Le 17 juin à Besançon.

Des spectacles invités...

>> La douzième bataille d’Isonzo
De Howard Barker

Mise en scène de et avec Alain Cesco-Resia et Camille Carraz.
Le 14 mai à Besancon (suivi d'un débat).

>> L’hypothèse du vin
Écrit et mis en scène par Christian Pageault, Pierre-François Doireau et Léopoldine Hummel.
Le 11 mai à Besançon,
Le 8 juin à Lons-le-Saunier.

>> Un cœur sous une soutane
D’après Arthur Rimbaud.
Une proposition de Nicolas Dufour.
Aidé de Ghislain Montiel et Marie-Hélène Basset.
Un texte de jeunesse d’Arthur Rimbaud qui raconte la vie farfelue d’un jeune séminariste découvrant à son corps défendant les effluves de l’amour.
Le 20 mai à Saône,
Le 27 mai à Bavans,
Le 28 mai à Nancray,
Les 3 et 4 juin à Besançon,
Le 5 juin à Nans-sous-Sainte-Anne.

>> Pourquoi y a t-il…?
Une proposition de Claude Alexis.
Ce qu’on sait d’elle ? Femme de ménage qui devient actrice, actrice qui balaye un théâtre à l’abandon, là non plus, il n’est pas nécessaire de connaître la réponse...
Les 17, 18 et 19 mai à Besançon.

>> Harlem Nocturne
D'après Georges Tabori.
Mise en scène d’Agathe Alexis.
C’est l’histoire, tragiquement banale, d’une femme banale, qui s’assure une bonne conscience en sacrifiant sur l’autel de la sainte terreur démagogique ce qui lui coûte le moins : son chien Paulo.
Les 23, 24 et 25 mai à Besançon.

>> Le dernier des Dériveurs
À travers l’œuvre complète de Guy Debord.
Un projet de Jean-Michel Potiron.
Enragé et sans merci, le dernier des dériveurs nous entraîne dans l'univers situationniste de Guy Debord. Une initiation percutante à la philosophie contemporaine et à la compréhension de notre société de consommation.
Les 9, 10 et 11 juin à Besançon.

>> Novecento : pianiste
D’après Alessandro Baricco.
Une proposition de Luc Schillinger.
Fuir. Quitter l’Europe et l’absence d’avenir. Notre continent a connu un exode massif au 19e siècle. Vers les deux Amériques, Nord et Sud. Novecento le pianiste descendra les écouter chanter leur patrie perdue et puis jouera tout près d’eux certaines nuits de la traversée, pendant que dorment, là-haut en première classe, les Rupins crevés de leur bal "chic".
Le 14 juin à Morteau,
Les 15 et 16 juin à Besançon.

>> Blanc
Trois courtes pièces de Tennessee Williams.
Mise en scène de Rémi Barché.
Ce qui est surprenant chez Willie c’est l’écart qu’il y a entre ce qu’elle représente, une toute jeune fille, mal habillée, sale… et ce qu’elle croit être ; dans sa tête, elle est une grande dame.
Les 17, 18 et 19 juin à Besançon.

Une carte blanche aux élèves de la Classe d’Art Dramatique du Conservatoire du Grand Besançon.
À l'initiative de Guillaume Dujardin et de la Compagnie Mala Noche, les étudiants de la classe d'art dramatique du CRR du Grand Besançon sont invités pour une Carte Blanche dans le cadre du Festival des Caves.
Les 13 et 14 juin à Besançon.

Renseignements et réservations : 03 81 83 25 04.
www.compagniemalanoche.fr

Annonce
Samedi 7 Mai 2011

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"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

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Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
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Brigitte Corrigou
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"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

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Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024