La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Concerts

"Variété" ou "Migrante", la musique... c’est l’Ensemble puissance 2e2m !

Avec plusieurs concerts prévus en avril et en mai, l’Ensemble 2e2m continue de défendre le répertoire contemporain et promeut un engagement placé cette année sous le signe du Printemps arabe.



Ensemble 2e2m © E. Kongs.
Ensemble 2e2m © E. Kongs.
Sous la direction de Pierre Roullier, ses 23 musiciens ont à cœur de créer les partitions les plus novatrices sur les scènes du monde entier, et particulièrement celles du compositeur jordanien, Saed Haddad, en résidence en 2013 à l’Ensemble 2e2m - qui est aussi un centre de création à Champigny-sur-Marne. Ce chrétien de langue arabe, né en 1972 - l’année de création de l’Ensemble par Paul Méfano - succède au compositeur tchèque Ondrej Adàmek, dont on avait parlé ici-même.

Saed Haddad se veut un "brûleur de frontières" et sa musique est à la confluence des mondes européen et moyen-oriental. Façon pour ce jeune compositeur de se vivre comme un "résistant et migrant dans les deux traditions". Pour Pierre Roullier, la culture est avant tout "une manière de s’élever, de combattre les identités meurtrières qui sourdent dans nos sociétés." Le 2 mai au Conservatoire à rayonnement régional de Paris, c’est donc l’occasion de découvrir Saed Haddad, Prix de Rome de la Villa Médicis et ancien élève de Pascal Dusapin, entre autres aînés distingués. Un concert donné dans le cadre du Festival "Musiques migrantes" qui nous permettra aussi d’aller à la rencontre de la fine fleur des jeunes compositeurs d’aujourd’hui, tous expatriés : un Danois, une Grecque, un Français.

Ensemble 2e2m © E. Kongs.
Ensemble 2e2m © E. Kongs.
L’Ensemble 2e2m place aussi la transmission en faveur des jeunes et des profanes au centre de ses missions, en carbonisant quelques frontières et préjugés au passage ! Il nous invite ainsi à un nouveau spectacle, "Variété", une fantaisie musicale du compositeur argentin Mauricio Kagel, disparu en 2008. Cette "fantaisie pour quatre acrobates et six musiciens", représentative de ce genre inventé par l’Argentin Kagel, le théâtre musical, mélange les genres avec bonheur : cirque, music hall, concert de musique contemporaine. Avant d’être reprise au Théâtre du Châtelet en mars 2014, la production de l’Ensemble 2e2m sera mise en scène par un artiste chorégraphe aussi talentueux qu’imprévisible, Karim Sebbar.

"Variété", Fantaisie pour quatre acrobates et six musiciens.
Jeudi 18 avril 2013, 14 h 30 (Scolaires) ; Vendredi 19 avril 2013, 14 h 30 ; Samedi 20 avril 2013, 20 h 30.
Centre Gérard Philipe, 01 48 80 05 95.
54, bd du Château, Champigny-sur-Marne (94).
Durée : 1 h 15.
centre-gphilipe@mairie-champigny94.fr

Saed Haddad © DR.
Saed Haddad © DR.
Mauricio Kagel, musique.
Karim Sebbar, mise en scène.
Ensemble 2e2m.
Pierre Roullier, direction.

Julie Tavert, danseuse, acrobate.
Vincent Lorimy, comédien, jongleur.
Alexandre Théry, cascadeur, magicien.
Damien Droin, danseur, trampoliniste.

"Ici et ailleurs", Saed Haddad, Georgia Siropoulos, Franck Bedrossian, Simon Steen-Andersen.
Jeudi 2 mai 2013, 19 h (avant-concert), 20 h (concert).
Auditorium Marcel Landowski, 01 47 06 17 76.
CRR, 14, rue de Madrid 75008 Paris 8e.
Durée : 1 h 25. Entrée libre.
>> ensemble2e2m.fr

Georgia Spiropoulos, "Bouches 1 et 2".
Saed Haddad, nc (création mondiale).
Franck Bedrossian, "Swing" (création française).
Simon Steen-Andersen, "On And Off And To And Fro".

Ensemble 2e2m.
Pierre Roullier, direction.
Shigeko Hata, Sarah Maria Sun, sopranos.
Guillermo Anzorena, baryton.
Andreas Fischer, basse.
La Muse en Circuit, réalisation informatique musicale et diffusion sonore.

Christine Ducq
Dimanche 14 Avril 2013

Concerts | Lyrique





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024